Update to MEX37620.E of 12 September 2001 on the treatment of the Zapatista National Liberation Army (EZLN) by the Mexican government [MEX40054.E]

Certaines sources signalent que le groupe paramilitaire Paix et justice (Paz y Justicia) continue à tuer ou à menacer les partisans de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) (AP 16 févr. 2002; La Jornada 11 févr. 2003). L'organisation Global Exchange signale que d'anciennes formations paramilitaires ont refait surface, alors que de nouvelles comme l'OPDIC [Organisation populaire de défense indigène et paysanne] ont commencé leurs opérations plus récemment (30 août 2002). L'apparition de telles formations coïncide avec le déploiement de troupes mexicaines additionnelles partout dans la zone de conflit au Chiapas; ces dernières ont érigé de nouveaux points de contrôle militaires, facilitant ainsi le mouvement des troupes paramilitaires (Global Exchange 30 août 2002). Certains zapatistes ont dû abandonner leur communauté en raison de la violence exercée par les formations paramilitaires, alors que d'autres ont vu l'armée mexicaine occuper leur communauté (ibid.). Le 27 avril 2003, l'Associated Press (AP) a signalé que, selon des responsables militaires, il y avait toujours des centaines de soldats de l'armée mexicaine sillonnant le Chiapas, d'abord pour contenir les violents affrontements entre les zapatistes et les troupes paramilitaires, ensuite pour faciliter l'exécution de programmes sociaux par le gouvernement.

Des organisations de défense des droits de la personne ont accusé des formations paramilitaires comme l'OPDIC d'avoir des liens avec des politiciens locaux et avec l'armée (Weekly News Update on the Americas 1er sept. 2002), et d'avoir tué quatre partisans zapatistes en août 2002 (ibid.; Mexico Barbaro 15-21 sept. 2002). Des observateurs ont affirmé qu'au cours de l'un de ces incidents, le 25 août 2002, Lorenzo Martinez Espinosa et Jacinto Hernandez Gutierrez, deux partisans de l'EZLN de la communauté de Ricardo Flores Magon, ont été tués par des membres de l'OPDIC, que dirige Pedro Chulin Jimenez, politicien et législateur local du Parti révolutionnaire institutionnel (Partido Revolucionario Institucional - PRI) (Weekly News Update on the Americas 1er sept. 2002). Au cours d'un autre incident, le 26 août 2002, Antonio Mejia Vazquez, de la communauté de Chilon dans la municipalité d'Olga Isabel, aurait été tué par des membres de Los Aguilares, un autre groupe paramilitaire lié à l'armée et à la police (ibid.).

Pablo Salazar Mendiguchia, gouverneur du Chiapas, affirme que des groupes paramilitaires ont été démantelés et que les meurtres susmentionnés ont été commis par des [traduction] « PRIstes mécontents » cherchant à l'ébranler (Mexico Barbaro 15-21 sept. 2002). Cependant, l'organisation non gouvernementale (ONG) Enlace Civil a relevé 92 cas [traduction] « [d']intimidation » par des groupes paramilitaires ou par des membres du PRI envers des habitants de municipalités autonomes zapatistes, de janvier à juillet 2002 (ibid.).

Une ONG de San Cristobal de las Casas affirme que depuis mai 2001, au moment où l'EZLN a rompu les négociations avec le gouvernement mexicain, il y aurait eu 288 incursions policières et militaires dans les municipalités contrôlées par les zapatistes (ibid. 4-10 août 2002). Environ un tiers de ces incursions ont eu lieu dans la municipalité autonome de Ricardo Flores Magon, située tout près de la réserve de la biosphère de Montes Azules dans la jungle Lacandon (ibid.). Les 39 communautés présentes au sein de la municipalité [traduction] « sont menacées d'éviction par les autorités étatiques et fédérales » (ibid.). Global Exchange affirme que les communautés appuyant les zapatistes près de Montes Azules ont été accusées, par les autorités, de commettre des [traduction] « crimes contre l'environnement » ; par conséquent, elles sont menacées d'éviction (30 août 2002). En février 2003, le Réseau mexicain de solidarité (Mexico Solidarity Network - MSN) a signalé que 35 communautés de la région de Montes Azules prévoyaient résister à leur [traduction] « démantèlement forcé », planifié par les autorités fédérales (10-16 févr. 2003). Dans sa dépêche, le MSN a ajouté que l'une des communautés avait été déplacée et que ses membres résidaient temporairement dans un auditorium de la ville de Comitan au Chiapas, jusqu'à ce que des terres soient mises à leur disposition (MSN 10-16 févr. 2003). En avril 2003, des groupes de défense des droits de la personne ont signalé que l'armée avait dressé un poste de surveillance près d'une communauté zapatiste de Montes Azules (AP 27 avr. 2003). Au même moment, le Réseau communautaire des défenseurs des droits de la personne (Community Human Rights Defenders Network) signalait que des responsables de la marine et du Secrétariat d'État à l'environnement avaient accompagné des groupes d'autochtones qui avaient menacé d'expulser des zapatistes de leur communauté de la région de Montes Azules (MSN 28 avr.-4 mai 2003).

En février 2003, La Jornada a révélé que des autorités locales du PRI et des membres de Paix et justice avaient menacé de déloger certains partisans zapatistes de terres détenues en co-propriété à La Aurora, à Palenque, après qu'ils aient refusé d'accepter des ressources du Programme de certification des droits des ejidos et de propriété des terrains urbains (Programa de Certificación de Derechos Ejidales y Titulación de Solares - PROCEDE) (11 févr. 2003). Le fait que les familles refusent le financement signifiait qu'elles ne payeraient pas les taxes élevées qui y sont associées (La Jornada 11 févr. 2003). Un autre article de La Jornada affirme que les zapatistes résidant dans la communauté de Potobtic craignaient une incursion imminente de l'armée en raison de mandats d'arrêt émis contre eux pour des crimes que les zapatistes nient avoir commis (1er mars 2003). Le 12 février 2003, des soldats et des officiers de police ont investi la communauté de Potobtic à la recherche d'un jeune en particulier, d'armes à feu et de marijuana (La Jornada 1er mars 2003). Au cours de l'incursion militaire, des femmes de la communauté ont été insultées, et des responsables ont menacé de pénétrer dans certaines maisons (ibid.). Un porte-parole de la communauté zapatiste a accusé les partisans du PRI d'avoir forgé les accusations afin d'avoir un prétexte pour attaquer les zapatistes et les expulser (ibid.).

En ce qui a trait aux tentatives faites par le gouvernement pour contrer la violence envers les zapatistes ou leurs partisans, l'AP a signalé en février 2002 que la police d'État au Chiapas a arrêté un dirigeant de Paix et justice (16 févr. 2002). Depuis le soulèvement de l'EZLN de 1994, il y a eu peu de confrontations directes entre le groupe rebelle et le gouvernement (AP 16 févr. 2002). L'agence EFE a mentionné que depuis la mise en liberté de deux ou trois prisonnier de l'EZLN au Chiapas en mai 2002, seuls cinq autres partisans zapatistes demeurent emprisonnés au Tabasco et au Queretaro, sur un total de 100 personnes emprisonnées en 2000 (23 mai 2002).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Références


Associated Press (AP). 27 avril 2003. Manuel de la Cruz. « Human Rights Group: Mexican Soldiers Established Base Near Zapatista Community ». (NEXIS)

_____. 16 février 2002. Alejandro Ruiz. « Mexican Police Arrest Leader of Alleged Paramilitary Group ». (NEXIS)

EFE. 23 mai 2002. « Mexico-EZLN: Jailed Guerrillas Released in Mexico's Chiapas State ». (NEXIS)

Global Exchange. 30 août 2002. « Background to the Current Hostilities ». http://www.globalexchange.org/campaigns/mexico/chiapas/20020912_333.html [Date de consultation : 14 mai 2003]

La Jornada [Mexico]. 1er mars 2003. Hermann Bellinghausen. « Indígenas autónomos denuncian intimidación militar ». http://www.jornada.unam.mx/2003/mar03/030301/014n2pol.php?origen=politica.html [Date de consultation : 14 mai 2003]

_____. 11 février 2003. « Priístas amagan a bases zapatistas que no aceptaron fondos del Procede ». http://www.jornada.unam.mx/2003/feb03/030211/008n2pol.php?origen=politica.html [Date de consultation : 14 mai 2003]

Mexico Barbaro [New York]. 15-21 septembre 2002. John Ross. « Who Is Killing the Zapatistas of Chiapas? Some Say Paramilitaries, Some Say the Same Old PRI ». (NEXIS)

_____. 4-10 août 2002. John Ross. « No Peace! No War--A Report for the Extraordinary National Encounter for Peace with Justice and Dignity in Chiapas ». (NEXIS)

Mexico Solidarity Network (MSN). 28 avril-4 mai 2003. « Threats Increasing in Montes Azules ». http://www.mexicosolidarity.org/news_current.html [Date de consultation : 15 mai 2003]

_____. 10-16 février 2003. « Communities in Montes Azules Resist Dislocation ». http://www.mexicosolidarity.org/ news_feb10_03.html [Date de consultation : 15 mai 2003]

Weekly News Update on the Americas [New York]. 1er septembre 2002. « Mexico: Killings in Chiapas ». (NEXIS)

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