An Ogboni ritual in which the first-born male child is ritualistically cut on the face; whether adult men who have not undergone the ritual can be required to submit; whether someone raised outside of the Ogboni tradition would be sought out by Ogboni leaders so they could perform the ritual [NGA34255.E]

Les sources que la Direction de la recherche a consultées n'ont fourni aucune information sur le rite des Ogbonis voulant que le premier né se fasse rituellement balafrer le visage. Voir toutefois NGA8434.E du 7 mai 1991 pour plus de renseignements sur les rites des Ogbonis, et NGA9873 du 18 décembre 1991 pour les rites d'initiation.

Deux universitaires ont fourni des renseignements sur la « société secrète » des Ogbonis (Professeur de politologie 13 avr. 2000; Professeure agrégée d'anthropologie 14 avr. 2000). L'un est professeur de politologie et directeur du Département des études afro-américaines de l'Université de l'État de New York (State University of New York), à Buffalo (É.-U.). Il a été directeur du département de politologie à l'Université d'Ibadan de 1978 à 1983 et ses recherches portent sur les anciennes civilisations africaines de même que sur la famille et l'État en Afrique. Il est Nigérian de souche et certains de ses amis étaient des Ogbonis (P. L'autre universitaire est professeure agrégée d'anthropologie au Collège Franklin & Marshall, à Lancaster (Pennsylvanie, É-U.). Ses recherches portent sur [traduction] « l'anthropologie symbolique et historique; la cosmologie, les sexes et l'espace; l'ethnographie igbo; l'Afrique occidentale ». Elle a affirmé avoir habité au Nigeria à la fin des années 1980, et elle a ajouté que parmi ses colocataires à cette époque il y avait des Ogbonis. Ses renseignements sur cette ethnie sont fondés donc sur ses connaissances générales et anthropologiques du Nigeria (14 avr. 2000).

Ces deux universitaires ont affirmé ne connaître aucun rituel des Ogbonis puisque ceux-ci sont tenus au secret. En s'inspirant de ses connaissances d'autres groupes semblables, la professeure d'anthropologie a indiqué que les rituels d'initiation comprennent sûrement des aspects mystiques de même que [traduction] « certaines transformations physiques » (14 avr. 2000).

Le professeur de politologie a avancé que les membres de la [traduction] « société » des Ogbonis s'offusqueraient probablement si l'on qualifiait leur communauté de [traduction] « secte » ou de [traduction] « société secrète », et qu'ils utiliseraient plutôt le terme [traduction] « loge », comme le font les francs-maçons (13 avr. 2000). La professeure d'anthropologie a expliqué que ce sont les Nigérians qui qualifient souvent les Ogbonis de [traduction] « société secrète », mais que ces derniers se désigneraient plutôt comme un club social où les membres s'entraident dans les domaines du commerce, du mariage, etc. (14 avr. 2000). Par conséquent, dans la présente réponse, le terme « société » sera employé pour désigner la communauté des Ogbonis. La professeure a ajouté que, puisque les francs-maçons sont nombreux au Nigeria et qu'ils habitent ce pays depuis le 19e siècle, il y a eu de la [traduction] « fécondation réciproque » entre eux et d'autres groupes comme les Ogbonis (ibid.).

Les deux universitaires ont indiqué que les Ogbonis sont généralement nantis et ont des relations. Selon le professeur de politologie, la fondation de la société actuelle des Ogbonis remonte aux années 1930; c'est à cette époque qu'un groupe de hauts fonctionnaires nigérians a formé cette association pour apporter un contrepoids aux clubs sociaux européens de l'époque qui excluaient les Nigérians (13 avr. 2000). Toujours selon le professeur de politologie, les Nigérians désiraient former un groupe dans lequel ils pourraient échanger et bénéficier des privilèges conférés par le rang qu'ils occupaient au Nigeria (ibid.). Le fondateur était un prêtre méthodiste, et parmi les membres de la société, on retrouvait non seulement des hauts fonctionnaires, mais aussi des médecins, des avocats, des hauts gradés de la police ainsi que d'autres membres de l'élite nigériane (ibid.). Les deux professeurs ont affirmé que, bien que la société des Ogbonis ait été fondée par des Yoroubas, des personnes d'autres ethnies nigérianes font également partie de la société (ibid.; Professeure agrégée d'anthropologie 14 avr. 2000). Selon la professeure agrégée d'anthropologie, les femmes sont maintenant admises dans le groupe (ibid.).

Tous deux ont indiqué que les frais d'adhésion sont très élevés, que les membres possèdent déjà beaucoup d'argent avant de se joindre à la société, et que n'y entre pas qui veut (ibid.; Professeur de politologie 13 avr. 2000). La professeure agrégée d'anthropologie a expliqué que, selon ce qu'elle avait compris, une personne qui possède [traduction] « argent et relations » peut signaler son intérêt à un membre de ce groupe (14 avr. 2000). Selon elle, les membres ne font généralement pas mystère de leur affiliation (ibid.). Le membre présente ensuite la question à la société qui décide d'admettre ou non le postulant (ibid.). Selon les deux universitaires, les relations familiales peuvent parfois influencer la décision (ibid.; Professeur de politologie 13 avr. 2000), mais le professeur de politologie a affirmé que l'invitation à adhérer dépend le plus souvent des cercles d'amis (ibid.).

Les deux professeurs ont souligné que les membres de la société des Ogbonis font partie de l'élite financière nigériane et que l'adhésion à la société constitue souvent pour le membre un bon moyen d'entrer en contact avec des personnes susceptibles d'améliorer son situation financière ou d'augmenter son pouvoir (ibid.; Professeur agrégée d'anthropologie 14 avr. 2000). Selon le professeur de politologie, ce sont les [traduction] « avantages et privilèges » qu'offre la société qui [traduction] « séduisent » les membres (13 avr. 2000). Pour sa part, la professeure agrégée d'anthropologie a affirmé que la société constitue un club social et un [traduction] « levier » dont les membres se servent pour faire en sorte que les affaires nigérianes profitent aux personnes qui détiennent pouvoir et argent (14 avr. 2000). À son avis, les récentes allégations voulant que le président Obasanjo appartienne aux Ogbonis constitue une façon de le lier à [traduction] « ceux qui mangent bien [au Nigeria] » (ibid.). L'organisation sert également de [traduction] « levier » dans les disputes entre ses membres : elle tranche les conflits internes et s'assure que les membres se conforment aux normes de conduite fixées par la société (ibid.). La professeure agrégée d'anthropologie n'a toutefois pas pu préciser quelles étaient ces normes de conduite puisque les membres ne discutent pas de questions liées aux Ogbonis avec les non-membres (ibid.).

La professeure agrégée d'anthropologie a expliqué qu'en général le Nigérian moyen n'entre en contact avec la société que s'il se met un membre à dos (ibid.). Selon elle, le Nigérian ordinaire craint les Ogbonis et croit qu'ils peuvent avoir recours à la sorcellerie pour arriver à leurs fins (ibid.). Elle a toutefois indiqué qu'elle ignorait si les membres de la société ont recours à la violence à l'instar des sectes universitaires; toutefois, certains Nigérians croient que les sectes universitaires constituent des bassins de recrutement pour des organisations comme celles des Ogbonis (ibid.).

Relativement à la possibilité que des personnes soient forcées d'adhérer à la société des Ogbonis, le professeur de politologie a affirmé ne connaître aucun cas récent de ce genre (13 avr. 2000). Il ne se souvenait que d'un seul cas, survenu à Bénin, à la fin des années 1950, époque où les Ogbonis étaient en conflit direct avec un autre groupe. Selon lui, des personnes dans la ville de Bénin avaient été forcées à cette époque de se joindre à la société pour renforcer la lutte contre les membres de l'autre groupe (ibid.). Mais, d'après le professeur de politologie, cette pratique a gêné les Ogbonis des autres régions du Nigeria (ibid.).

La professeure agrégée d'anthropologie a affirmé que l'adhésion forcée au sein de la société des Ogbonis est possible, mais qu'il ne s'agit pas d'une pratique courante (14 avr. 2000). Selon elle, certains membres pourraient s'attendre à ce que leurs enfants se joignent à la société à leur tour; dans ces cas-là, ces parents pourraient exercer une pression considérable sur leurs enfants pour que ces derniers adhèrent à la société (ibid.). En revanche, le professeur de politologie a indiqué connaître un membre de la société qui ne voulait pas que son fils y adhère malgré que ce dernier ait exprimé le désir de se joindre au groupe (13 avr. 2000). La professeure agrégée d'anthropologie a tenu a souligné qu'en général, les Ogbonis n'amènent pas des enfants à se joindre à la société (14 avr. 2000). Elle a précisé que la société offre normalement l'adhésion aux anciens ou aux personnes dans la force de l'âge, privilégiant ceux qui sont mariés et ont des enfants, car ces gens sont considérés comme des [traduction] « personnes complètes » (ibid.).

La professeure agrégée d'anthropologie a déclaré qu'à sa connaissance, il n'y a qu'une situation où la société pourrait forcer une personne à y adhérer contre son gré (ibid.) Il s'agit des cas où les parents de cette personne l'ont [traduction] « vouée » à la société, parfois même avant sa naissance (ibid.). Dans ces cas-là, la société pourrait s'acharner sur cette personne et la forcer à se joindre au groupe afin de garantir le respect des engagements des parents (ibid.). La professeure agrégée d'anthropologie a indiqué qu'une telle personne peut être élevée sans savoir que ses parents sont des Ogbonis, et la société ne communiquera avec la personne qu'au moment où elle juge que cette dernière est prête à devenir membre, peut-être vers l'âge de 30 ou de 40 ans. La professeure agrégée d'anthropologie a ajouté qu'elle était relativement certaine que les personnes ogbonies avec qui elle vivait au Nigeria étaient dans la fin trentaine lorsqu'elles avaient adhéré à la société.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Professeure agrégée d'anthropologie, Franklin & Marshall College, Lancaster (Pennsylvanie, É.-U.). 14 avril 2000. Entretien téléphonique.

Professeur de politologie, State University of New York at Buffalo (É.-U.). 14 avril 2000. Entretien téléphonique.

Autres sources consultées


Babatunde, Emmanuel D. 1992. A Critical Study of Bini and Yoruba Value Systems of Nigeria in Change: Culture, Religion and the Self. Lewiston : The Edwin Mellen Press.

Bases de données de la CISR

Eades, J.S. 1980. The Yoruba Today. Cambridge : Cambridge University Press.

Gbadegesin, Segun. 1991. African Philosophy: Traditional Yoruba Philosophy and Contemporary African Realities. New York : Peter Lang.

Lawson, E. Thomas. 1984. Religions of Africa: Traditions in Transformation. San Francisco : Harper & Row.

LEXIS-NEXIS

McClelland, E.M. 1982. The Cult of Ifá Among the Yoruba. Londres : Ethnographica.

REFWORLD

World News Connection (WNC)

Associated documents