References to a 'Gypsy mafia'; its activities and areas of operation; police response and possibilities of collusion (2002-2004) [ROM43097.FE]

Mentions d'une « mafia tzigane », activités et lieux d'opération

Un éditorial paru le 12 avril 2001 dans le quotidien Ziua de Bucarest fait référence à [traduction] « ce qui est communément appelé la mafia tzigane » comme étant un élément des structures mafieuses présentes en Roumanie. Un ancien général roumain et chef de police, Ion Pitulescu, parle également d'une mafia tzigane mais indique que celle-ci n'est pas aussi puissante que la « white-collar mafia » en Roumanie (Evenimentul Zilei 11 oct. 2004a).

Cet ancien dirigeant de la police roumaine qui a écrit un livre sur le crime organisé en Roumanie (livre qui s'intitule Organized Crime: The Third World War) souligne que les Camataru et Fane Spoitoru se font littéralement la guerre, principalement pour les territoires qu'ils contrôlent à Bucarest (ibid. 11 oct. 2004b).

Un autre article paru dans le quotidien Evenimentul Zilei signale que les familles de la mafia roumaine ont leurs propres lieux d'opération et que certaines de ces familles, impliquées dans le trafic de personnes, de drogues, d'armes et le vol de voiture sont devenues célèbres dans les années suivant la fin du régime Ceausescu : les Duduianu, les Sadoveanu, les Corsicanii, les Gemenii et les Camatarii (11 oct. 2004a). Aucune information concernant la répartition des lieux d'opération des différentes familles n'a été trouvée parmi les sources consultées par la Direction des Recherches.

Le site Web About.com, qui contient des archives de ABC News, mentionne qu'après une période de quatre ans au Canada, un dirigeant de la mafia tzigane a été expulsé puis arrêté par les autorités roumaines sous divers chefs d'accusation dont celui de tentative de meurtre (24 juillet 2000). Selon un autre article, le dirigeant en question est Fane Spoitoru (Evenimentul Zilei 11 oct. 2004b). Les Camataru auraient profité du séjour de ce dernier au Canada pour prendre une partie de son territoire (ibid.).

Aucune autre information sur les activités et les lieux d'opération de la mafia tzigane n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Utilisation du terme mafia tzigane dans les journaux

Une étude de l'organisation non-gouvernementale Centre Rom pour les études et l'intervention sociale (Roma Centre for Social Intervention and Studies) indique que les journaux de Roumanie présentent les nouvelles sous un angle peu flatteur pour les Roms, ce qui renforce les préjugés existants (déc. 2002). Des journaux mentionnent souvent l'origine ethnique lorsque le crime aurait été commis par un Rom, mais le Centre est très préoccupé du fait que l'information viendrait des policiers (Roma Centre for Social Intervention and Studies déc. 2002).

Selon le rapport annuel de 2002 de Human Rights Watch, les élections de 2000 ont donné lieu à des démonstrations d'hostilité à l'égard des minorités de Roumanie. Le Parti de la Grande Roumanie (Partidul România Mare - PRM) a reçu 26 p.100 des votes après que son dirigeant, Corneliu Vadim Tudor, ait promis de [traduction] « détruire la mafia tzigane » (HRW 2002). Selon le Centre européen des droits des Roms (European Roma Rights Centre - ERRC), le politicien en question soutient que la Roumanie est contrôlée en grande partie par la mafia tzigane (2001).

Selon un article du Patrin Web Journal, [traduction] « le terme "mafia tzigane" est utilisé de manière à refléter l'ampleur de la menace que représente une vague indéterminée, incontrôlable et partiellement organisée de crimes commis par des gypsies » (1er mars 1997). Il s'agit selon l'auteur d'une manière de caractériser l'altérité des Roms par rapport au reste de la population, aux gens dits [traduction] « normaux » (The Patrin Web Journal 1er mars 1997).

Travail des forces de police et possibilités de collusion

Country Reports 2003 et Amnesty International (AI) font état de mauvais traitements par les forces policières à l'endroit des Roms (Country Reports 2003 25 févr. 2004; Amnesty International 2004).

AI indique, dans son rapport de 2004 sur la Roumanie, que la corruption y est [traduction] « très répandue [et qu'elle] affecte toutes les sphères de la société ». Le rapport fait état du manque de progrès pour ce qui est de combattre le trafic de femmes et d'enfants, malgré la loi destinée à combattre ce trafic adoptée en 2001 (AI 2004). Le Département d'État des États-Unis mentionne également ce trafic (Country Reports 2003 25 février 2004).

Le 12 avril 2001, l'éditorial du quotidien Ziua dénonçait l'ampleur de la corruption de la police. Selon un ancien député dont les propos sont rapportés dans le Evenimentul Zilei, les policiers auraient peur d'affronter les familles de la mafia tzigane ou seraient tout simplement [traduction] « achetés » par celles-ci (11 oct. 2004a).

D'un autre côté, le même quotidien souligne que certains dirigeants importants de la mafia tzigane ont été arrêtés ces dernières années (Fane Spoitoru, Ion Voinea, le dirigeant de la famille Stoaca et Razvan Dobaies de la famille Dobaiesti) (Evenimentul Zilei 11 oct. 2004a).

Pour plus d'information sur le traitement des Roms de Roumanie, veuillez consulter ROM34916.E du 1er septembre 2000.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


About.com. 24 juillet 2000. « Romanian Mafia King Out of Canada ». http://immigration.about.com/library/blHeadlineArchives0700.htm [Date de consultation : 27 oct. 2004]

Amnesty International (AI). 2004. « Romania ». Amnesty International Report 2004. http://web.amnesty.org/report2004/rom-summary-eng [Date de consultation : 26 oct. 2004]

Country Reports on Human Rights Practices for 2003. 25 février 2004. « Romania ». Département d'État des États-Unis. Washington, DC. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2003/27860.htm [Date de consultation : 26 oct. 2004]

European Roma Rights Center. 2001. State of Impunity: Human Rights Abuse of Roma in Romania. http://lists.errc.org/publications/reports/romaniaE_2001.rtf [Date de consultation : 26 oct. 2004]

Evenimentul Zilei [Bucarest]. 11 octobre 2004a. « Miscellaneous ». http://www.evz.ro/english/?news_id=168746 [Date de consultation : 26 oct. 2004]

_____. 11 octobre 2004b. Christian Levant. « Former Police General Warns Powerful Organized Crime Rings Present in Romania ». (Dialog) [Date de consultation : 26 oct. 2004]

Human Rights Watch (HRW). 2002. « Romania ». Human Rights Watch World Report 2002. http://www.hrw.org/wr2k2/europe15.html [Date de consultation : 26 oct. 2004]

The Patrin Web Journal. 1er mars 1997. Kheta Quinn. « License to Persecute: Pariah Populations and the DNA Oracle ». Newcastle University NSW, Australia. http://www.geocities.com/Paris/5121/license.htm [Date de consultation : 27 oct. 2004]

Radio Free Europe/Radio Liberty. 28 août 1997. « Romania's Roma Want to Emigrate to Ireland ». http://www.rferl.org/newsline/1997/08/280897.asp [Date de consultation : 27 oct. 2004]

Roma Center for Social Intervention and Studies. Décembre 2002. « Roma and the Council of Europe's Framework Convention for the Protection of National Minorities ». http://www.romanicriss.org/pdf//english/Roma%20and%20the%20Framework%20Convention%20for%20the%20Protection%20of%20National%20Minorities.pdf [Date de consultation : 26 oct. 2004]

Ziua [Bucarest, en roumain]. 12 avril 2001. Bogdan Comaroni « Who is a Thief and Who is a Policeman? ». (FBIS-EEU-2001-0412 13 avr. 2001/WNC)

Autres sources consultées


Sites Internet, y compris: Association for the Defence of Human Rights in Romania - the Helsinki Committee, Ecoi.net, Human Rights Watch, ministère de la Justice de Roumanie, National Office for Roma, Nineoclock.ro, OSCE High Commissioner on National Minorities, Romacenter.ro, Romanews.ro.

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