Document #1103882
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Activités frontalières
L'Équateur et la Colombie partagent
une frontière d'environ 600 kilomètres (Reuter 30
juin 2005). Freedom House souligne que [traduction] « les
incursions des [Forces armées révolutionnaires de
Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia –
FARC)] et des paramilitairesqui sont leurs ennemis, en territoire
équatorien se font de plus en plus nombreuses (11 août
2005). Un sociologue de l'université andine Simon Bolivar
précise que la zone frontalière est devenue un espace
où tout est possible (La Hora 2 oct. 2005). Les
FARC y feraient transiter produits chimiques, armes et provisions,
et profiteraient de la longue frontière avec
l'Équateur pour [traduction] « évacuer les
combattants blessés » (ICG 16 June 2005; El Tiempo.com
20 mai 2005). Une dizaine de couloirs frontaliers seraient
utilisés par le Front 48 (Frente 48) des FARC
(ibid.).
Certaines sources confirment la présence de campements militaires des FARC en territoire équatorien, près de la frontière avec la Colombie (Latin America Weekly Report 21 mars 2005; La Hora 2 oct. 2005). Oswaldo Jarrín, ministre équatorien de la Défense, a reconnu que les FARC avaient installé un certain nombre de campements du côté équatorien (AFP 27 sept. 2005; voir aussi Fundación Seguridad y Democracía sept. 2005).
Selon les autorités colombiennes, en juin 2005, les FARC ont utilisé un campement en Équateur afin de lancer une attaque dans la région de Putumayo (Sud de la Colombie) au cours de laquelle 22 soldats ont été tués (AFP 12 juillet 2005; La Hora 23 sept. 2005). Les militaires équatoriens l'ont découvert et ont détruit le laboratoire de transformation de coca qui s'y trouvait (ibid.). Il s'agissait du plus grand camp des FARC en Équateur (Europa Press 23 sept. 2005).
L'Agence France-Presse fait état d'une autre attaque en octobre 2005 au cours de laquelle 300 guérilleros du Front 48 des FARC, venant du territoire équatorien, ont attaqué les villages colombiens de Puerto Colón et San Miguel, faisant six morts (25 oct. 2005).
La Hora souligne que des milliers de paysans de la région frontalière sont considérés comme des partisans des divers groupes armés colombiens [traduction] « qu'ils le veulent ou non » parce qu'ils entretiennent des relations commerciales avec eux (11 oct. 2005); la plupart des villes équatoriennes frontalières jouxtent en effet les zones colombiennes contrôlées par les FARC, l'armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional - ELN) ou les forces unifiées d'autodéfense de la Colombie (Autodefensas Unidas de Colombia - AUC) (Latinamerica Press 7 sept. 2005).
Les FARC contrôlent certaines municipalités du côté équatorien de la frontière et selon les populations locales, elles imposent des couvre-feux et gèrent les conflits (ICG 16 Juin 2005; El Tiempo 20 mai 2005). Un réseau d'informateurs comprenant des militaires équatoriens prévient les FARC des mouvements de l'armée équatorienne (ibid.).
Les assassinats sont fréquents dans la province de Sucumbios : des règlements de compte qui demeurent impunis, tels les assassinats en novembre 2005 de deux paysans équatoriens qui étaient liés aux FARC (La Hora 11 oct. 2005).
Par ailleurs, malgré certaines indications contraires (Fundación Seguridad y Democracía sept. 2005), les autorités équatoriennes nient que leur territoire ait été le lieu de négociations concernant la libération d'otages (La Hora 11 oct. 2005).
Arrestations de membres des FARC en Équateur
En janvier 2004, la police
équatorienne a mis la main sur Ricardo Palmera, un dirigeant
des FARC connu sous le nom de guerre Simon Trinidad (AFP 4 jan.
2004; Reuter 3 jan. 2004). Les autorités
équatoriennes ont remis Ricardo Palmera au gouvernement
colombien (AFP 4 jan. 2004). Selon l'International Crisis Group
(ICG), avant cette arrestation, le gouvernement équatorien
[traduction] « avait fermé les yeux » sur
l'utilisation de son territoire par les FARC (16 June 2005, 15).
Certaines sources parlent d'un possible accord entre l'ancien
président Lucio Gutierrez et les FARC selon lequel celui-ci
s'était engagé à ne pas attaquer les FARC en
territoire équatorien; les FARC invoquent cet accord pour
s'opposer aux arrestations et extraditions de leurs membres par les
autorités équatoriennes (ibid.; AFP 10 mars
2005).
En février 2005, les autorités ont procédé à l'arrestation de 10 membres des FARC qui se remettaient de blessures reçues au combat dans des cliniques clandestines (AP 24 févr. 2005). Sept d'entre eux ont été extradés en mars 2005 (AFP 12 juill. 2005). En tout, l'Équateur a procédé à un total de onze extraditions de membres des FARC vers la Colombie entre janvier 2004 et juillet 2005 (ibid.).
Deux membres des FARC, dont Marcial Campaña, un responsable des finances du Front 48 des FARC, ont été interceptés en septembre 2005 (AFP 23 sept. 2005; Xinhua 24 sept. 2005). Ils ont tous deux été extradés vers la Colombie (AFP 23 sept. 2005).
Autres activités, dont l'extorsion
Selon le quotidien La Hora, la
violence liée au conflit colombien a des
répercussions qui sont ressenties sur presque tout le
territoire équatorien (2 oct. 2005).
En mai 2004, les autorités équatoriennes ont découvert un chargement d'uniformes destinés aux FARC et qui auraient été fabriqués dans un quartier du Nord de Quito (AFP 20 mai 2004). Les autorités ont également procédé à l'arrestation de citoyens équatoriens qui se livraient au trafic d'armes avec les FARC (La Hora 2 oct. 2005).
Les renseignements sur la pratique de l'extorsion en Équateur par les FARC sont rares parmi les sources consultées par la Direction des recherches et aucun n'a été trouvé concernant les représailles éventuelles pour non paiement d'une rançon.
Cependant, EFE rapporte l'histoire d'un citoyen Colombien enlevé par les FARC et détenu en Équateur qui avait faussé compagnie à ses ravisseurs en se jetant dans les eaux du fleuve San Miguel après avoir aperçu une patrouille militaire de l'armée équatorienne (21 nov. 2003). Secouru par les militaires équatoriens, ce dernier a fourni les indications qui ont permis de localiser un campement des FARC près du village de General Farfán, dans la province de Sucumbios (EFE 21 nov. 2003). Selon le quotidien National Post, la région frontalière est peu protégée par les forces de police et les employés d'une entreprise pétrolière canadienne proche de la frontière constituent de potentielles victimes d'enlèvements, orchestrés par le crime organisé colombien ou par les FARC (28 juill. 2004). L'article donne deux exemples d'enlèvements de travailleurs du secteur pétrolier, en 1999 et 2001, et indique que 250 enlèvements sont survenus en Équateur en 2003, contre 3 000 en Colombie (National Post 28 juill. 2004).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Agence France-Presse (AFP). 25 octobre
2005. « Guerrilla de las FARC cruzo desde Ecuador para atacar
en Colombia ». (Factiva)
_____ . 27 septembre 2005. « Quito
teme por choque armado con FARC y advierte sobre citas con rebeldes
». (Factiva)
_____ . 23 septembre 2005. «
Ecuador deporta presuntos guerrilleros tras localizar supuesta base
de FARC ». (Factiva)
_____ . 12 juillet 2005. « Las
capturas de miembros de las FARC en Ecuador ». (Factiva)
_____ . 10 mars 2005. « FARC
fustigan al gobierno ecuatoriano por entrega de guerrilleros a
Colombia ». (Factiva)
_____ . 20 mai 2004. « Descubren
presunta fábrica de uniformes para las FARC en Ecuador
». (Factiva)
_____ . 4 janvier 2004. « Top
Colombian Rebel Brought Home After Capture in Ecuador ».
(Factiva)
Associated Press (AP). 24 février
2005. « Injured Marxist Rebels from Colombia Arrested in
Ecuador ». (Dialog)
EFE. 21 novembre 2003. « Colombian
FARC Guerrilla Base Discovered in Ecuador ». (Factiva)
Europa Press. 23 septembre 2005. «
Ecuador/Colombia: Localizan un campamento de las FARC en Ecuador
». (Factiva)
Freedom House. 11 août 2005.
« Ecuador ». Freedom in the World 2005. http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2005/CzechRep-Ecuador.pdf
[Date de consultation : 24 nov. 2005]
Fundación Seguridad y
Democracía [Bogóta]. Septembre 2005. « Reporte
del 1 al 31 de Septiembre de 2005 ». Observatorio de
Seguridad Suramericano. http://www.seguridadydemocracia.org/docs/pdf/analisis/Septiembre.pdf
[Date de consultation : 22 nov. 2005]
La Hora [Quito]. 11 octobre
2005. « FARC si tenían refugio en Ecuador ». http://www.lahora.com.ec/noticiacompleta.asp?noid=372844
[Date de consultation : 22 nov. 2005]
_____ . 2 octobre 2005. « Aumenta
violencia y corrupción ». http://www.lahora.com.ec/noticiacompleta.asp?noid=370836
[Date de consultation : 22 nov. 2005]
_____ . 23 septembre 2005. « Las FARC sí están
aquí
». aquíhttp://www.lahora.com.ec/noticiacompleta.asp?noid=368860
[Date de consultation : 22 nov. 2005]