Document #1139482
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Selon le document de certification des États-Unis, le nombre d'arrestations de trafiquants de drogues et la quantité de drogue saisie par les autorités mexicaines a diminué en 1998 par rapport à 1997 (Latin American Regional Reports: Mexico & NAFTA Report 23 mars 1999, 1).
Parmi les mesures prises pour diminuer le trafic de drogues au Mexique, il y a eu un programme qui consistait à faire la vérification des antécédents de plus de 900 membres du service de police antidrogue et à leur faire passer des tests de dépistage de drogues (Los Angeles Times 26 mars 1998). Ce programme a également facilité la mise à pied de 1 000 agents que l'on soupçonnait de corruption (ibid.).
Pour contrer les tactiques de trafic de drogues de plus en plus sophistiquées au Mexique, les autorités de ce pays se préparaient à affecter des ressources technologiques supplémentaires (appareils de radiographie, satellites et aéronefs modernes) et à augmenter le personnel à toutes les frontières du pays pour combattre le trafic de drogues (IPS 27 oct. 1998). Cependant, selon Mayte Cardenas du Centre de recherche et d'enseignement économiques (CIDE), [traduction] « les cartels de la drogue trouvent continuellement de nouvelles façons de contrer les stratégies officielles, en renflant les pots-de-vin et en utilisant eux aussi la haute technologie » (ibid.).
En décembre 1998, le Mexique et la Colombie ont signé un accord obligeant les deux parties à partager entre elles toute l'information relative aux activités de trafic de drogues dans leur pays respectif (IPS 9 déc. 1998). Cet accord constitue la stratégie antidrogue la plus récente de ces deux pays, qui en ont signé plusieurs depuis quelques années (ibid.). Selon le même article, les cartels de la drogue de la Colombie et ceux du Mexique ont des liens très étroits (ibid.).
Le Chicago Tribune et le New York Times ont rapporté en février 1999 que le gouvernement du Mexique dépenserait jusqu'à 500 millions de dollars sur une période de trois ans pour faire l'acquisition de nouvelles technologies et d'autre équipement policier (27 févr. 1999; 5 févr. 1999). L'article du Chicago Tribune ajoute qu'on a annoncé ce financement seulement dix jours avant la visite prévue du président Clinton au Mexique (27 févr. 1999). De plus, selon le South Bend Tribune, ce financement, que les organismes antidrogue américains ont baptisé le « February Surprise », était conçu pour donner au président américain [traduction] « un peu de garantie », puisque l'échéance du 1er mars pour la certification arrivait bientôt (21 févr. 1999). L'article ajoute que le financement de 500 millions de dollars a été annoncé par le ministre de l'intérieur du Mexique, Francisco Labastida, [traduction] « qui, a dit la CIA dans un rapport confidentiel de 1998, a des liens de longue date avec des trafiquants de narcotiques » (ibid.).
Plusieurs sources indiquent que des dirigeants du gouvernement sont impliqués dans le trafic de drogues au Mexique. Selon le St. Petersburg Times, [traduction] « la corruption liée au trafic de drogues s'étend à tous les niveaux de gouvernement, du simple policier au procureur local à l'ancien président Carlos Salinas, dont le frère aîné, Raul, a été accusé d'avoir fait fortune en acceptant des pots-de-vin des cartels de la drogue » (18 févr. 1999).
En mars 1998, le Washington Post a signalé que cinq dirigeants mexicains des équipes spéciales bilatérales de la frontière américano-mexicaine ont été arrêtés parce qu'on les soupçonnait [traduction] « d'avoir accepté de l'argent de trafiquants de drogues, d'avoir enlevé des témoins clés ou d'avoir volé de la cocaïne confisquée » (9 mars 1998). Selon le même article, les équipes spéciales avaient été installées à Tijuana et à Ciudad Juarez, villes où les organisations de trafic sont les plus grandes (ibid.). Cependant, les équipes spéciales ont été démantelées à la suite de l'arrestation du général Jesus Gutierrez Rebollo, chef de l'agence antidrogue mexicaine, en février 1997, pour ses liens allégués avec un cartel de la drogue puissant (ibid.). L'article du Washington Post contient de l'information supplémentaire sur d'autres dirigeants gouvernementaux des équipes spéciales qui ont été impliqués dans le trafic de drogues.
L'arrestation de Fernando Gastelum, un haut dirigeant de la sécurité dans l'État de Baja California Sur, a été signalée dans un article du Los Angeles Times du 26 mars 1998. Le Bureau du procureur général du Mexique a arrêté Gastelum à la suite d'allégations selon lesquelles il aurait été impliqué dans la livraison d'un chargement de dix tonnes de cocaïne (ibid.). Gastelum a toutefois nié les accusations (ibid.).
Adrian Carrera, l'ancien chef de la police judiciaire fédérale du pays, a été placé en détention à domicile durant une enquête concernant des allégations selon lesquelles il aurait des liens avec des trafiquants de drogues (AFP 28 mars 1998). Selon l'Excélsior, le quotidien mexicain cité dans l'article de l'AFP, Carrera aurait été un intermédiaire entre les barons de la drogue et Raul Salinas, le frère de l'ancien président mexicain, Carlos Salinas, et Mario Ruiz Massieu, un ancien sous-procureur général (ibid.). En septembre 1998, le Houston Chronicle a indiqué que Carrera avait reçu une peine de six ans d'emprisonnement pour des accusations de blanchiment d'argent pour d'importants trafiquants de drogues (1er sept. 1998).
À l'aéroport de Mexico, un groupe de soldats élites, d'agents de douane et d'autres employés de l'aéroport prenaient part à un complot qui permettait aux soldats de recevoir des chargements hebdomadaires de cocaïne en provenance de Colombie et d'introduire des immigrants non autorisés au Mexique (AFP 14 août 1998; voir aussi Washington Post 1er oct. 1998). L'article de l'AFP indique qu'au moins neuf soldats ont été incarcérés et faisaient face à des accusations de corruption (14 août 1998). L'article du Washington Post du 1er octobre 1998 indiquait que l'unité antidrogue de l'armée qui se trouvait à l'aéroport international de Mexico avait été formée par les forces spéciales des États-Unis et la CIA et que [traduction] « d'autres agents de la paix mexicains, aussi formés par des organismes américains, avaient été accusés d'avoir utilisé un avion appartenant au gouvernement pour transporter des chargements de cocaïne et de complicité dans le vol, du Bureau du procureur général fédéral, d'une demi-tonne de cocaïne saisie ». Des documents confisqués au mois de juin durant une descente de drogue à Cancún contenaient les noms de 15 agents de la paix fédéraux mexicains, dont certains font partie de l'Unité du crime organisé du Bureau du procureur général (ibid.). Cinq de ces 15 individus, y compris le commandant adjoint de l'unité, ont échoué par la suite un test polygraphique donné par le Federal Bureau of Investigation (FBI) et la Drug Enforcement Agency (DEA) (ibid.). Les cinq officiers ont été destitués de leur poste et réaffectés à d'autres tâches jusqu'à la fin de l'enquête (ibid.). Cependant, le New York Times a signalé, en février 1999, que seulement trois des officiers de l'unité avaient échoué sur les questions du test polygraphique qui concernaient leurs liens avec des trafiquants de drogues (14 févr. 1999). L'article ajoute que ces officiers ont été destitués de leur poste, mais qu'ils sont demeurés au service de la police fédérale (ibid.).
En mars 1999, l'AP, en citant le contenu d'un article du New York Times, indiquait qu'une enquête qui avait été entamée sur un ancien fonctionnaire des douanes avait été interrompue lorsqu'on avait identifié le général Enrique Cervantes, ministre de la Défense du Mexique, comme un participant au blanchiment de narcodollars (17 mars 1999). Les autorités mexicaines ont dénoncé les allégations et accusé le New York Times d'avoir donné [traduction] « préséance à de l'information trompeuse, tendancieuse et diffamatoire contre les dirigeants mexicains » (ibid.). Cependant, le New York Times maintient que, selon l'enquête secrète réalisée par les agents de douane, Cervantes était le client [traduction] « le plus important » parmi un certain nombre de clients qui [traduction] « voulaient blanchir 1,15 milliard de dollars d'origine illicite » (ibid.).
Selon un article du Houston Chronicle, l'ancien commandant et l'ancien sous-commandant de la police fédérale à Cancún ont été capturés en 1998 parce qu'ils auraient protégé des activités de trafic de drogues (1er sept. 1998).
Pour plus d'information sur les initiatives du gouvernement contre le trafic de drogues, y compris les projets de loi soumis au Congrès mexicain en 1997 et en 1998, les condamnations et les peines importantes pour des crimes liés à la drogue et les efforts déployés conjointement par les États-Unis et le Mexique contre le trafic de drogues, voir le rapport de 1998 sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants pour le Mexique dans le site Web du Département d'État des États-Unis : http://www.state.gov/www/global/narcotics_law/1998_narc_report/major/Mexico.html
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.
Références
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août 1998. « Mexican Soldiers Imported Drugs, Illegal
Aliens, Contraband: Reports ». (NEXIS)
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The Associated Press (AP). 17 mars 1999.
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Government involvement in drug trafficking and anti-drug trafficking activities (1998 to present) [MEX31641.E] (Response, English)