Prevalence, activities, and methods of operation of criminal organizations, including Chinese, Japanese, and Russian syndicates; government measures and their effectiveness in reducing the level of crime and protecting victims (January 2004 - March 2006) [KOR101074.E]

Situation générale

D'après l'exposé sur les problèmes de sécurité en Corée du Sud publié dans le numéro de l'Economist Intelligence Unit du 7 mars 2006, le pays est [traduction] « l'un des plus sûrs au monde » et les risques posés par le crime organisé aux investisseurs étrangers est [traduction] « faible ». Selon cet article,

[traduction]
[l]e crime organisé tel qu'on le considère habituellement ne pénètre pratiquement pas les entreprises étrangères. Même la présence des yakuzas (réseaux du crime organisé) est beaucoup moins visible qu'au Japon. Il est possible qu'une entreprise étrangère estime que son partenaire coréen subit de telles pressions, mais rarement (Economist Intelligence Unit 7 mars 2006).

L'article ajoute que les risques d'extorsion de fonds sont très faibles et inexistant dansle cas des enlèvements (ibid.).

Cependant, d'autres sources ont jugé que le crime organisé est un problème en Corée du Sud (The Korea Times 23 mai 2005; Agence de nouvelles Yonhap 15 mars 2005). Le premier ministre Lee Hae-chan a déclaré que la violence commise par les réseaux du crime organisé était [traduction] « généralisée » dans son pays (ibid.). En mai 2005, le gouvernement estimait que la Corée comptait quelque 27 300 membres de gangs, dont 1 700 étaient emprisonnés (The Korea Times 23 mai 2005).

D'après The Korea Times, les organisations criminelles se livraient de plus en plus au trafic de stupéfiants, puisque leurs sources traditionnelles de revenu qu'étaient les bars, les boîtes de nuit et les prêts usuraires devenaient plus difficiles à conserver étant donné la surveillance et l'intervention continues de la police (27 déc. 2004).

Certaines indications révèlent que des groupes criminels ont participé à de nombreuses entreprises fantômes de prêts usuraires, dont certaines imposaient à leurs clients désespérés des taux d'intérêt allant jusqu'à 700 p. 100 par an (Joins.com 16 août 2005).

Selon Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), la Corée du Sud figurait parmi les quelques pays asiatiques considérés comme une [traduction] « destination phare » pour les organisations criminelles se livrant au trafic des femmes pour la prostitution (23 août 2005). Parmi les pays sources, citons entre autres la Chine, la Russie, les Philippines et la Thaïlande (Trafficking in Persons Report 3 juin 2005). Dans son Trafficking in Persons Report publié le 3 juin 2005, le département d'État américain (United States Department of State) a révélé que le gouvernement sud-coréen [traduction] « avait complètement respecté les normes minimales en matière d'élimination du trafic », et il a félicité la Corée du Sud pour les efforts qu'elle a déployés relativement à la poursuite des contrevenants et à la prévention du trafic, ainsi qu'à la protection des victimes.

Selon l'International Narcotics Control Security Report 2006 (INCSR 2006), la république de Corée [traduction] « est devenue un endroit de transbordement pour les narcotrafiquants en raison de la réputation qu'a le pays, à savoir qu'il n'a pas de problème d'abus de drogues » (mars 2006, vol. I). Cependant, l'INCSR 2006 a ajouté que les mesures prises par le gouvernement afin de lutter contre le mouvement de trafic de drogues à travers ses frontières étaient devenues [traduction] « dynamiques [et] proactives » (mars 2006, vol. I).

Malgré certains rapports selon lesquels les organisations criminelles se sont associées appartenant à des groupes du crime organisé et impliqués dans le trafic de personnes ou à la contrebande, entre autres activités, l'INCSR 2006 a affirmé que la république de Corée [traduction] « n'[était] pas considérée comme un endroit attirant pour le crime financier international » en raison d'une surveillance serrée des échanges en devises étrangères (mars 2006, vol. II). Par exemple, la Loi de septembre 2001 sur les produits de la criminalité (Proceeds of Crime Act - POCA) criminalise le blanchiment d'argent provenant du crime organisé, prévoit la confiscation des produits de la criminalité et demande l'emprisonnement, ou des amendes, pour quiconque reçoit de l'argent illicite, le dissimule ou s'en débarrasse (INCSR 2006 mars 2006, vol. II).

Groupes criminels établis à l'étranger

En novembre 2005, un certain nombre d'articles de journaux coréens, qui citaient un rapport publié par le Service national du renseignement (National Intelligence Service - NIS), ont révélé que des groupes criminels comme les triades chinoises, les yakuzas japonais et la mafia russe gagnaient en importance en république de Corée (Chosun Ilbo 25 nov. 2005; KBS 24 nov. 2005; Agence de nouvelles Yonhap 24 nov. 2005). Le rapport indiquait que le NIS avait enquêté sur 407 cas et avait déjà procédé à l'arrestation de 2 640 membres de ces groupes (ibid.). Selon le NIS, les groupes asiatiques coûtent à l'économie de la Corée du Sud environ 5 M$US par année (Chosun Ilbo 25 nov. 2005).

Triades chinoises

Les triades de la Chine continentale participeraient au trafic de personnes et de stupéfiants (ibid.; KBS 24 nov. 2005) et bénéficieraient de l'aide de gangs locaux (Agence de nouvelles Yonhap 24 nov. 2005). Les triades de Hong Kong ont acheté des produits de luxe à l'aide de fausses cartes de crédit, activité pour laquelle quatre membres ont été inculpés en septembre 2005 (Chosun Ilbo 25 nov. 2005). En mars 2005, la police de Séoul a arrêté sept membres d'une triade chinoise installée en Malaisie après les avoir surpris en train d'acheter des montres et des sacs à main chers avec des cartes de crédit fausses ou volées (ibid. 2 mars 2005).

Yakuzas japonais

Selon le rapport du NIS, des yakuzas japonais ont pris part à diverses activités tout en tentant [traduction] « [de] s'installer [et] [d']étendre [leurs] activités » en république de Corée (KBS 24 nov. 2005; Agence de nouvelles Yonhap 24 nov. 2005). Le yakuza Sumiyoshikai a acheté un hôtel, tandis que les membres de huit groupes de yakuzas, dont le yakuza Yamaguchigumi, aidés par des membres de groupes coréens du crime organisé (Chosun Ilbo 25 nov. 2005; Agence de nouvelles Yonhap 24 nov. 2005), ont tenté d'infiltrer les marchés financier et immobilier (ibid.; Chosun Ilbo 25 nov. 2005; KBS 24 nov. 2005).

Mafia russe

Le rapport du NIS a indiqué également que [traduction] « [v]ingt gangs appartenant à la mafia russe dont l'absence de subtilité est notoire » avaient illégalement participé à l'industrie de la pêche en Corée (Chosun Ilbo 25 nov. 2005; KBS 24 nov. 2005; Agence de nouvelles Yonhap 24 nov. 2005). Selon l'adjoint du président russe, Sergei Prihodko, les entreprises de pêche sud-coréenne travaillaient avec la mafia russe pour éviter de payer des taxes sur les produits russes de la pêche importés en Corée (Interfax 18 nov. 2005).

Mesures prises par le gouvernement

En septembre 2004, la police sud-coréenne a intensifié sa lutte contre l'industrie de la prostitution du pays (Asia Pulse 6 oct. 2004; Agence de nouvelles Yonhap 10 déc. 2004). Peu après, on a pu observer une diminution apparente rapide des activités dans les quartiers chauds de tout le pays (Asia Pulse 6 oct. 2004; Agence de nouvelles Yonhap 10 déc. 2004), mais certains propriétaires de maisons de prostitution s'exposaient à de lourdes sanctions en continuant d'exploiter leur entreprise (ibid.). D'après Asia Pulse, les propriétaires de maisons de prostitution, dont la profession est illégale en Corée du Sud, [traduction] « sont habituellement liés aux réseaux du crime organisé et versent des pots-de-vin [...] aux policiers » (6 oct. 2004).

En décembre 2004, The Korea Times a signalé que la police coréenne avait arrêté 37 membres de 10 groupes criminels différents mêlés au trafic de stupéfiants et avait inculpé 24 d'entre eux (27 déc. 2004). Les membres arrêtés ont reçu des peines d'emprisonnement de 18 à 24 mois (The Korea Times 27 déc. 2004).

En mai 2005, The Korea Times a fait état de l'arrestation de 34 membres du gang Yonhap Saemaul-pa, dont le chef du groupe; la police a inscrit 43 autres membres sur une liste de personnes recherchées (23 mai 2005). Le gang, connu pour sa violence, comptait environ 100 membres à Séoul, dans la province de Kyonggi et à Taejon (The Korea Times 23 mai 2005).

Une équipe conjointe composée de policiers et de procureurs a déclaré ce qui suit au Korea Times en mai 2005 : [traduction] « [d]e nos jours, les réseaux du crime organisé prétendent fonctionner en toute légalité. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les démanteler en remontant la piste de l'argent et en confisquant leurs profits illégaux » (ibid.).

Compte tenu de l'évaluation faite par The Korea Times selon laquelle les activités des criminels organisés jouent un rôle important dans la criminalité en république de Corée, le gouvernement a annoncé en juin 2005 qu'il avait l'intention de surveiller les marchés du prêt privé ainsi que les fusions et les acquisitions afin de bloquer les entreprises apparemment illégales se faisant passer pour des entreprises légitimes (ibid. 14 juin 2005). Le gouvernement a également révélé qu'il allait mettre sur pied un programme de récompenses afin d'encourager les Coréens à signaler les activités criminelles liées prétendument au crime organisé (ibid.).

Le 19 décembre 2005, The Korea Times a fait état de l'arrestation de 31 membres, y compris le chef, d'un gang connu sous le nom d'Eagles Group; 24 autres membres ont été [traduction] « inscrits sur la liste de personnes recherchées ». Le gang de Séoul était soupçonné d'avoir extorqué de l'argent à des entreprises, y compris des entreprises de construction, en ayant recours à des menaces pour protéger ses propres contrats de construction et à la violence contre les personnes qui s'étaient opposées à ses activités lucratives (The Korea Times 19 déc. 2005). Le gang recrute apparemment ses nouveaux membres dans le réseau Ilchinhoi d'étudiants d'écoles intermédiaires et secondaires, qui compterait approximativement 400 000 membres dans le pays (ibid.).

Aucune information sur les mesures prises par le gouvernement pour protéger expressément les victimes du crime organisé n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

D'autres renseignements sur le crime organisé en république de Corée et sur la réponse du gouvernement avant 2001 se trouve dans le document rédigé par Yong Kwan Park, directeur de la première section des poursuites du bureau des poursuites du ministère de la Justice de la république de Corée, affiché sur le site Internet de l'Institut des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants en Asie et en Extrême-Orient (UNAFEI) (Yong 5 avr. 2002).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Agence de nouvelles Yonhap [Séoul]. 24 novembre 2005. « Spy Agency on Alert Against Foreign Organized Crime Groups ». (Factiva)

_____. 15 mars 2005. « Gov't Declares War on Circulation of False Rumors ». (Factiva)

_____. 10 décembre 2004. Lee Chi-dong. « Crackdown on Prostitution Revolutionizes Sexual Morality ». (Factiva)

Asia Pulse. 6 octobre 2004. « Police Crackdown Targets Seoul's Red-Light Districts ». (Factiva)

Chosun Ilbo [Séoul]. 25 novembre 2005. « Asian Mob "Taking Over Korea" ». (Factiva)

_____. 2 mars 2005. « South Korean Police Arrest Seven Malaysian Triad Members ». (Factiva/BBC Monitoring)

The Economist Intelligence Unit. 7 mars 2006. « South Korea Risk: Security Risk ». (Factiva)

Interfax. 18 novembre 2005. « Russia Wants S. Korea to Cooperate in Fight Against Poaching ». (Factiva)

International Narcotics Control Strategy Report 2006 (INCSR 2006). Mars 2006. Volumes 1 et 2. « South Korea ». United States Department of State. http://www.state.gov/p/inl/rls/nrcrpt/2006/vol1/html/62110.htm [Date de consultation : 3 avr. 2006]

JoongAng Daily [Séoul] (Joins.com). 16 août 2005. Kim Joon-sool et Jung Ha-won. « Lending Group Trying to Get Rid of Loan Sharks ». (Factiva)

Korean Broadcasting System (KBS) [Séoul]. 24 novembre 2005. « Int'l Gangs Setting Up Bases in Nation ». (Factiva)

The Korea Times [Séoul]. 19 décembre 2005. Lee Hyo-sik. « 31 Gangsters Arrested ». (Factiva)

_____. 14 juin 2005. Kim Rahn. « Online Video Clips to Receive Ratings ». http://search.hankooki.com/times/times_view.php?term=organized+crime++&path=hankooki3/times/lpage/nation/200506/kt2005061419145911970.htm&media=kt [Date de consultation : 24 mars 2006]

_____. 23 mai 2005. « 34 Gang Members Arrested ». (Factiva)

_____. 27 décembre 2004. Bae Keun-min. « 37 Gang Members Smuggle Drugs ». http://search.hankooki.com/times/times_view.php?term=organized+crime++&path=hankooki3/times/lpage/nation/200412/kt2004122717360711970.htm&media=kt [Date de consultation : 24 mars 2006]

Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) [Prague]. 23 août 2005. Ron Synovitz. « World: Sex Traffickers Prey on Eastern Europeans ». http://www.rferl.org/features/ [Date de consultation : 23 août 2005]

Trafficking in Persons Report. 3 juin 2005. « Republic of Korea (Tier 1) ». United States Department of State. http://www.state.gov/g/tip/rls/tiprpt/2005/46614.htm [Date de consultation : 24 mars 2006]

Yong Kwan Park. 5 avril 2004. l'Institut des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants en Asie et en Extrême-Orient (UNAFEI). « Transnational Organized Crime and the Countermeasures in Korea ». 116e cours international, documents pour les experts de l'étranger. http://www.unafei.or.jp/english/pdf/PDF_rms/no58/58-06.pdf [Date de consultation : 24 mars 2006]

Autres sources consultées


Sites Internet, y compris : Affaires étrangères Canada, Amnesty International (AI), British Broadcasting Corporation (BBC), British Journal of Criminology [Oxford], The Economist [Londres], European Country of Origin Information Network (ECOI), Freedom House, Global Security.org, Human Rights Watch (HRW), Korean National Police Agency (KNPA), Korea.net, Interpol, Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Organised Crime Registry, Overseas Security Advisory Council (OSAC), United States Department of State, World Factbook of Criminal Justice Systems.

Associated documents