A political group called "Attaché," including its structure, location, purpose, and abuses committed by its members [HTI42140.E]

Aucune mention d'un groupe politique appelé « Attaché » n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Par contre, le terme « attaché » est utilisé abondamment à Haïti pour désigner des civils, armés ou non, « rattachés » à une unité policière ou militaire, ou collaborant avec celle-ci; on trouve l'explication de ce terme dans l'exposé de mai 1997 de la Direction des recherches intitulé Haïti : Violence politique et protection de l'État depuis le retour d'Aristide, consultable en format électronique ou dans les centres de documentation régionaux.

Un article de 2000 signale que d'anciens attachés [traduction] « attendaient le bon moment dans les banlieues cossues dominant les bidonvilles » pendant que l'armée américaine, présente à Haïti depuis la fin des années 1990, réduisait progressivement ses effectifs et se préparait à quitter le pays (Manchester Guardian Weekly 19 janv. 2000).

Plus récemment, le Centre de ressources et d'information du Service d'immigration et de naturalisation des États-Unis (United States Immigration and Naturalization Service - INS) a publié un bref document fournissant une autre description des attachés (États-Unis 30 avr. 2002). Selon ce document, les attachés étaient [traduction] « rattachés » à des unités militaires, nombre d'entre eux étant recrutés par des chefs de section de l'armée pour aider à garder sous contrôle les régions rurales reculées (ibid.). Le document signale que les attachés étaient des auxiliaires [traduction] « quasi-officiels » des unités militaires, et certains d'entre eux recevaient un entraînement militaire officiel et une arme, alors que d'autres étaient des informateurs ou [traduction] « voyaient simplement leurs trafics protégés par l'armée » (ibid.). Le document conclut que dans les faits, le terme « attaché » désignait [traduction] « tout civil collaborant avec l'armée » (ibid.).

Plus récemment, d'autres articles signalent qu'il y a toujours des attachés : un reportage d'août 2003 de la station de radio haïtienne Métropole cite une source prétendant avoir déserté la police en raison de la présence et des agissements d'attachés à son poste de Delmas (Radio Métropole 11 août 2003). Cette source prétend que des attachés usaient d'autorité sur les agents de police et commettaient divers abus, allant de l'arrestation pour vol à l'assassinat (ibid.). Les attachés tireraient leur pouvoir d'autorités supérieures, y compris le chef du poste de police local et le parti au pouvoir (parti Lavalas), seraient munis de cartes d'autorisation du ministère de l'Intérieur et d'une [traduction] « carte de police » émise par Emmanuel Mompremier, surintendant de police (ibid.).

Un reportage plus récent d'une autre station de radio haïtienne fait mention de menaces qui auraient été proférées à l'endroit de reporters de la radio à Mirebalais (Radio Vision 2000 19 sept. 2003). Selon le reportage, plusieurs journalistes ont été menacés par des individus armés, ou [traduction] « attachés de police », menés par Josaphat Civil et Jean Gracia Legerme, respectivement surintendant et inspecteur de police (ibid.). On y ajoute que certains journalistes se sont cachés depuis qu'ils ont été pris pour cible, parce que les autorités policières nommées précédemment auraient perçu leurs reportages comme préjudiciables à la police (ibid.). En ce qui a trait aux attachés, la source, citant un journaliste, affirme que [traduction] « les attachés de police agissent à leur guise au poste de police »; elle cite également un correspondant d'une station de radio pro-Lavalas en ces termes : [traduction] « les attachés de police sont plus puissants que les policiers » (ibid.).

Aucune mention plus récente des attachés haïtiens ou de leurs fonctions au sein d'une organisation officielle n'a pu être trouvée parmi les sources consultées.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références


États-Unis. 30 avril 2002. Centre d'information et de ressources du Service de l'immigration et de la naturalisation (INS), Washington, DC. « Haiti: Information on Risks and Criminal Charges Faced by Former Military and Police Upon Return to Haiti ». http://uscis.gov/graphics/services/asylum/ric/documentation/HTI02002.htm [Date de consultation : 28 oct. 2003]

Manchester Guardian Weekly. 19 janvier 2000. Ed Vulliamy. « US Quits Troubled Haiti ». (NEXIS)

Radio Métropole [Port-au-Prince, en français]. 11 août 2003. « Haiti: Further Report on Police Deserter's Allegations of "Attaches" Atrocities ». (BBC Monitoring 13 août 2003/Dialog)

Radio Vision 2000 [Port-au-Prince, en français]. 19 septembre 2003. « Haiti: Journalists in Mirebalais Denounce Persecution by Police ». (BBC Monitoring 20 sept. 2003/Dialog)

Associated documents