Document #1169966
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
En 1999, les Country Reports 1999 indiquaient que le gouvernement du Nigéria avait vraisemblablement remis en liberté tous ses [traduction] « prisonniers politiques » en mars 1999, y compris ceux qui avaient été arrêtés après la tentative de coup d'État de 1990 (23 févr. 2000). Amnesty International (AI) a fait part de ses doutes concernant la remise en liberté de tous les [traduction] « prisonniers d'opinion », mais a fait remarquer que la plupart des personnes impliquées dans la tentative de coup d'État ont été remises en liberté (31 mars 1999).
Aucune information sur la situation actuelle (après 2000) des membres de la famille des militaires impliqués dans la tentative de coup d'État du 22 avril 1990 n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction de recherches. Cependant, de l'information a été trouvée sur les répercussions, pour les membres de la famille des conjurés, immédiatement après la tentative de coup d'État.
Le 22 avril 1990, un groupe de militaires a participé à une tentative de coup d'État contre la dictature militaire de Ibrahim Babangida, au Nigéria (UHS 4 juill. 2001; HRW 1990).
Après des procès qu'Amnesty International a qualifiés de [traduction] « secrets et [d']outrageusement injustes » (31 mars 1999; ibid. 8 oct. 1991) et au sujet desquels Human Right Watch (HRW) a dit que les [traduction] « mesures de protection de base » étaient absentes (1990), 69 membres des forces armées ont été exécutés pour avoir pris part au complot (AI 31 mars 1999; ibid. 8 oct. 1991; HRW 1990).
De nombreux membres de la famille, épouses, amies de cœur et associés de certains hommes recherchés pour leur présumée participation à la tentative de coup d'État, ont été détenus ou accusés d'être eux aussi impliqués (HRW 1992). Amnesty International a laissé entendre que ces personnes pourraient être considérées comme des [traduction] « prisonniers d'opinion » et qu'elles semblaient avoir été détenues à titre [traduction] « [d']otages » pour inciter les hommes recherchés à se livrer (AI 8 oct. 1991; ibid. mars 1991).
En 1992, le gouvernement du Nigéria aurait apparemment pardonné à tous les conjurés, mais les groupes de défense des droits de la personne se sont plaints du fait que de nombreux hommes étaient encore détenus (Country Reports 1999 23 févr. 2000; AI 31 mars 1999). La Urhobo Historical Society (UHS) a rapporté que le grand Ovedje Ogboru et Saliba Mukoro, deux des conjurés les plus connus qui ont fui le pays, se sont vu accorder le pardon national en 1998 (4 juill. 2001). En mars 1999, le gouvernement nigérian a annoncé qu'il avait remis en liberté tous les [traduction] « prisonniers d'opinion » (Country Reports 1999 23 févr. 2000; AI 31 mars 1999).
Aucune information sur la situation des membres de la famille des présumés conjurés depuis 2000 n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.
Voici une liste des membres de la famille et des associés nommés dans les différents documents que la Direction des recherches a consultés :
Turner Ochuko Ogboru, civil et frère du grand Ovedje Ogboru - un des présumés financiers du complot qui s'est enfui - a été condamné à l'emprisonnement à vie en 1990 (AI 31 mars 1999). Selon Country Reports 1999, il s'est vu accorder l'amnistie et sa remise en liberté a été ordonnée en 1993; il a été à nouveau arrêté en 1995 et remis en liberté en 1998 (23 févr. 2000). Selon Amnesty International, il s'est vu accorder l'amnistie en 1993; sa remise en liberté a été ordonnée par la cour en 1994; et il a été remis en liberté en 1998 (31 mars 1999). D'autres sources rapportent qu'il a été remis en liberté en 1998 (Delta State.com 13 juill. 2000; AI 8 oct. 1991; ibid. mars 1991; HRW 1992);
Gloria Anwuri/Awhirin et Rhoda Heman-Ackah, sœurs du grand Ovedje Ogboru, ont été arrêtées et mises en détention le 8 mai 1991 (Delta State.com 13 juill. 2000; HRW 1992; AI 8 oct. 1991; ibid. mars 1991);
Dorah Mukoro, épouse du major Saliba Mukoro, un des dirigeants du complot qui s'est enfui, a été arrêtée immédiatement après la tentative de coup d'État (AI 8 oct. 1991). Elle a été détenue avec ses enfants, sa nièce et une bonne travaillant pour la famille, nommée Alice Atehere (ibid.). Ils se sont échappés en août ou septembre 1991 et auraient fui le pays (HRW 1992; CRP oct.-déc. 2000; AI 8 oct. 1991; ibid. mars 1991);
Charles Mukoro, frère de Saliba Mukoro, a été mis en détention peu de temps après la tentative de coup d'État (AI 8 oct. 1991);
David Mukoro, oncle de Charles Mukoro (beau-frère de Dorah Mukoro), a été mis en détention en avril 1991 (ibid.). Amnesty International a rapporté qu'il pourrait être décédé en juin 1998, pendant qu'il était détenu, à la suite d'une tuberculose et de négligence médicale (31 mars 1999);
Chef Simon Mukoro, père de Saliba Mukoro, a été arrêté le 10 mai 1990 (AI 8 oct. 1991; ibid. mars 1991);
Gloria Mowarin, amie de cœur d'un présumé financier, a été mise en détention le 28 avril 1990 (HRW 1992; AI 8 oct. 1991). Sa remise en liberté a été ordonnée en février 1992, mais elle a été détenue au moins jusqu'à la fin de 1992 (HRW 1992);
Christine Osamede Oziegbe, épouse d'un militaire qui se serait enfui, a été mise en détention au moins jusqu'à la fin de 1990 (ibid.; AI mars 1991);
Pat Obahor et Mme Edojah, épouses de militaires qui se seraient enfuis après la tentative de coup d'État, ont été mises en détention (ibid. 8 oct. 1991);
Joseph Targema Orkar, frère de Gideon Orkar - le dirigeant de la tentative de coup d'État - et ancien représentant de l'État de Benue, a été mis en détention (ibid. mars 1991);
David Orkar, frère de Gideon Orkar et chargé de cours à l'université Ahmadu Bello, a été mis en détention (ibid.);
Ubende Orkar, belle-mère de Gideon Orkar, a été mise en détention pendant une courte période, puis remise en liberté (ibid.);
Edoreh Agbah, partenaire d'affaires de l'un des hommes qui auraient financé la tentative de coup d'État, aurait également été mis en détention (ibid.).
En juillet 2000, Delta State.com, un site d'information mettant l'accent sur l'État du Delta au Nigéria, a rapporté le retour [traduction] « triomphant » à Abraka, dans l'État du Delta, du grand Ovedje Ogboru, le présumé financier de la tentative de coup d'État (13 juill. 2000). Selon l'article publié à ce sujet, le grand Ovedje Ogboru a été accueilli en [traduction] « héros » par les jeunes de la région (Delta State.com 13 juill. 2000). L'article précise également que des membres de sa famille ont été harcelés par les autorités, immédiatement après la tentative de coup d'État (ibid.).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Amnesty International (AI). 31 mars 1999
« Releases of Political Prisoners - Questions Remain about
Past Human Rights Violations ». (Index AI : AFR 44/001/1999)
http://web.amnesty.org/library/print/ENGAFR440011999
[Date de consultation : 30 juin 2004]
_____. 8 octobre 1991 « Nigeria:
Detention of Hostages ». (Index AI : AFR 44/11/91).
_____. mars 1991 « Nigeria: A
Summary of Human Rights Concerns in 1990 ». (Index AI : AFR
44/04/91).
Constitutional Rights Project (CRP).
Octobre-décembre 2000 « CRP Marks 10 Years ».
Constitutional Rights Journal. Vol. 10, no 37. http://www.crp.org.ng/crj1037.htm
[Date de consultation : 2 juill. 2004]
Country Reports on Human Rights
Practices for 1999. 23 février 2000 « Nigeria
». Département d'État des États-Unis.
Washington, DC. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/1999/265pf.htm
[Date de consultation : 2 juill. 2004]
Delta State.com. 13 juillet 2000. Tony
Egbulefu « Triumphant Return Of Ogboru ». http://www.deltastate.com/articles/ogboru.asp
[Date de consultation : 2 juill. 2004]
Human Rights Watch (HRW). 1992 «
Nigeria: Human Rights Developments ». Human Rights Watch
World Report 1992. http://www.hrw.org/reports/1992/WR92/AFW-06.htm
[Date de consultation : 2 juill. 2004]
_____. 1990 « Nigeria: Human
Rights Developments ». Human Rights Watch World Report
1990. http://www.hrw.org/reports/1990/WR90/AFRICA.BOU-08.htm
[Date de consultation : 30 juin 2004]
Urhobo Historical Society (UHS). 4
juillet 2001 « Annual Mukoro Mowoe Memorial Lecture ».
http://www.waado.org/Organizations/UNF/FourthMowoeLecture.html
[Date de consultation : 2 juill. 2004]
Autres sources consultées
Sites Internet, y compris :
Commission africaine des droits de l'homme et des peuples,
AllAfrica.com, BBC, Dawodu.com, NigeriaDot.com, The
Namibian, The Vanguard.