Bassa traditional chiefs (particularly the chief in the village of Ndogkok), including their role, how many wives they can have, and the method for choosing a chief's successor in the event of his death; whether there are consequences for a person who refuses to assume the responsibilities of a traditional chief and, if so, state protection available (2001-Sept. 2004) [CMR43003.FE]

Dans une communication écrite du 23 septembre 2004, un enseignant chercheur de l'université de Ngaoundéré, au Cameroun, présentement étudiant au doctorat à l'Institut d'informatique en mathématiques appliquées de Grenoble, en France, a fourni les renseignements qui suivent. L'étudiant camerounais a signalé que son témoignage est fait en fonction de son expérience en tant qu'ancien dirigeant de la Jeunesse Elog Mpoo. Dans un entretien téléphonique du 24 septembre 2004, il a expliqué que les Elog Mpoo, dont il est membre, sont apparentés aux Bassas et que les deux groupes partagent la même culture, les mêmes traditions et les mêmes coutumes.

Fonction et processus de désignation des chefs traditionnels

On distingue chez les Bassa-Mpoo (Bassas et Elog Mpoo), deux types de dirigeants, les chefs traditionnels et les patriarches. Les premiers sont des « auxiliaires de l'administration » ou des « représentants du sous-préfet » et leurs fonctions se limitent aux tâches administratives, notamment la collecte d'impôts, le recensement, l'enregistrement des naissances et l'organisation des élections.

Les seconds détiennent la « véritable autorité traditionnelle [et] on leur prête des pouvoirs au dessus des autres membres[;] ils sont donc prêtres, médecins, protecteurs etc. ».

L'enseignant chercheur a décrit le processus de désignation de ces dirigeants dans la pratique comme suit :

À la mort du chef, le sous-préfet dont dépend le village (ou le canton) demande à la communauté de lui désigner un successeur (généralement dans la famille du défunt). Ce processus peut être simple au cas où on s'entend tout de suite sur le successeur, ou complexe et engendrer même des querelles, lorsque plusieurs personnes convoitent le poste qui devient de plus en plus politisé. Il peut même arriver que [des] pressions arrivent de niveaux très hauts dans la hiérarchie politico-administrative du pays pour l'appui à tel ou tel autre candidat. Mais ça, ça n'a rien de légal.
La désignation d'un patriarche se fait par les patriarches eux-mêmes qui choisissent selon leur volonté et les besoins d'élever quelqu'un à ce rang, au bout d'une initiation en règle. Il peut arriver qu'un patriarche initie quelqu'un sans consulter les autres, mais son admission dans la confrérie doit être validée par les autres. À part ces quelques informations, le reste du fonctionnement est secret et ceux qui le connaissent ne doivent pas le dire.

Conséquences du refus d'un poste de chef et protection offerte par l'État

Selon l'étudiant camerounais, les fonctions de chef sont de nature administrative et la « loi interdit de faire travailler quelqu'un contre son gré ». En réalité, certains groupes de pression peuvent, même si cela est illégal et pour des raisons souvent politiques, forcer une personne à accepter le poste de chef traditionnel. Par contre, l'étudiant au doctorat a signalé ne pas être au courant de cas où quelqu'un aurait eu des problèmes pour avoir refusé d'être désigné chef traditionnel en pays bassa.

Concernant l'existence d'une protection éventuelle qui serait offerte à une personne que refuserait le poste de chef traditionnel, il a expliqué que :

La loi protège tout le monde contre cela. Il faut toutefois savoir qu'en pays bassa-mpoo il y a deux sortes de pouvoir: le pouvoir de la loi et celui de la tradition qui est occulte et pas perceptible. Si la tradition vous a condamné, la loi n'a aucun moyen ni de vous protéger, ni même de prouver que vos problèmes sont dûs à votre famille.
[...] les fonctions de chef et [de] patriarche sont libres, et [...] l'État du Cameroun garantit que personne ne soit forcé à les assumer. Par contre[,] dans certaines familles ces questions peuvent être tellement importantes que des gens y risquent leur vie. Et les méthodes utilisées ne sont pas toujours compréhensibles par des cartésiens.

Dans un article intitulé « Canton Bassa à Douala : succession ouverte » et publié le 18 juin 2003 dans le site Internet de Camer Online, on apprend que, à la mort le 14 juin de « Sa Majesté Mbodu Conrad, le patriarche des chefs de canton du département du Wouri », des « chefs de 3ème degré du canton Bassa, sous la houlette de Jérémie Beyissa, leur doyen, » ont soulevé la question de la succession. Dans ce même article, Beyissa rappelait que c'était lui, « chef du village Lopom, qui a été désigné par ses pairs pour assurer la régence jusqu'à l'élection d'un nouveau chef du canton » (Camer Online 18 sept. 2003). Beyissa a également indiqué que la « succession chez les Bassa s'est toujours déroulée par voie élective » (ibid.).

Par ailleurs, dans une déclaration commune du 30 mars 2004 des « chefs supérieurs Sawa du Wouri », Jérémie Beyissa Eboum est désigné comme étant le « représentant de la Chefferie supérieure du canton bassa-wouri » (Échos du village 30 mars 2004).

Relativement au nombre de femmes qu'un chef traditionnel peut avoir, l'étudiant camerounais a signalé, dans un entretien téléphonique du 24 septembre 2004, que la polygamie est une pratique très répandue au Cameroun. Il a ajouté que, même si ce n'est pas la règle, la plupart des chefs traditionnels bassas ont plusieurs femmes.

Le site Web Springerin indiquait également que la polygamie est répandue au Cameroun (2002) et un rapport publié dans le site Internet du ministère français de l'Emploi et de la Solidarité classait le Cameroun parmi une cinquantaine de pays où la polygamie est reconnue (S.d.).

Aucune information précise sur le chef du village de Ndogkok n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Par contre, dans l'article publié dans le site Internet de Camer Online, on mentionne que 23 villages composent le canton bassa (18 juin 2003).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Camer Online. 18 juin 2003. Jacques Doo Bell. « Canton bassa à Douala : succession ouverte ». http://camlions.iwebadmin.de/camguide/fr/news.php3?nid=2716 [Date de consultation : 27 sept. 2004]

Échos du village [Douala]. 30 mars 2004. « Déclaration des Chefs Supérieurs Sawa du Wouri « sur la sauvegarde de l'identité et de la vie urbaine à Douala ». http://www.chez.com/echosvillage/actualite10.htm [Date de consultation : 23 sept. 2004]

France. S.d. Ministère de l'Emploi et de la Solidarité et al. « Pour sortir de la polygamie ». http://www.social.gouv.fr/htm/dossiers/polygamie/1difficultes.htm [Date de consultation : 28 sept. 2004]

Institut d'informatique en mathématiques appliquées de Grenoble (IMAG), Grenoble. 24 septembre 2004. Entretien téléphonique avec un étudiant camerounais au doctorat, également enseignant chercheur à l'université de Ngaoundéré du Cameroun.

_____. 23 septembre 2004. Communication écrite d'un étudiant camerounais au doctorat, également enseignant chercheur à l'université de Ngaoundéré du Cameroun.

Springerin. 2002. Christian Höller. « Inside Outside Africa: an Interview with the Cameroonian Filmmaker Jean-Marie Téno ». http://www.springerin.at/dyn/heft_text.php?textid=1398&lang=en [Date de consultation : 28 sept. 2004]

Autres sources consultées


Trois spécialistes des traditions camerounaises n'ont pas répondu à la demande d'information dans les délais prescrits pour cette réponse.

Publications : Africa Confidential, Dossier de pays du Centre des ressources.

Sites Internet, y compris : Africa Guide.com, AllAfrica, Africatime, BBC Africa, Cameroun Online, Dialog, Le Messager, ReliefWeb.

Associated documents

We’re running a survey to find out how you use ecoi.net. We would be grateful if you could help us improve our services.

It takes about 7-15 minutes.

To take the survey, click here. Thank you!

ecoi.net survey 2025