Document #1162474
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Aucune information précise sur la protection offerte par l'État aux personnes visées par des membres de sectes ou par des adorateurs du diable n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Cependant, selon l'Annual Report on International Religious Freedom 2001 publié le 26 octobre 2001 par le Département d'État des États-Unis :
[traduction]
en août 1999, le gouvernement a présenté au parlement, et ainsi donc réellement publié, le rapport de 1994, très publicisé, de la Commission d'enquête présidentielle sur les cultes sataniques. Le président Moi a mis sur pied la Commission en 1994 en réponse à l'inquiétude du public au sujet de ce qu'ils perçoivent comme étant la résurgence de la sorcellerie, de meurtres rituels et d'autres pratiques évidemment «sataniques » liées à certains aspects de religions autochtones traditionnelles. Le rapport de la Commission faisait état de nombreux meurtres rituels, sacrifices humains, cannibalisme et tours de magie prétendument réalisés à l'aide de pouvoirs acquis par de tels actes. Il mentionnait également que des «satanistes » s'étaient infiltrés dans des groupes religieux et d'autres organisations non autochtones, en en faisant des «portes d'entrée » au satanisme. La Commission a été dissoute et le gouvernement n'a rien fait pour assurer un suivi du rapport [...].
Historiquement, le gouvernement n'a pas été sympathique envers les groupes religieux tribaux qui ont engendré les mouvements de protestation. Le gouvernement a fréquemment harcelé et périodiquement arrêté et mis en détention des membres du groupe Mungiki, petit mouvement culturel et politique controversé qui est fondé en partie sur les traditions kikuyus et qui épouse les idées politiques et les pratiques culturelles controversées dans la société du Kenya en général [...].
Un article paru dans The Nation le 9 janvier 2002 citait un député qui aurait demandé au gouvernement d'élaborer une politique visant à éliminer les [traduction] « sectes du mal «dans l'ensemble du pays. Selon ce député, [traduction] « plusieurs personnes dans les régions rurales sont mortes en raison des doctrines et des enseignements de telles sectes » (The Nation 9 janv. 2002). Selon un article publié le 4 mars 2002 par l'Inter Press Service (IPS), [traduction] « la police a eu de la difficulté à prendre des mesures de répression contre les adeptes du groupe Mungiki en raison de la nature secrète du groupe, qui compterait plus de 300 000 membres, dont environ 20 députés. Les forces de la police et de l'unité des services généraux mettent régulièrement un terme aux réunions privées et aux cérémonies religieuses des mungikis et procèdent à des arrestations massives, mais elles n'ont pas réussi à faire diminuer la popularité de la secte ".
Selon les Country Reports 2001, [traduction] « [e]n mai 2000, le président Moi a abondamment été cité dans la presse, demandant qu'on agisse contre le groupe religieux et politique Mungiki "; la police a également interrompu par la force ses réunions et arrêté plusieurs de ses membres en 2001 (mars 2002).
Néanmoins, au début de mars 2002, des membres de la secte Mungiki auraient assassiné plus de 20 personnes et blessé 28 autres personnes à Kariobangi, région au nord de Nairobi (The East African Standard 5 mars 2002; IPS 4 mars 2002). Bien que la police ait prétendument mené une enquête sur [traduction] « le mobile » et ait fouillé des maisons, [traduction] « les agents de police ne pouvaient pas tirer sur eux [membres du Mungiki] parce que la région est habituellement surpeuplée et des innocents auraient pu être blessés ou tués » (The East African Standard 5 mars 2002). Toutefois, la sécurité dans la région aurait été [traduction] « renforcée » sous le commandement d'un officier de la police provinciale (ibid.). Les actes de violence commis par des membres du Mungiki auraient été accomplis en représailles contre le meurtre d'environ trois de leurs membres dans la région par un groupe d'autodéfense connu sous le nom de [traduction] « Talibans » (IPS 4 mars 2002; The East African Standard 5 mars 2002; PANA 5 mars 2002; Reuter 6 mars 2002).
Après l'incident, la police aurait arrêté 13 présumés membres du Mungiki à Nairobi et 56 autres à Thika (The East African Standard 8 mars 2002).
Aucune information sur des cartes de membres ou des affiliations tribales n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Agence panafricaine de nouvelles (PANA).
5 mars 2002. «Kenyans Outraged as Death Toll Rises ».
(NEXIS)
Annual Report on International
Religious Freedom 2001. 26 octobre 2001. «Kenya ».
Département d'État des États-Unis. Washington,
DC. http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2001/5576.htm
[Date de consultation : 1er avr. 2002]
Country Reports on Human Rights
Practices for 2001. Mars 2002. Département
d'État des États-Unis. Washington, DC : United States
Government Printing Office.
The Eastern African Standard
[Nairobi]. 8 mars 2002. «Kenya: 69 Suspected Munguki Members
Arrested ». (NEXIS)
_____. 5 mars 2002. «Kenya: 23
Butchered by Mungiki Followers in a Night of Terror ».
(NEXIS)
Inter Press Service (IPS). 4 mars 2002.
Katy Salmon. «Politics-Kenya: Twenty Die in Battle with
Religious Cult ». (NEXIS)
The Nation [Nairobi]. 9 janvier
2002. Allan Odhiambo. «State, Church Urged to Wage Battle on
Cults ». (NEXIS)
Reuter. 6 mars 2002. «Kenya Police
Detain Sect Leader After Killings ». (NEXIS)
Autres sources consultées
Africa Research Bulletin: Political, Social and Cultural Series
Bases de données de la CISR
Dossier de pays du Centre des
ressources. Kenya
Keesing's Record of World
Events [Cambridge]
Sites Internet, y compris :
All Africa
Centre d'études sur les nouvelles
religions
Daily Nation
Moteurs de recherche, y compris :
Google
Mamma
State protection for individuals targeted by cult members or devil worshippers; official government position on cults [KEN38580.E] (Response, English)