Dernière ligne droite avant les élections

Pour l'échéance électorale de ce dimanche, l'ONU affiche un optimisme modéré
Ce dimanche, la République Démocratique du Congo (RDC) a rendez vous avec l'Histoire. Pour assurer le bon déroulement des élections présidentielles et parlementaires de ce 30 juillet, la commission électorale indépendante (CEI) de la RDC achève de distribuer, outre du matériel électoral, plus de 30 millions de bulletins de vote, aux quatre coins de ce vaste pays. Selon la CEI, tout le matériel sera à pied d'œuvre dès ce vendredi 28 juillet.

"Ce sont les premières élections au Congo depuis plus de quarante ans. Avec l'aide des Nations Unies et de la communauté internationale, la CEI a accompli un travail remarquable dans des circonstances particulièrement difficiles » ", explique Ross Mountain, Représentant adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en RDC.

« Dans un pays de cette taille, les problèmes sont inévitables, mais le processus, lui, est en marche et bien en marche. Ces élections seront un succès. Nous en sommes convaincus », poursuit-il.

Les élections sont organisées par la Commission électorale indépendante (CEI) avec le soutien du Programme d'assistance électorale du PNUD et par la MONUC (Mission des Nations Unies en RDC), la plus vaste opération de maintien de la paix dans le monde. Avec l'aide des Congolais, le PNUD distribue le matériel électoral - dont les bulletins de vote - dans plus de 50.000 bureaux de vote et ce, dans un pays de la taille de l'Europe occidentale, manquant d'infrastructure de base et disposant de quelques rares routes carrossables. Rien qu'à Kinshasa, le CEI prévoit l'ouverture de 8.518 bureaux de vote. Les trois millions d'électeurs de la capitale congolaise pourront ainsi déposer dans l'urne, leur bulletin, rempli de leurs espoirs et aspirations.

"Pour se convaincre du niveau d'espérance de la population, il suffit de voir la multitude de panneaux publicitaires, de banderoles et d'affiches qui recouvrent les murs de Kinshasa", ajoute Babacar Cissé, le Directeur Pays du PNUD. "Le pays est grand. A l'approche du jour « J », il y aura certainement des troubles ici et là, mais cela ne fait aucun doute pour moi que l'homme de la rue attend avec impatience ces élections."

En attendant, et afin que ces élections se déroulent de manière équitable et transparente, le PNUD et la MONUC continuent, dans les 210 centres régionaux de formation, de parfaire les connaissances des 12.000 directeurs de bureaux de vote. Leur mission consistera à superviser le travail des assesseurs. La sécurité des 25,7 millions de Congolais enregistrés sur les listes électorales de ce dimanche constitue un autre défi de taille pour la CEI et ses partenaires.

A ce jour, près de 1.300 observateurs de la communauté internationale sont arrivés en RDC pour surveiller ces élections. Le soutien du PNUD à cette vaste opération a été rendu possible grâce aux contributions substantielles de l'Union Européenne - le plus grand donateur - et de certains pays agissant à titre individuel. En tout, la communauté internationale aura consacré plus de 400 millions de dollars US pour mettre sur pied ces élections présidentielles et parlementaires. Toutefois, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a lancé un appel urgent aux pays donateurs pour qu'ils financent le deuxième tour des élections prévu pour la fin de cette année et pour lequel la facture est estimée à 46 millions de dollars US.

"Pour nous, il n'y a pas de doute. Il s'agit d'une opération gigantesque, confirme Carlo De Filippi, Chef de la délégation de la Commission européenne en RDC. "Si tout se passe comme prévu, nous devrions assister à la création d'institutions saines et à un retour à la stabilité dans un pays littéralement gangrené par des années de guerre et par la mauvaise gestion des ressources naturelles."