Treatment of ethnic Chuvash with particular comment on their treatment in the Republic of Bashkortostan; state protection [RUS42473.E]

La minorité tchouvache ou bulgare (bolgar) (Ethnologue 2000) est la quatrième plus importante de la Fédération de Russie (Nationalities Papers 2000, 696). Selon les estimations démographiques, il y a près de 1,8 million de Tchouvaches en Russie (Ethnologue 2000; NUPI s.d.a) et ils représentent environ 1 p. 100 de la population du pays (Rossiyskiye Vesti 14 nov. 1997). Selon le Centre d’études russes de l’Institut norvégien des affaires internationales (Norwegian Institute for International Affairs — NUPI), les Tchouvaches, nationalité en titre de la République tchouvache depuis les années 1920, constituaient 51 p. 100 des habitants de la région en 1989 (s.d.a). En 2001, The Moscow Times a mentionné que les Tchouvaches d’origine constituent environ 70 p. 100 des 1,4 million d’habitants de la région (Moscow Times 25 juin 2001). Selon des données de 1989, il y avait plus de 100 000 Tchouvaches au Tatarstan (134 000), à Samara (118 000) et à Oulianovsk (117 000) (NUPI s.d.a). Environ 120 000 Tchouvaches vivent dans la République du Bachkortostan (ibid.; RFE/RL 21 sept. 2001), ce qui représente 3 p. 100 de la population d’une région dominée, à ce chapitre, par les Russes (39 p. 100), les Tatars (28 p. 100) et les Bachkirs (22 p. 100) (NUPI s.d.b).

Les Tchouvaches parlent un dialecte turc et, en principe, ils sont chrétiens orthodoxes (Ethnologue 2000; NUPI s.d.a), quoique certains d’entre eux aient des croyances tchouvaches pré-chrétiennes (Nationalities Papers 2000, 699) ou pratiquent l’islam (Eurominority 17 mars 2004). Selon l’imam de Tcheboksary, en 1999, il y avait environ 50 000 musulmans en Tchouvachie (Blagovest 17 juin 1999).

Traitement en Tchouvachie et dans la Fédération de Russie

Un article publié en 2000 dans Nationalities Papers soulignait que depuis 1994, le président tchouvache Nikolaï Fiodorov (Federov) a eu pour objectif de maintenir l’harmonie entre les ethnies de Tchouvachie de même qu’entre la république et le gouvernement fédéral (2000, 702). The Moscow Times a reconnu que M. Fiodorov a aidé à préserver la culture du groupe et a fait remarquer que la [traduction] « langue [nationale] est encore couramment parlée » partout dans la région (25 juin 2001). Même si des publications en tchouvache sont offertes en Tchouvachie, le même article a reproduit les états d’âme de certains membres de la communauté tchouvache, selon lesquels leur [traduction] « langue et leur culture sont en voie de disparaître » (The Moscow Times 25 juin 2001).

Peu de commentaires sur le traitement réservé à la minorité tchouvache ont été trouvés parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Selon les listes figurant sur le site Internet de l’Organisation pour les minorités européennes, Eurominority.org, les Tchouvaches sont une [traduction] « minorité en quête d’autonomie » quoiqu’elle ne soit pas en conflit avec la Fédération de Russie (17 mars 2004). Dans son analyse de 2001 sur les droits de la personne en Russie, Alexander Sokolov, de Memorial, organisation non gouvernementale (ONG) russe, n’incluait pas les Tchouvaches parmi les groupes les plus vulnérables de Russie (MHG 2001). Dans son rapport intitulé « The Status of the Most Vulnerable Groups and Violation of Their Rights: The Situation of Ethnic Minorities », M. Sokolov fait mention de la minorité seulement à deux reprises : relativement aux possibilités de s’instruire au Bachkortostan (voir ci-dessous) et en lien avec les exposés des médias sur cette minorité (ibid.). Dans cette dernière mention, M. Sokolov cite un article — sans toutefois le commenter précisément — de juillet 2001 du Moskovsky Komsomolets, selon lequel [traduction] « "les Tchouvaches […] peuvent également passer pour des Russes" » (ibid.).

En 2001, plusieurs organismes russes de défense des droits de la personne ont mentionné que la discrimination ethnique et des restrictions visant la liberté d’expression existent au Bachkortostan (RFE/RL 8 févr. 2001). La nouvelle de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) concernant les déclarations des ONG ne précise pas que les Tchouvaches seraient victimes d’une telle discrimination (ibid.). Selon le président de l’Assemblée du peuple du Bachkortostan, organisation parlementaire mise sur pied pour faciliter les relations interethniques, les minorités de la république [traduction] « "se sentent comme des natifs de la république, capables de s’épanouir" » (ITAR-TASS 10 juin 2001). Lors d’une réunion de l’Assemblée, en 2001, des orateurs ont fait remarquer qu’il y avait [traduction] « également des progrès énormes dans la relance des cultures nationales et religieuses » (ibid.). En 2001, le représentant plénipotentiaire tchouvache au Bachkortostan était également d’avis que la minorité tchouvache avait l’appui des dirigeants de la république (RFE/RL 21 sept. 2001).

En ce qui a trait à la relance culturelle, la majorité des écoles de Tchouvachie offre de l’enseignement en langue tchouvache (ITAR-TASS 5 févr. 2004), tout comme bon nombre d’écoles au Bachkortostan (RFE/RL 21 sept. 2001; ibid. 14 sept. 2001; Bashkir State University s.d.; MHC 2001). En 2001, il y avait [traduction] « plus de 300 écoles secondaires réparties dans 14 républiques et régions de Russie » dont, notamment, 93 écoles secondaires au Bachkortostan, qui enseignaient la langue tchouvache à leurs élèves (RFE/RL 14 sept. 2001). En ce qui a trait au Bachkortostan, selon le Groupe Helsinki de Moscou (GHM),

[traduction]
[l]es écoles publiques de langue russe qui ont des élèves d’origines diverses enseignent les « langues maternelles » (bachkir, tatar, tchouvache, mari, etc.) à de petits groupes pour répondre aux intérêts des étudiants, conformément au programme d’études des écoles publiques de la République du Bachkortostan (2001).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Bashkir State University. S.d. « Education, Press and Broadcasting in Bashkortostan ». http://www.bashedu.ru/bashkortostan/obraze.htm [Date de consultation : 16 mars 2004]

Blagovest Religion News Agency [Moscou]. 17 juin 1999. « Sponsor Funds Needed to Complete Mosque ». http://www.blagovest-media.ru/e193_1706.html [Date de consultation : 17 mars 2004]

Ethnologue: Languages of the World. 2000. 14e édition. « Chuvash: A Language of Russia (Europe) ». http://www.ethnologue.com/show_language.asp?code=CJU [Date de consultation : 16 mars 2004]

Groupe Helsinki de Moscou. 2001. A. Sokolov. « The Status of the Most Vulnerable Groups and Violation of Their Rights: The Situation of Ethnic Minorities ». Human Rights in Russian Regions. Collection on the Human Rights Situation Across the Territory of the Russian Federation in the Year 2001. http://www.mhg.ru/English/1E11544 [Date de consultation : 17 mars. 2004]

ITAR-TASS [Moscou]. 5 février 2004. « Putin Praises Russia’s Ethnic, Religious "Unity". » (FBIS-SOV-2004-0205 6 févr. 2004/Dialog)

_____. 10 juin 2001. « Russia: Tatar, Bashkir Leaders Criticize Moscow’s Nationalities Ministry ». (FBIS-SOV-2001-0610 11 juin 2001/Dialog)

The Moscow Times. 25 juin 2001. Torrey Clark. « Chuvasia Fetes 450-Year Union With Russia ». (NEXIS)

Nationalities Papers [Abingdon, Oxfordshire, R.-U.]. 2000. Vol. 28, no 4. Olessia P. Vovina. « Building the Road to the Temple: Religion and National Revival in the Chuvash Republic ».

Norwegian Institute of International Affairs (NUPI), Centre for Russian Studies. S.d.a. « Ethnic Groups: Chuvash ». http://www.nupi.no/cgi-win/Russland/etnisk_b.exe?Chuvash [Date de consultation : 16 mars 2004]

_____. S.d.b. « Ethnic Groups: Ethnic Composition of "Bashkortostan" ». http://www.nupi.no/cgi-win/Russland/etnisk.exe?Bashkortostan [Date de consultation : 16 mars 2004]

Organization for the European Minorities (Eurominority). 17 mars 2004. « Chuvashia ». http://www.eurominority.org/version/en/fiche.asp?id_alpha=3&id_minorites=ru-chuv [Date de consultation : 17 mars 2004]

Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL). 21 septembre 2001. Tatar-Bashkir Daily Report. « Cheboksary Opens Representation in Ufa ». http://www.rferl.org/reports/tb-daily-report/2001/09/0-210901.asp [Date de consultation : 17 mars 2004]

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_____. 8 février 2001. Tatar-Bashkir Weekly Report. « Russian Organizations Say Ufa Restricts Freedom of Speech ». http://www.rferl.org/reports/tb-weekly-report/2001/02/0-080201.asp [Date de consultation : 17 mars 2004]

Rossiyskiye Vesti [Moscou, en russe]. 14 novembre 1997. Emil Pain. « Russia: 1994 "Mini-Census" Results Analyzed ». (FBIS-SOV-97-318 20 nov. 1997/Dialog)

Autres sources consultées


Bases de données de la CISR

Sites Internet, y compris :

Amnesty International, Chuvashia.com, Committee for the Protection of Human Rights in Tatarstan, Country Reports 2003, European Country of Origin Information Network, FSU Monitor, Human Rights International, Johnson’s Russia List, Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL).

Associated documents