The Front for the Liberation of the Great West (FLGO), the Patriotic Alliance of the Wê (AP-Wê), the Union of Patriots for the Resistance of the Great West (UPRGO) and the Ivorian Movement for the Liberation of the West of Côte d'Ivoire (MILOCI); the government's attitude toward members and supporters of these four groups (2005 - 2006) [CIV101004.FE]

Selon un article paru dans Le Nouveau Réveil, le Front de libération du Grand Ouest (FLGO), l'Alliance des patriotes Wê (AP-Wê), l'Union patriotique pour la résistance du Grand Ouest (UPRGO) et le Mouvement ivoirien pour la libération de l'Ouest de la Côte d'Ivoire (MILOCI) étaient les principales milices armées opérant dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire (26 mai 2005; Le Patriote 31 mai 2005). Un article publié par Radio France Internationale ajoute qu'il s'agit des « milices gouvernementales » (30 juin 2005).

Selon Human Rights Watch (HRW), les milices situées dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire sont « clairement basées sur l'origine ethnique » (mai 2005). Un article publié dans Le Patriote note que ces milices opèrent en particulier dans les villes de Guiglo, Duékoué, Taï, Bloléquin et Toulépleu et qu'elles

[sont] composées (...) de Wê (tous de l'ethnie guéré). Les miliciens ont été abreuvés à l'idéologie selon laquelle, c'est le PDCI [Parti démocratique de Côte d'Ivoire] et le RDR [Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire] qui [font] la guerre au FPI [Front populaire ivoirien, parti au pouvoir] qui les [parraine]. Dès lors, les Baoulé, les Malinké soupçonnés d'appartenir à ces deux partis politiques et les étrangers, les Burkinabés surtout, [sont] devenus leurs cibles. Dans toutes les villes qu'ils [contrôlent], ces miliciens [imposent] leur diktat aux allogènes, avec le soutien de certains éléments des Forces de défense et de sécurité (31 mai 2005).

Le Front de libération du Grand Ouest (FLGO)

Un article publié sur le site Internet de BBC indique que le FLGO a été formé par Maho Glofiéi Dénis dans la ville de Guiglo (s.d.). Selon Maho Glofiéi, ses troupes n'étaient pas une milice, mais plutôt une [traduction] « armée de résistance » (BBC s.d.). Le FLGO est composé entièrement des membres de l'ethnie Wê et a été créé pour combattre les rebelles qui se sont installés dans le Nord du pays en 2002 (ibid.). L'International Crisis Group (ICG), dans son rapport daté du 12 juillet 2004, note que Maho Glofiéi Dénis est aussi

le troisième adjoint au maire de Guiglo[, p]résident de l'Association des Chefs Wê, (...) [et] membre du Comité central du FPI [Front populaire ivoirien, parti au pouvoir]. Même si son titre officiel n'[indique] en rien qu'il puisse être de quelque manière que ce soit influent, des sources non seulement dans l'Ouest mais aussi à Abidjan s'[accordent] à dire qu'il [donne] des ordres à tous les autres officiels élus ou nommés dans la région autour de Guiglo. Selon ces mêmes sources, Maho [aurait été] le relais d'une chaîne de commandement parallèle reliant la présidence aux différentes milices (les «patriotes» et les membres du MODEL [Mouvement pour la démocratie au Liberia] ou d'autres combattants libériens) au long des axes Guiglo-Toulépleu et Guiglo-Bangolo. Une source proche de la présidence [a] confirmé que Maho [a] un contact téléphonique quotidien, que ce soit avec l'ancien ministre de la Défense, Kadet Bertin ou le ministre de la Fonction publique et de l'emploi, Hubert Oulaï, originaire de Troya, un village près de Guiglo.
Le même rapport ajoute que les miliciens du FLGO
[patrouillent] dans la ville de Guiglo et ses alentours. Les analystes d'ICG [International Crisis Group] les [ont] vus à Toulépleu et à Guiglo. Ces milices [sont] tenues responsables de l'assassinat d'un ressortissant togolais dans la nuit du 18 au 19 mai 2004 et du meurtre d'un chauffeur de taxi dioula le 2 juin [2004]. Le meurtre du chauffeur retrouvé égorgé au milieu d'une rue à Guiglo [a] suscité une vive réaction de la part de certains habitants de la ville. Les membres des milices [ont] été identifiés comme étant d'ex-combattants du FLGO, qui non seulement [volent] et [attaquent] des civils, mais qui s'en [prennent] également à l'armée. Un soldat des FANCI [Forces armées nationales de la Côte d'Ivoire] [a] confié que « malheureusement, face à ces attaques, nos chefs ne [peuvent] absolument rien faire. Il nous [a] été dit que nous ne pouvions pas les désarmer car ils [ont] lutté pour défendre la région et qu'ils [sont] les gardes du corps de certaines autorités de la ville » (ICG 12 juill. 2004).

Le rapport publié en 2004 par la Coalition to Stop the Use of Child Soldiers indique que, depuis le mois de décembre 2002, le FLGO recrute des enfants libériens dans les camps des réfugiés; ceux qui refusent de joindre les rangs sont harcelés et menacés.

Le Mouvement ivoirien pour la libération de l'Ouest de la Côte d'Ivoire (MILOCI)

Un article paru dans Le Patriote indique que le MILOCI est dirigé par le pasteur Gammi (31 mai 2005). Selon Human Rights Watch (HRW), le MILOCI représente des membres du groupe ethnique des Yacoubas (mai 2005). Selon le rapport de l'International Crisis Group (ICG), la base du MILOCI, à l'instar de celle du FLGO, est formée

d'anciens combattants ivoiriens et libériens du Mouvement pour la Démocratie au Liberia (MODEL), une rébellion inspirée et financée par le pouvoir d'Abidjan en 2003 pour répondre à l'attaque de l'Ouest de la Côte d'Ivoire par des rebelles soutenus par l'ancien président libérien Charles Taylor (24 mars 2005).

Human Rights Watch (HRW) rapporte que le MILOCI a revendiqué l'attaque menée le 28 février 2005 contre la ville de Logouale (mai 2005). Cependant, selon le même rapport, « [u]n officier supérieur de l'armée française a accusé les forces du gouvernement d'être derrière l'attaque de Logouale : "Nous avons des preuves que l'attaque de Logouale était planifiée, organisée et financée par le pouvoir central à Abidjan," a déclaré le colonel Eric Burgaud, chef des forces françaises dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire » (HRW mai 2005).

L'Union patriotique pour la résistance du Grand Ouest (UPRGO) et l'Alliance des patriotes Wê (AP-Wê)

Un article du Patriote indique que l'UPRGO a été crée par Yahi Octave et que ses miliciens, qui sont dirigés sur le terrain par Banao Gabriel, sont basés à Bloléquin (31 mai 2005). Le même article ajoute que l'AP-Wê, qui est commandée par Mompého Julien, dit Colombo, représente un « démembrement du FLGO (...) [et fait] la loi » à Duékoué (Le Patriote 31 mai 2005). Des paysans de Duékoué ont affirmé que les membres de l'AP-Wê, « [les] empêchent d'aller dans [les] champs (...) [l]es routes des plantations [sont] devenues des pistes de la mort » (ibid.)

Les Forces de résistance du Grand Ouest (FRGO)

Selon le rapport du 21 décembre 2005 de Human Rights Watch (HRW), depuis juillet 2005, c'est Maho Glofiéi Dénis, chef du FLGO, qui dirige collectivement les quatre groupes de milices de l'Ouest de la Côte d'Ivoire : le FLGO, le MILOCI, l'UPRGO et l'AP-Wê; leur regroupement est connu sous le nom de Forces de résistance du Grand Ouest (FRGO). Selon le rapport publié en mai 2005 par Human Rights Watch (HRW), les milices de l'Ouest de la Côte d'Ivoire

[sont] ouvertement armées, comme l'a montré l'attaque du 28 février 2005 contre Logouale. Maho, le chef des milices FLGO, [a nié] que ses hommes [aient reçu] des armes du gouvernement, et [a prétendu] que leur abondant armement [provenait] des armes prises aux combattants rebelles morts. Cependant, le colonel Eric Burgaud, chef des forces françaises dans l'Ouest de la Côte d'Ivoire, a contredit cette version : « Nous avons la preuve que les miliciens ont été supervisés par l'armée ivoirienne et qu'ils ont été armés par l'armée ivoirienne » (...) Cela a été confirmé au cours des entretiens conduits par Human Rights Watch en mars 2005 avec cinq Libériens qui ont participé à l'attaque de Logouale, et qui ont dit qu'ils recevaient des armes, des munitions et des uniformes du personnel militaire en prévision de l'attaque.

En août 2005, des représentants des Nations Unies ont rapporté que l'opération de démantèlement « des milices favorables au président ivoirien Laurent Gbagbo », qui devait avoir lieu au cours du mois d'août 2005 (Nations Unies 25 août 2005) et qui concernait le FLGO, l'UPRGO, l'AP-Wê et le MILOCI (Notre Voie 19 août 2005), n'a pas eu lieu

car le Programme national de désarmement, de démobilisation et de réconciliation (PNDDR) chargé de l'exécution de cette opération ne réunissait pas les conditions financières nécessaires pour conduire l'opération, (...) [e]t parce que le nombre de miliciens est passé de 2 000 à l'origine, à près de 10 000 (Nations Unies 25 août 2005).

Les Forces de résistance du Grand Ouest (FRGO) ont tenu un point de presse le 13 décembre 2005 au cours duquel elles ont « pris acte de la nomination de [Charles Konan Banny au poste de Premier ministre ] et se [sont dit] prêtes à le soutenir dans la réussite de sa mission » (Nord-Sud 15 déc. 2005). Maho Glofiéi Dénis a également

[abordé] la situation de désarmement des dix mille sept cents (10 700) combattants regroupés au sein du FRGO. (...) Les Forces de résistance ont manifesté, d'emblée, leur déception de n'avoir pas été associées aux diverses discussions concernant le retour de la paix en Côte d'Ivoire par l'ONU [Organisation des Nations Unies], l'UA [Union africaine] et la médiation sud-africaine, alors que, selon leur président, elles sont parties prenantes dans le conflit ivoirien pour avoir combattu les rebelles du Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la justice et la paix (MJP). Le « général » Maho dont les mouvements de résistance, aux côtés des Forces de défense et de sécurité, ont reconquis des territoires jadis aux mains des mouvements rebelles susmentionnés, souhaite, au même titre que lesdits mouvements, avoir son mot à dire dans la recherche de la paix (Courrier d'Abidjan s.d.).

Un article de Fraternité Matin, publié par allAfrica.com le 1 février 2006 rapporte que le départ des forces onusiennes de Guiglo et Duékoué a créé une certaine incertitude dans la région ouest de la Côte d'Ivoire. La population et les observateurs internationaux craignent que les combats et les hostilités dans cette zone reprennent (Fraternité Matin 1er févr. 2006). Maho Glofiéi Dénis a affirmé que « [p]ersonne ne peut s'attaquer à Guiglo. Nous faisons aussi confiance aux hommes du gouverneur militaire » (ibid.). Octave Yahi, président d'UPRGO a ajouté que « nous n'attaquons pas. Nous résistons. Quand il n'y a pas d'attaque de rebelles, nous ne faisons rien. Certains sont même au champ. On n'a pas le temps et les moyens d'attaquer; mais dès qu'on nous attaque, nous résistons » (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


British Broadcasting Corporation (BBC). S.d. James Copnall. « Ivory Coast's 'Wild West' ». http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/4244299.stm [Date de consultation : 1er févr. 2006]

Coalition to Stop the Use of Child Soldiers. 2004. « Côte d'Ivoire ». Child Soldiers Global Report 2004. http://www.child-soldiers.org/document_get.php?id=771 [Date de consultation : 1er févr. 2006]

Le Courrier d'Abidjan. S.d. Oula Saint-Claver. « Processus de paix en Côte d'Ivoire : les résistants de l'Ouest veulent jouer leur partition ». http://www.lecourrierdabidjan.info/article.asp?id=10222 [Date de consultation : 31 janv. 2006]

Fraternité Matin [Abidjan]. 1er février 2006. Barthélemy Kouamé. «Après leur départ de Guiglo et de Duékoué, les forces onusiennens renforcent la zone de confiance ouest ».http://fr.allafrica.com/stories/200602010781.html [Date de consultation : 2 févr. 2006]

Human Rights Watch (HRW). 21 décembre 2005. « Atteintes aux droits humains par les forces de sécurité gouvernementales : tendances 2005 ». Côte d'Ivoire : le coût de l'impasse politique pour les droits humains. http://hrw.org/french/backgrounder/2005/cote1205/3.htm#_Toc122777147 [Date de consultation : 2 févr. 2006]

_____. Mai 2005. Vol. 17, N° 6 (A). Un pays au bord du gouffre. La précarité des droits humains et de la protection civile en Côte d'Ivoire. http://hrw.org/french/reports/2005/cdi0505/cdi0505fr.pdf [Date de consultation : 31 janv. 2006]

International Crisis Group (ICG). 24 mars 2005. Rapport Afrique, N°90. Côte d'Ivoire : le pire est peut-être à venir. http://www.crisisgroup.org/library/documents/africa/west_africa/090_cote_d_ivoire_le_pire_est_peut_etre_a_venir.pdf [Date de consultation : 2 févr. 2006]

_____. 12 juillet 2004. Rapport Afrique, N° 82. Côte d'Ivoire : pas de paix en vue. http://www.crisisgroup.org/library/documents/africa/west_africa/082_cote_d_ivoire_no_peace_in_sight_french.pdf [Date de consultation : 2 févr. 2006]

Nations Unies. 25 août 2005. Réseau d'information régional intégré. (IRINPlusNews). « Côte d'Ivoire : Le démantèlement des milices aura-t-il lieu ? ». http://www.irinnews.org/FrenchReport.asp?ReportID=6287 [Date de consultation : 11 janv. 2005]

Nord-Sud. 15 décembre. 2005. Traoré M. Ahmed. « Les forces de résistance de l'Ouest à Banny : "Nous voulons être pris en compte dans le processus de paix" ». http://www.nordsudmedia.com/nslire.asp?id=5212 [Date de consultation : 30 janv. 2006]

Notre Voie. 19 août 2005. Didier Depry. « Démantèlement des groupes d'autodéfense : plus de 10 700 ex-combattants concernés ». http://news.abidjan.net/article/imprimer.asp?n=143630 [Date de consultation : 2 févr. 2006]

Le Nouveau Réveil. 26 mai 2005. Paul Koffi. « Processus DDR à Guiglo hier : Mangou "désarmé" les miliciens sans leurs armes ». http://www.lenouveaureveil.com/a.asp?n=130339&p=1033 [Date de consultation : 30 janv. 2006]

Le Patriote. 31 mai 2005. Ferdinand Yao. « La République des milices : la responsabilité des cadres du FPI ». http://www.africatime.com/CI/nouvelle.asp?no_nouvelle=191986&no_categorie= [Date de consultation : 30 janv. 2006]

Radio France Internationale (RFI). 30 juin 2005. Monique Mas. « Thabo Mbéki : "il faut garder le rythme" » http://rfi.fr/actufr/articles/066/article_37198.asp [Date de consultation : 30 janv. 2006]

Autres sources consultées


Sources Internet, y compris : Africa Confidential, afrik.com, Alternatives, Amnesty International (AI), BBC News, L'Humanité, Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), Jeuneafrique.com, Jeune Afrique/ L'Intelligent, Le Jour, Le Monde diplomatique, Le Nouvel Observateur, Soir Info, Panapress, Radio France International, Soir Info, United States Department of State.

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