Document #1215870
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Le conseil national du sud Cameroun (Southern Cameroon National Council - SCNC) « revendiqu[e] le droit à l'autodétermination de la population anglophone du pays, qui s'estime marginalisée par le pouvoir, essentiellement francophone » (Le Monde 17 juill. 2004). Le groupe n'est pas reconnu par les autorités (AFP 25 Jan. 2005). Selon The Economist Intelligence Unit, le SCNC est [traduction] « un groupe de pression [...] cherchant à tirer parti du mécontentement des anglophones et dont le nombre de membres continue à augmenter, malgré les efforts du gouvernement pour démanteler l'organisation » (5 avr. 2005).
En janvier 2004, à Bamenda, le gouverneur de la province anglophone du Nord-Ouest aurait déclaré publiquement vouloir [traduction] « éliminer » le SCNC de sa province au cours de l'année (AFP 25 janv. 2004).
Selon plusieurs sources, le gouvernement camerounais aurait eu des discussions avec certains dirigeants du SCNC et aurait promis des sommes d'argent afin de favoriser l'émergence d'un nouveau leadership au sein du SCNC (The Post 16 avr. 2004; voir aussi The Herald 30 janv. 2004; ibid. 20 févr. 2004).
Les autorités camerounaises ont effectué un raid au bureau de Bamenda pour ensuite sceller les lieux (The Post 6 janv. 2004). Ce raid a eu lieu à la suite de rivalités intestines et après que Thomas Nwachan, ancien responsable des communications et des finances, eut formé une autre faction (ibid.). Thomas Nwachan a accusé Nfor Ngala Nfor (vice-président national) ainsi que Hitler Mbinglo (dirigeant de la zone nord) du groupe SCNC mené par Ayamba Ete Otun, d'avoir trahi la cause et d'utiliser les ressources pour voyager (ibid.). Selon The Post, Nfor Ngala Nfor était vice-président du SCNC à Bamenda le 23 avril 2005 (23 avr. 2005).
Quant à la ligue des jeunes du Cameroun méridional (Southern National Youth League - SCYL), elle émane du SCNC et a été formée en 1997; plusieurs de ses membres ont été arrêtés pour des actes de violence (The Post 25 janv. 2005). Ebenezer Akwanga, évadé de la prison de Kondengui et en exil au Nigéria, est président de cette ligue (The Post 23 nov. 2004).
Le 24 février 2005, le président Ayamba et le vice-président Nfor Ngala Nfor, ainsi que quatre autres membres du SCNC, étaient arrêtés à Menji lors d'une tournée d'information auprès des habitants du Sud Cameroun (The Post 11 mars 2005). Le SCNC a réagit en envoyant une lettre aux Nations Unies, lettre dans laquelle il demandait l'envoi de casques bleus (ibid.).
Par ailleurs, selon le dirigeant de la SCYL, 13 militants et membres de la ligue étaient en détention en date du 22 novembre 2004 (The Post 23 nov. 2004).
En janvier 2005, The Post a signalé que le tribunal avait reporté à février 2005 l'appel de 15 militants du SCNC - mis en prison en 1999 - [traduction] « parce que les demandeurs au civil ne s'étaient pas présentés en cour » (25 janv. 2005). Amnesty International a dénoncé l'emprisonnement de nombreux militants du SCNC, parfois emprisonnés depuis 1999 sans espoir de procès (Mutations 28 mai 2004).
Une dépêche de l'Agence France-Presse (AFP) du 30 octobre 2004 indique que cinq membres du SCNC ont été arrêtés lors de manifestations interdites le 1er octobre 2004, puis libérés sous caution. Parmi les membres arrêtés figurait un membre fondateur du SCNC, Albert Mukong, le chef Etta Otun Ayamba, ainsi que Nfor Ngala Nfor (AFP 30 oct. 2004).
Selon Albert Mukong, le Comité international de la Croix-Rouge aurait constaté lors d'une visite des prisons que les membres du SCNC « [étaient] détenus dans de très mauvaises conditions » (ibid.).
Les autorités de la prison de Kondengui ont refusé d'envoyer à l'hôpital Philip Tete, un militant du SCNC gravement malade qui purge une peine de 10 ans, alors que celui-ci se retrouvait dans le coma (The Post 23 nov. 2004).
Cinq membres du SCNC sont décédés à la prison de Kondengui, dont Daniel Ntanen Ndifon (avril 2003) et Martin Cheonemu (septembre 2004) (The Post 25 jan. 2005). Selon The Post, c'est en août 2004 que Martin Choenemu, militant du SCNC, mourait à la prison de Kondengui (9 août 2004).
L'AFP fait mention de l'arrestation de 20 membres du SCNC les 21 et 22 septembre [traduction] « alors qu'ils se préparaient [...] à célébrer l'anniversaire de l'indépendance du Sud Cameroun vis-à-vis de la Grande-Bretagne le 1er octobre 1961 » (30 sept. 2004). Le 22 septembre 2004, le secrétaire du SCNC [traduction] « a été arrêté pour "vente clandestine" d'exemplaires d'un numéro spécial du [...] Southern Cameroon News, dans lequel un article [...] enjoignait [les] sympathisants à boycotter les élections du 11 octobre 200 » (Mutations 5 oct. 2004). Selon The Post, [traduction] « des membres du SCNC et des vendeurs de journaux mis en détention le 22 septembre ont été relâchés » (8 oct. 2004).
Le 2 mars 2004, des policiers ont encerclé de nombreux militants du SCNC qui se rendaient à la maison du président de leur parti, Ayamaba Ette Otun [traduction] « "pour tenue de rencontre illégale" » (The Post 5 mars 2004).
Aucune information permettant de décrire les cartes de membres du SCNC ou de la SCYL n'a été trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Agence France-Presse (AFP). 30 octobre
2004. « Des sécessionnistes anglophones
libérés sous caution ». http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=12152
[Date de consultation : 17 mai 2005]
_____. 30 septembre 2004. «
Cameroon Police Arrest English-Speaking Activists ».
(Dialog)
_____. 25 janvier 2004. « Cameroon
Governor Vows to "Eliminate" Anglophone Secessionists ».
(Dialog)
The Economist Intelligence Unit
(EIU). 5 avril 2005. « Cameroon Politics: Anglophones
Welcome New Prime Minister ». (Dialog)
The Herald [Yaoundé]. 20
février 2004. « Selection List: Cameroon Press 20 Feb
2004 ». (WNC/Dialog)
_____. 30 janvier 2004. «
Selection List: Cameroon Press 30 Jan 2004 ».
(WNC/Dialog)
Le Monde. 17 juillet 2004.
« Repères ». (Dialog)
Mutations [Yaoundé]. 5
octobre 2004. « Cameroon News Digest 05 Oct 2004 ».
(WNC/Dialog)
_____. 28 mai 2004. « Selection
List: Cameroon Press 28 May 2004 ». (WNC/Dialog)
The Post [Yaoundé]. 23
avril 2005. « Selection List: Cameroon Press 22 Apr 2005
». (WNC/Dialog)
_____. 11 mars 2005. Kini Nsom. «
SCNC Wants Peace-Keeping Force ». (Dialog)
_____. 25 janvier 2005. Kini Nsom.
« Frail SCNC Detainees Stagger to Appeal Court ».
(Dialog)
_____. 23 novembre 2004. Kini Nsom.
« SCNC Detainee Critically Ill at Kondengui ».
(Dialog)
_____. 8 octobre 2004. «
Highlights: Cameroon News Digest 8 Oct 2004 ».
(WNC/Dialog)
_____. 9 août 2004. «
Selection List: Cameroon Press 9 Aug 2004 ». (WNC/Dialog)
_____. 16 avril 2004. « Selection
List: Cameroon Press 16 Apr 2004 ». (WNC/Dialog)
_____. 5 mars 2004. « Selection
List: Cameroon Press 5 March 2004 ». (WNC/Dialog)
_____. 6 janvier 2004. « Security
Forces Seal Bamenda SCNC Secretariat ». http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=13948
[Date de consultation 17 mai 2005]
Autres sources consultées
Sites Internet, y compris :
Agence France-Presse, Afrique-Express, AllAfrica.com,
Amnesty International, Cameroon-Info,
Cameroononline.org.