Document #1295015
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Selon un officier rattaché à
l'unité d'information sur les bandes de rue (Gang
Information Unit) au service de police de Los Angeles (LAPD), la
bande mara-salvatrucha, dont les membres sont
communément appelés M-S par les divers corps
policiers antigang de la ville, opère à Los Angeles
depuis une quinzaine d'années environ (4 avril 1995). C'est
un gang traditionnel , c'est-à-dire bien connu des services
de police pour son implication dans divers crimes et délits
: commerce de la drogue, vols de voiture, assassinats de membres de
gangs adverses, meurtres, viols, etc (ibid.).
Selon l'officier de police, la bande
mara-salvatrucha est née dans les quartiers à
majorité hispanique de Los Angeles tels West Side et
South East. Elle serait composés de près de
mille membres qui sont maintenant dispersés dans l'ensemble
de la ville de Los Angeles. Chaque membre porte un tatouage
représentant les initiales M-S sur une partie quelconque de
son corps (bras, front, estomac, dos, etc.). Le rituel d'initiation
au sein des mara-salvatruchas consiste, pour la recrue, à
encaisser une raclée de la part d'autres membres du groupe
et, ainsi, à démontrer son courage et sa
résistance pour d'éventuels affrontements avec les
membres de gangs adverses (ibid.).
Selon un agent du groupe de travail sur les
bandes de rue violentes (Violent Gang Task Force) rattaché
au service d'immigration et de naturalisation américain
(U.S. Immigration and Naturalization Service - INS) à Los
Angeles, le gang des mara-salvatruchas est l'un des plus importants
et des plus violents du sud de la Californie (The Guardian
17 juin 1994).
Le quotidien The Guardian rapporte
qu'environ 70 Salvadoriens membres de gang, ont été
expulsés des Etats-Unis en 1993 et que des centaines
d'autres ont également quitté les Etats-Unis par
l'entremise de programmes de déportation ou par choix
personnel. Le quotidien ne précise pas cependant si les
individus expulsés étaient membres de la bande
Mara-Salvatrucha et s'ils ont été
expulsés vers le Salvador (ibid.).
Selon un expert-enquêteur sur les
bandes de rue au Gang Awareness Intervention Network et professeur
au California Youth Authority à San Bernardino, au sud de
Los Angeles, le nom Mara-Salvatrucha est dérivé du
nom Los Maravillosos (c'-à-d. Les merveilleux), une
ancienne bande de rue formée de latino-américains
active à Los Angeles; salva est une contraction de Salvador
et/ou de Salvadorien et trucha signifie, en argot salvadorien,
quelqu'un ou quelque chose d'intimidant, dont il faut se
méfier (6 avril 1995).
Selon le spécialiste, l'âge
moyen des membres de la bande Mara-Salvatrucha se situe entre 20 et
30 ans, mais l'on y retrouve aussi un nombre considérable de
jeunes dont l'âge varie entre 8 et 14 ans (ibid.).
D'après les données dont il dispose,
l'expert-enquêteur évalue le nombre actuel de membres
de la bande à environ 2 500 (ibid.).
Il n'y aurait pas à proprement
parler de méthode de recrutement officielle à
l'intérieur du groupe. Les jeunes qui veulent joindre la
bande cherchent à échapper aux problèmes de
chômage, d'alcoolisme et de violence qui caractérisent
souvent leur situation familiale. Ils trouvent dans la bande le
soutien et l'appui de jeunes originaires du même pays et dont
les familles traversent des difficultés semblables
(ibid.) D'autres intègrent la bande après
être entrés illégalement aux Etats-Unis comme
courrier ou mule pour les trafiquants de drogue qui font affaire
avec les mara-salvatruchas. Ceux qui refusent d'intégrer le
groupe sont menacés de mort (ibid.).
Selon l'expert-enquêteur, les
Salvadoriens expulsés des Etats-Unis et qui appartiennent
aux mara-salvatruchas ont constitué une filiale du groupe au
Salvador et perpétuent les affrontements violents avec les
membres rapatriés de groupes adverses (bandes des 18(e) et
38(e) rues de Los Angeles). En outre, ils se livrent aux
mêmes actes criminels qu'ils commettaient lorsqu'ils
résidaient à Los Angeles (voir le document
ci-annexé que le spécialiste a transmis à la
DGDIR par télécopieur).
Selon un sergent du bureau du Sheriff de
Los Angeles (L.A. County Sheriff Department) rattaché
à l'unité anti-gang Operation Safe Street , le gang
des mara-salvatruchas ou Truchies comprendrait actuellement entre 2
000 à 4 000 membres (6 avril 1995).
Plusieurs des membres de la bande des
Salvatruchas sont des ex-militaires salvadoriens ou des ex-membres
de la guerilla qui ont fui le Salvador pendant la guerre civile et
sont entrés illégalement aux Etats-Unis. Deux des
particularités de la bande réside dans la
mobilité de ses membres et leur extrême violence dans
la poursuite de leurs activités criminelles. Leurs crimes
vont du commerce des drogues dures (crack, héroïne,
etc.) aux vols à main armée et de véhicules en
passant par l'extorsion de petits commerçants situés
dans les territoires que la bande contrôle et auxquels elle
impose une taxe de protection (ibid.).
Selon le sergent, le gang des
mara-salvatruchas ne possède pas de structure similaire aux
gangs des autres grandes villes américaines comme New York
ou Chicago, lesquelles sont organisées selon une
chaîne de commandement précise ou le titre (chef,
lieutenant, tueur, etc.) traduit la fonction et le pouvoir que
détient l'individu au sein de la bande.
Les individus qui possèdent des
contacts avec les fournisseurs de stupéfiants ou qui font
preuve de charisme sont les véritables dirigeants des
mara-salvatruchas, selon le sergent.
Comme plusieurs autres bandes de rue de Los
Angeles, les mara-salvatruchas sont en état de guerre
constant avec les bandes adverses pour des questions de
contrôle territorial. Selon le sergent, leur territoire
s'étendrait du nord de l'autoroute 10 jusqu'à
Hollywood et le centre-ville de Los Angeles.
Pour d'autres informations sur les
mara-salvatruchas, veuillez consulter les documents
ci-annexés.
Cette réponse a été
préparée par la DGDIR à l'aide de
renseignements puisés dans les sources qui sont à la
disposition du public, et auxquelles la DGDIR a pu avoir
accès dans les délais prescrits. Cette réponse
ne prétend pas être un traitement exhaustif du pays
étudié, ni apporter de preuves concluantes quant au
fondement d'une demande d'asile ou de statut de
réfugié. Vous trouverez ci-joint la liste des sources
qui ont été consultées lors de la recherche
effectuée pour cette demande d'information.
Bureau du Sheriff de Los Angeles,
Unité antigang Operation Safe Street , Los Angeles, Calif. 6
avril 1995. Entretein téléphonique avec un
sergent.
California Youth Authority, Gang
Awareness Intervention Network. San Bernardino, Calif. 6 avril
1995. Entretien téléphonique avec un
expert-enquêteur.
Département de la police de Los
Angeles (LAPD), Unité d'information sur les bandes de rue.
Los Angeles, Calif. 6 avril 1995. Entretien
téléphonique avec un officier de police.
Gang Awareness Intervention Network. San
Bernardino, Calif. 6 avril 1995. Lettre envoyée à la
DGDIR.
The Guardian. 17 juin 1994. Tracy
Wilkinson. Gang Violence Becomes Latest American Export .
(NEXIS)
Gang Awareness Intervention Network. San
Bernardino, Calif. 6 avril 1995. Lettre envoyée à la
DGDIR.
The Guardian. 17 juin 1994. Tracy
Wilkinson. Gang Violence Becomes Latest American Export .
(NEXIS)
The Los Angeles Times. 25
décembre 1994. Yvette Cabrera. The Fall of Lafayette Park .
(NEXIS)
_____. 23 décembre 1994. Geoffrey
Mohan. East Valley Focus : Van Nuys; Gang Suspect Held In Youth's
Slaying . (NEXIS)
_____. 16 juin 1994. Tracy Wilkinson.
Gangs Find Fresh Turf In Salvador . (NEXIS)
_____. 26 septembre 1993. Robert J.
Lopez et Jesse Katz. Mexican Mafia Tells Gangs to Halt Drive-Bys .
(NEXIS)
_____. 12 juillet 1992. Jesse Katz.
Latino Gang Carnage Is Part of An Invisible War; Violence :
Killings In The Barrios Are Largely Ignored, Although They Claim
Twice As Many Lives As In Black Areas . (NEXIS)
The Ottawa Citizen. 24 novembre
1994. Dernière édition. Carlos Castilho. Salvadorans
Fear Expatriates' Return . (NEXIS)
Information on the size, criminal activity and recruitment methods of the Mara Salvatrucha gang, composed primarily of Salvadorans and operating in Los Angeles [USA20358.FE] (Response, English)