Document #1224485
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Pratique et fréquence
Diverses sources mentionnent qu'en Gambie,
la pratique de la mutilation génitale des femmes (MGF) est
répandue (AFP 27 janv. 2005; The Independent 28 mai
2004; ibid. 19 déc. 2003; OMS 1er févr.
2004; Morison 20 déc. 2001; Country Reports 2004 28
févr. 2005, sect. 5) et [traduction] «
enracinée » (ibid.). De 60 à 90 p. 100
des femmes auraient subi des mutilations génitales
(ibid.; AFP 27 janv. 2005; OMS 1er févr. 2004;
The Independent 19 déc. 2003). Toutefois,
même si la MGF est pratiquée par sept des neuf groupes
ethniques principaux en Gambie, elle est plus courante chez les
Malinkés, les Foulanis et les Sarakolés
(ibid. 28 mai 2004) et [traduction] « moins
fréquente au sein [de la population] instruite et urbaine
» (Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect.
5).
En Gambie, la MGF est pratiquée peu après la naissance ou jusqu'à l'âge de 16 ans (ibid.; voir aussi The Independent 28 mai 2004), et elle comprend l'excision du clitoris (Morison 20 déc. 2001; The Independent 28 mai 2004) et des petites lèvres (ibid.).
Attitudes et croyances
Selon un article de la PANA du 30 novembre
2004, nombre de Gambiens, y compris l'imam du palais
présidentiel Abdoulie Fatty, appuient la MGF car ils croient
que l'islam entérine cette pratique (PANA 30 nov. 2004; voir
aussi Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 5).
Un article de la PANA a cité l'imam Fatty, selon lequel la
MGF [traduction] « est bien et tous les musulmans devraient
encourager cette pratique », tandis que des militants contre
la MGF ont été qualifiés [traduction] «
d'ennemis de la foi islamique et d'infidèles » (30
nov. 2004). En outre, selon une étude effectuée en
Gambie en 2001, la majorité des femmes circoncises des
groupes ethniques Malinkés, Foulanis et Ouolofs approuvent
cette pratique (Morison 20 déc. 2001). Toutefois, les femmes
qui ont subi une mutilation génitale ont mentionné
qu'elles étaient préoccupées par les
répercussions sur leur santé (ibid.; The
Independent 28 mai 2004)
Statut juridique et protection offerte
Les autorités de la Gambie n'ont pas
encore adopté une loi interdisant la MGF (Country
Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 5; The
Independent 21 mai 2004). Des sources ont expliqué que
même si, [traduction] « en théorie », le
gouvernement de la Gambie s'oppose à la MGF (The
Independent 19 déc. 2003; voir aussi Country
Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 5; OMS 1er
févr. 2004), ce même gouvernement continue, en
pratique, de prendre des mesures qui l'encouragent et de refuser
aux militants contre la MGF l'accès aux médias
(ibid.; The Independent 19 déc. 2003; PANA
30 nov. 2004). Selon les Country Reports 2004, le
président de la Gambie, Yahya Jammeh, a
déclaré que le [traduction] « gouvernement
n'interdirait pas la MGF » (28 févr. 2005).
De plus, relativement à cette situation en Gambie, les tribunaux de l'Allemagne (AFP 27 janv. 2005) et de l'Espagne (The Independent 21 mai 2004) ont empêché quatre filles (une en Allemagne et trois en Espagne) d'être rapatriées par leurs parents en Gambie, où elles courraient [traduction] « le danger réel de subir une mutilation génitale » (ibid.). Le juge allemand a décrit la MGF comme [traduction] « une forme de violence cruelle et grave qu'il est impossible de justifier et qui constitue une violation évidente du bien-être de l'enfant » (AFP 27 janv. 2005), tandis qu'en Espagne, le père des filles a déclaré qu'il ne pouvait rien faire pour protéger ses filles, car la MGF faisait partie de la culture gambienne (The Independent 21 mai 2004).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Agence France-Presse (AFP) [Paris]. 27
janvier 2005. « German Courts Can Stop Genital Mutilation of
Immigrant Girls: Ruling ». (Dialog)
Country Reports on Human Rights
Practices for 2004. 28 février 2005. « The Gambia
». Département d'État des États-Unis.
Washington, DC. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2004/41605.htm
[Date de consultation : 18 avr. 2005]
The Independent [Banjul]. 28
mai 2004. « Female Genital Mutilation ». (Dialog)
_____. 21 mai 2004. « Govt. Spain
in Circumcision Row As Court Acts to Save Girls From Mutilation
». (Dialog)
_____. 19 décembre 2003. «
Women, Girls Still Vulnerable to Female Genital Mutilation ».
(AllAfrica/Dialog)
Morison, Linda. 20 décembre 2001.
« Cutting Out Uncertainty - Reproductive Health Effects of
Female Genital Cutting ». http://www.id21.org/society/h6lm1g1.html
[Date de consultation : 13 avr. 2005]
Organisation mondiale de la Santé
(OMS). 1er février 2004. Judith Mandelbaum-Schmid. «
Mali Takes Grass Roots Approach to Ending Female Genital Mutilation
». (Dialog)
Panafrican News Agency (PANA) [Dakar].
30 novembre 2004. « Gambia Women Kick Against FGM ».
(Financial Times Information/Dialog)
Autres sources consultées
Publications : Africa
Confidential, Africa Research Bulletin, dossier de
pays du Centre des ressources, Jeune
Afrique/L'Intelligent.
Sites Internet, y compris :
AllAfrica, Amnesty International (AI), European Country of Origin
Information Network (ECOI), Femmes sous lois musulmanes, Human
Rights Watch (HRW), UNICEF, Women's Human Rights Resources.