Document #1223451
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
L'information suivante sur l'islam au Nigéria a été fournie par Isaac Albert, [traduction] « maître de conférence en études sur l'histoire et le développement de l'Afrique à l'Institut des études africaines de l'université d'Ibadan du Nigéria. Il s'agit d'un spécialiste des institutions africaines indigènes de contrôle social et des études sur la paix et les conflits » (1999, 171).
[traduction]
Certains Nigérians, notamment ceux du nord du pays, utilisent également des instruments religieux afin d'exprimer leur désaccord relativement aux problèmes sociopolitiques qui les entourent. Les fondamentalistes musulmans du Nord ont posé des gestes très violents, qui entraînent chaque fois la perte de plusieurs centaines de vies innocentes. De ces fondamentalistes religieux, les plus connus sont les chiites et les Yan tatsine. Ces deux groupes s'opposent au statu quo au Nigéria.
Les chiites s'opposent aux injustices politiques et judiciaires au pays et, par conséquent, ont décidé de s'isoler du reste de la société. Ils désirent éliminer l'administration actuelle du Nigéria, dans l'esprit de la révolution iranienne, et ensuite de transformer le pays en État islamique. Les chiites du nord du Nigéria seraient dirigés par Mallam Ibrahim El Zak-Zaky, établi à Zaria. M. Zaky est considéré par les musulmans orthodoxes du nord du Nigéria comme un agent du fondamentalisme islamique nigérian. Pour des raisons obscures, les chiites de Kano se sont séparés du groupe original dirigé par M. Zaky et ont déclaré celui-ci leur ennemi. En octobre 1994, M. Zaky a été physiquement attaqué par les chiites de Kano alors qu'il prêchait dans une mosquée à l'université Bayero de Kano. Le groupe dissident de Kano a fondé une école où il initie d'autres jeunes hommes au radicalisme islamique originel, souvent associé aux chiites. Ce groupe a aussi établi sa propre mosquée et publie un bulletin et un hebdomadaire qui servent à endoctriner les convertis, « à l'aide d'un mélange de diatribes antigouvernementales et de menaces contre les musulmans et non-musulmans qui ne suivent pas les enseignements chiites ».
Les chiites s'opposent fortement au pouvoir judiciaire du Nigéria et ils invitent habituellement les musulmans à s'unir en vue de le renverser puisque, selon eux, le système est tellement pourri qu'il ne peut être sauvé. Ils n'aiment pas non plus les policiers qu'ils appellent babbuque (les brûlés) en raison de leur uniforme noir.
Le mouvement chiite est plus attrayant pour les jeunes que le mouvement Yan tatsine, bien que les deux dépendent généralement des jeunes pour exercer leurs activités violentes dans les rues. Mallam Lawan Dambazou, vieil érudit islamique de Kano, a décrit particulièrement le mouvement chiite comme étant composé de « jeunes hommes en quête d'aventures islamiques ». Il s'agit aussi d'un mouvement intellectuel; par conséquent, il est dominé par des jeunes érudits dont la plupart possède au moins un diplôme secondaire. Le mouvement compte beaucoup de membres au sein des étudiants d'institutions d'enseignement supérieur du nord du Nigéria; son dirigeant, Mallam El Zak-Zaky, a reçu en 1979 un diplôme en économie de l'université Ahmadu Bello de Zaria. Il s'agit d'un baccalauréat spécialisé de première classe. On croit que M. Zaky était le « figure de proue de la Société des étudiants musulmans [Muslim Students Society], le MSS », lorsqu'il était étudiant. Il y a beaucoup d'étudiants chiites à l'université Bayero de Kano. Mallam Mahmud Turi, adjoint généralement apprécié de M. Zaky, possède un diplôme en comptabilité de l'université de Maiduguri. Il a ensuite étudié la charia à l'université internationale de l'Afrique à Khartoum, au Soudan [...].
[Le dirigeant du mouvement à Katsina a déclaré] :
« Nous, musulmans, ne reconnaissons aucune forme d'autorité, que ce soit le gouvernement fédéral, étatique, ou même l'administration locale [...] Nous ne les reconnaissons pas comme nos dirigeants. Nous nous révoltons contre eux. Nous sommes séparés par une inimitié, une inimitié éternelle, une lutte, une guerre sans fin, jusqu'au jour où ils accepteront le livre d'Allah [...] Nous, musulmans, possédons nos propres lois, à savoir le Coran et la sunna, et les traditions du prophète Mohammed, que nous appliquons sous l'égide de Mallam Ibrahim El Zak-Zaky ».
Par conséquent, les fondamentalistes sont toujours prêts à braver le gouvernement puisqu'ils ne craignent nullement d'être assassinés (Albert 1999, 82-83).
Outre les renseignements susmentionnés sur Zak-Zaky, l'Agence France-Presse (AFP) l'a décrit comme [traduction] « un érudit islamique de 46 ans à la voix douce, le dirigeant du mouvement islamique le plus influent au Nigéria [et une personne qui] ne fait pas beaucoup confiance aux dirigeants actuels du Nigéria » (AFP 19 févr. 1999). Il a été emprisonné pendant deux ans pour sédition et mis en liberté en décembre 1998, [traduction] « car les autorités n'ont pu [...] trouver de lois en vertu desquelles elles auraient pu le poursuivre » (ibid.). Selon le même article, [traduction] « M. Zak-Zaky dirige le mouvement islamique, groupe chiite du nord du Nigéria majoritairement sunnite. Le mouvement est constamment en conflit avec les autorités depuis que M. Zak-Zaky, prêchant une observance stricte de la loi musulmane, en est devenu le dirigeant au milieu des années 1990 » (ibid.). Toutefois, [traduction] « de nombreux musulmans du Nord, ainsi que la minorité chrétienne de la région, avouent nourrir des réserves par rapport au mouvement de M. Zak-Zaky, car il est trop radical et cherche à imposer la loi musulmane, ou charia » (ibid.).
Selon The Encyclopaedia of Islam,
[traduction]
la montée de Khomeini [...] a eu des répercussions dans le nord du Nigéria. Tandis que les sunnites malams conservateurs étaient prudents au regard de l'enthousiasme principalement chiite, les militants n'avaient aucune réserve. Ils ont même été encouragés par certains musulmans expatriés. Dans ce contexte enflammé, les radicaux sunnites étaient prêts à se ranger du côté des chiites qu'ils auraient, à un autre moment, détestés. Dans le même ordre d'idées, les radicaux musulmans ont commencé à admirer le président Gaddafi, jusqu'à ce qu'il intervienne au Tchad et que l'opinion publique tourne contre lui (1995, 22).
Dans un article sur l'histoire de l'islam au Nigéria, Nigeria Connections a écrit :
[traduction]
En 1990, les confréries soufies [Sufi brotherhoods] ont appuyé leurs propres candidats à des postes d'émirat, à la fois religieux et traditionnels, dans les villes principales. En général, ces différences n'étaient pas déstabilisantes. Il y avait aussi des prédicateurs et des dirigeants estudiantins, militants de l'islam, qui prônaient un retour à une orthodoxie extrême. De plus, un culte islamique marginal, appelé Maitatsine, fondé vers la fin des années 1970 et actif dans les années 1980, s'était formé à Kano autour d'un leader mystique (maintenant décédé) du Cameroun, qui affirmait avoir reçu des révélations divines l'emportant sur celles du Prophète. Le culte possédait ses propres mosquées et prêchait une doctrine contraire au leadership islamique et social établi. Ce culte était particulièrement attrayant aux yeux des immigrants internes des villes, marginaux et pauvres, dont l'opposition religieuse a été nourrie par le rejet des groupes urbains mieux établis. Les adhérents mécontents se sont finalement révoltés contre les mosquées et les congrégations plus traditionnelles, causant ainsi des poussées de violence dans plusieurs villes du Nord (s.d.).
L'information suivante a été fournie dans une communication écrite du 27 mars 2001 envoyée par un professeur du Département d'histoire de l'université de l'État de l'Idaho, qui a été chargé de cours à l'université Bayero de Kano de 1978 à 1983 et a publié un livre sur la loi musulmane au Nigéria intitulé Thus Ruled Emir Abbas. Il fait valoir que [traduction] « sur le plan des rites et de la loi, la plupart des Nigérians appartiennent à l'école malikite, l'une des quatre écoles orthodoxes, ou sunnites. Cette école prédomine aussi en Afrique du Nord ». De plus, [traduction] « nombre de Nigérians appartiennent à des ordres mystiques soufis [et] il existe diverses associations islamiques qui attirent principalement les personnes ayant reçu une éducation moderne ». Il ne faut pas non plus oublier les [traduction] « prédicateurs populaires locaux qui ont leurs propres disciples ».
Aucune information additionnelle sur les sectes, ou branches, prédominantes de l'islam au Nigéria n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.
Le professeur de l'université de l'État de l'Idaho a écrit, par rapport aux imams au Nigéria, [traduction] « [qu']un imam est un chef de prière de mosquée. Il est choisi par la communauté locale ou des dirigeants de la communauté. L'imam fait le sermon hebdomadaire du vendredi dans la mosquée, au cours duquel il peut donner des conseils sur des questions religieuses. Les membres de la communauté prennent probablement ses conseils au sérieux » (27 mars 2001).
Un avocat du Département de soutien juridique du Centre international pour le droit au Nigéria (International Centre for Nigerian Law - ICFNL) a déclaré dans une communication écrite que [traduction] « l'imam n'est qu'un chef de mosquée ou qu'un dirigeant de la collectivité religieuse » (17 mars 2001). Un article d'avril 1998 d'Essence souligne que les imams célèbrent les cérémonies où sont nommés les bébés nigérians. Un porte-parole du Congrès du peuple Arewa (Arewa People's Congress) a déclaré, relativement à la mise en œuvre de la charia dans les États du Nord, que les [traduction] « imams [...] sont imbibés de la culture et des doctrines islamiques; ils savent qu'il existe une longue période, une période de prolongation, visant à mobiliser et à éduquer la population avant de pouvoir appliquer de la charia, même dans un contexte musulman » (This Day 20 juill. 2000). Des articles mentionnent que les imams lisent les prières et célèbrent des mariages (The Guardian 5 mars 2001; ibid. 17 févr. 2001). Selon certaines sources, les imams critiquent aussi les fonctionnaires (Vanguard 5 mars 2001; The Guardian 28 déc. 2000).
Aucune information sur la façon de devenir imam n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Toutefois, lorsqu'on lui a demandé s'il avait l'intention de devenir imam, le gouverneur de Zamfara a déclaré : [traduction] « Je suis déjà imam. Vous voyez, selon l'islam, puisque je suis gouverneur je devrais aussi être le chef imam de l'État, mais je ne possède pas les connaissances nécessaires pour le devenir; je suis donc en train de m'instruire et j'espère qu'un jour je deviendrai le chef imam du Nigéria, et non seulement de Zamfara » (Vanguard Daily 10 juill. 2000).
Quant à savoir si l'imam joue un rôle dans la délivrance des peines en vertu de la charia, s'il en joue un, on a posé la question suivante à l'avocat du Département de soutien juridique de l'ICFNL : [traduction] « En pratique et en droit, qui décide si une personne a violé la charia dans les États nigérians où elle vient d'entrer en vigueur et, le cas échéant, de la sanction devant être appliquée? Comment la décision est-elle transmise au présumé agresseur? ». Il a répondu :
[traduction]
La police du Nigéria est contrainte légalement d'appliquer toute loi adoptée en bonne et due forme par le parlement. En raison de la nature très controversée (et même volatile) des politiques de la charia, la police applique rarement la charia. Tout dépend de l'attitude du commissaire de police de l'État.
Par conséquent, en pratique, les États où la charia a été adoptée ont aussi mis sur pied des comités de vigilance et d'observation de la loi, qui ressemblent à la police religieuse de l'Arabie saoudite. Ils sont chargés de signaler les violations. Très souvent, ils arrêtent les présumés contrevenants et nombre d'émeutes ont éclaté en raison de leurs activités.
La sanction est déterminée et imposée par les tribunaux de la charia, érigés dans les États où la charia a été adoptée.
Le présumé contrevenant comparaît toujours devant un tribunal de la charia et est jugé par celui-ci. La sanction n'est imposée et exécutée que sur déclaration de culpabilité. Le présumé contrevenant assiste à toutes les audiences qui se déroulent habituellement en haoussa ou en anglais. L'accusé comprend toujours tout ce qui se passe (17 mars 2001).
Lorsqu'on lui a demandé si l'imam détenait un pouvoir ou jouait un rôle quelconque dans la délivrance des peines de mort, le professeur de l'université de l'État de l'Idaho a répondu : [traduction] « En vertu de l'islam, l'autorité judiciaire relève de la compétence du juge, désigné dans le nord du Nigéria par le mot haoussa alkali. Cependant, quiconque considéré comme un érudit islamique qualifié peut toujours exprimer son opinion sur une question légale » (27 mars 2001).
Le 20 mars 2001, le directeur du Centre pour la démocratie et le développement (CDD) a corroboré certains des renseignements susmentionnés lors d'un entretien téléphonique et a fourni l'information suivante. Il a mentionné que les policiers du Nigéria constituent un corps de police fédéral et qu'ils [traduction] « ont indiqué clairement » qu'ils n'appliqueraient pas la charia. Plutôt, [traduction] « une sorte de milice de vigilance » aide à faire respecter la charia dans certains des États où elle a été adoptée. Les membres de cette milice arrêtent les présumés contrevenants à la loi [traduction] « sous l'égide du gouvernement de l'État ». Ils possèdent leurs propres uniformes de fortune et lorsqu'ils détiennent une personne, celle-ci devrait [traduction] « idéalement » être amenée dans un centre de détention. Toutefois, puisque les prisons du Nigéria relèvent de la compétence du gouvernement fédéral, les présumés contrevenants sont souvent détenus dans des prisons improvisées. La personne comparaît ensuite devant un tribunal de la charia, subit son procès et, si nécessaire, est condamnée. Le directeur a déclaré que l'imam n'a rien à voir avec la détention, le procès et le prononcé de la peine des personnes accusées aux termes de la charia.
Cependant, un article du 19 juin 2000 mentionnait que des [traduction] « milliers de jeunes musulmans de [Kano] avaient manifesté afin de demander la nomination d'un dirigeant islamique en qualité de juge en chef de l'État [...] Ils soutenaient que la mise en application complète de la charia ne pouvait être garantie que sous la direction d'un imam ou d'un clerc islamique qui, à leur avis, serait plus compétent pour gérer les questions musulmanes de droit et d'éthique » (Vanguard Daily 19 juin 2000).
D'autres sources signalent l'existence de milices de vigilance dans l'État de Zamfara (Tempo 8 févr. 2001; The Christian Science Monitor 22 févr. 2001). Les membres de ces milices sont vêtus d'uniformes rouges et armés de machettes, de fouets et de massues faits maison (ibid.; Tempo 8 févr. 2001). Ils patrouillent dans les endroits publics et [traduction] « détiennent quiconque est soupçonné d'inconduite » (The Christian Science Monitor 22 févr. 2001; Tempo 8 févr. 2001). Une de ces sources a cité le gouverneur de Zamfara, Ahmed Sani :
[traduction]
« Les policiers n'arrêtent et ne poursuivent pas toujours les contrevenants. S'ils continuent d'agir ainsi, dès le mois prochain, la milice de vigilance aura compétence pour arrêter et présenter à des fins de poursuite les contrevenants à la charia. Le procureur général est autorisé par la présente à poursuivre ces contrevenants » (ibid.).
Toujours selon le même article,
[traduction]
Afin de rallier les dirigeants religieux à sa cause, Ahmed Sani, qui a déjà élevé les imams et les ustaza, a annoncé la création d'un comité sur les mosquées et les imams, qui aurait pour but d'harmoniser les activités des dirigeants religieux ainsi que d'organiser des cours et des séminaires à l'intention de ces dirigeants. Il a aussi décrété que le poste d'imam ne serait plus obtenu par succession héréditaire et que toutes les personnes religieuses connaissant le Coran pourraient y accéder. Il a aussi augmenté l'intérêt envers les sièges religieux en accordant une allocation mensuelle de 5 000 N pour les imams, de 3 000 N pour les imams adjoints et de 2 000 N pour les « ladans » (ibid.).
L'article fait aussi valoir que le gouvernement de l'État a donné plus de 10 millions de naira aux milices de vigilance dans le but d'acheter des véhicules et du mobilier de bureau (ibid.).
Même si l'information suivante ne se penche pas sur la délivrance des peines de mort, elle explique comment la charia est appliquée dans les États l'ayant adoptée.
Pour ce qui est des procès en vertu de la charia, The Christian Science Monitor a fait part des réactions des dirigeants musulmans aux plaintes internationales concernant le cas de Bariya Magazu, sa comparution devant un juge de la charia et sa peine subséquente de 100 coups de fouet pour avoir eu des relations sexuelles pré-conjugales (22 févr. 2001).
[traduction]
Ils [les dirigeants musulmans] expliquent que la flagellation constitue une humiliation publique très réglementée et non une punition brutale.
Selon le code juridique de l'État de Zamfara : « f) l'exécuteur doit être de gabarit moyen; g) les coups de fouet doivent être assénés avec une force modérée afin de ne pas lacérer la peau du condamné; h) l'exécuteur doit tenir le fouet avec ses trois derniers doigts ».
La coutume veut que l'exécuteur tienne un livre sous le bras qui manie le fouet afin de réduire encore plus la force des coups [...].
Nonobstant ces cas à sensation, en réalité le quotidien des tribunaux de la charia est relativement ennuyant [...].
Une journée d'audiences dans le palais de justice de trois pièces du juge Shitu n'est vraiment pas scandaleuse. Une femme explique qu'elle n'aime plus son époux. L'époux, manifestement déçu, dit qu'il ne veut pas divorcer, mais que si son épouse le veut réellement, il lui accordera le divorce. Le juge prononce immédiatement le divorce. Un homme en poursuit un autre pour rupture de contrat. Le juge lui dit d'amener des témoins un autre jour.
Le cas le plus étrange se produit à la fin de la journée. Une femme poursuit une voisine car celle-ci l'a traitée de « prostituée ». L'accusée, passible d'une peine d'emprisonnement maximale de un an et d'un maximum de 40 coups de fouet, nie l'accusation. Le juge Shitu demande à la plaignante d'amener quatre témoins à la prochaine audience.
Afin d'être reconnu coupable devant un tribunal de la charia, l'accusé doit soit admettre sa culpabilité, soit être pris en flagrant délit par au moins quatre témoins. Même les partisans de la charia admettent que ces restrictions en font une mesure disciplinaire peu efficace (The Christian Science Monitor 22 févr. 2001).
Vanguard fournit d'autres renseignements sur l'application de la charia; le [traduction] « président du conseil d'administration de Gwarzo, dans l'État de Kano, [...] a mis sur pied un comité afin de garantir l'observation de la charia par les habitants de la région » (23 févr. 2001).
[traduction]
Il a chargé le comité de garantir que tous les musulmans de la région observent la charia et que les droits des non-musulmans soient aussi respectés.
Le président a ajouté : « En qualité de têtes d'avant-garde de l'islam, vous ne devez maltraiter ni harceler personne, peu importe leur croyance, leur religion ou leur nationalité. Vous devez remplir votre devoir sans crainte, ni favoritisme ».
M. Abdussalam [le président] a averti que tout membre du comité surpris en train d'agir contrairement aux règles serait puni en conséquence (Vanguard 23 févr. 2001).
This Day a signalé que [traduction] « le comité de l'État de Yobe sur la surveillance de la mise en application de la charia dans cet État [...] a mentionné qu'il collaborait avec les organismes d'application de la loi afin de multiplier les efforts en vue de garantir l'observation complète de la loi » (14 janv. 2001).
Le Vanguard a aussi ajouté que
[traduction]
[l]e comité sur la mise en application et la surveillance de la charia de l'État de Katsina a accusé le gouvernement de l'État et ses organismes de saboter l'actualisation du système juridique islamique de l'État.
Lors d'une conférence de presse à Katsina, le président du comité, Malam Aminu Mai-gari, a condamné les actions du gouvernement de l'État, de la Chambre d'assemblée de l'État, du pouvoir judiciaire et de la commission de la charia de l'État, actions qui, selon lui, sont hostiles à la mise en application de la charia.
Il a qualifié d'arbitraires l'établissement récent des tribunaux de la charia et les récentes nominations de juges d'instances supérieures, « puisque le gouvernement a omis de consulter la commission de la charia de l'État, comme le prévoit la loi ».
M. Mai-gari a mentionné que lorsque la commission de la charia s'est plainte au gouverneur de l'État relativement aux actions du juge en chef, le gouverneur n'est pas intervenu. M. Mai-gari a décrit la situation comme « un complot » des trois organes du gouvernement ayant pour but de détruire la loi musulmane dans l'État.
Le comité a aussi accusé le gouvernement de l'État de permettre que les cas impliquant des musulmans soient amenés devant des cours de magistrats et a déclaré qu'il s'agissait d'une infraction à la loi musulmane codifiée de l'État.
Le comité a affirmé que l'instruction de cas impliquant des musulmans devant les cours de magistrats freinait le progrès de la charia dans l'État et que les procès devant les tribunaux de la charia, notamment ceux impliquant des musulmans, étaient plus rapides et répondaient davantage aux besoins.
Par conséquent, le comité a donné au gouvernement de l'État et aux autres organes du gouvernement chargés de la mise en application de la charia dans la région jusqu'à la fin du mois pour modifier leur façon de faire, « ou bien nous allons prendre les mesures appropriées dans les limites de la loi » (1er mars 2001).
PANA signalait le 23 novembre 2000 qu'un comité de la Chambre d'assemblée de l'État du Niger
[traduction]
enquêtait sur les présumés assassinats de quelque 15 personnes plus tôt cette semaine lors de la présumée prise d'assaut, par des agents d'application de la charia, du village de Salka régi par le gouvernement local de Magama dans l'État [du Niger].
Les agents d'application, membres de la Commission des licences d'alcool de l'État, punissaient des présumés contrevenants au code pénal musulman, qui interdit la vente et la consommation d'alcool.
Aucune mention de peine de mort délivrée en vertu de la charia au Nigéria n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Toutefois, pour ce qui est de la renonciation, le professeur de l'université de l'État de l'Idaho a donné l'opinion suivante : [traduction] « il est évident que le gouvernement fédéral ne permettrait pas que la sanction pour conversion [soit la peine de mort] » (27 mars 2001). Pour des renseignements additionnels sur la renonciation, veuillez consulter NGA36564.E du 28 mars 2001.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
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Inter-Religious Conflict Resolution in Nigeria. Sous la
direction d'Ernest E. Uwazie, d'Isaac O. Albert, et de Godfrey
Uzoigwe. Lanham, MD : Lexington Books.
Centre pour la démocratie et le
développement (CDD), Londres, R.-U. 20 mars 2001. Entretien
téléphonique avec le directeur. Le directeur est un
spécialiste des relations civilo-militaires et il a
étudié aux universités de Lagos, d'Ife et de
Londres où il a obtenu un doctorat en études de la
guerre. Il travaille pour diverses organisations en qualité
de conseiller des affaires africaines, y compris pour le Groupe
parlementaire de défense des droits de la personne de la
Grande-Bretagne (British Parliamentary Human Rights Group),
l'International Crisis Group et le Conseil norvégien pour
l'Afrique (Norwegian Council for Africa).
The Christian Science Monitor
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International Centre for Nigerian Law
(ICFNL), Département de soutien juridique, Nigéria.
17 mars 2001. Communication écrite d'un avocat-procureur.
[Traduction] « Le Centre international pour le droit au
Nigéria (International Centre for Nigerian Law - ICFNL) est
voué à la modernisation du droit au Nigéria et
à son adaptation en fonction des besoins réels de la
justice. Nous sommes aussi déterminés à mettre
les lois de la République fédérale du
Nigéria à la disposition du monde entier ». Le
Centre compte des membres dans tous les pays, ceux-ci étant
principalement des avocats. [Traduction] « Le
Département de soutien juridique est établi au
Nigéria et est responsable de toute la recherche et
documentation. Les visiteurs sur le site, ou toute autre personne
qui peut avoir besoin d'aide relativement à des questions
sur les lois de la République fédérale du
Nigéria, peuvent présenter une demande d'aide
juridique et le Département de soutien juridique leur
répondra ».
Nigeria Connections. S.d. « Islam
». http://www.nigeriaconnections.net/islam.htm
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(Africa News/NEXIS)
Autres sources consultées
Bases de données de la CISR
LEXIS-NEXIS
Quatre sources orales n'ont pu
répondre à une demande d'information.
REFMONDE
Les tentatives faites pour joindre
quatre sources orales ont été infructueuses.
Trois sources orales n'ont pas
donné d'information sur le sujet susmentionné.
World News Connection (WNC)
Sites Internet, y compris :
Adherents.com
The Guardian [Lagos]
Keesing's Record of World
Events [Cambridge]
Nigeria News Network
Post Express [Lagos]
Vanguard [Apapa]