Aucune information récente sur les chefferies en Côte d'Ivoire n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches. Cependant, un rapport intitulé Recherche sur l'exercice du pouvoir local en Côte d'Ivoire publié en 2001, parlant de l'organisation ancienne des chefferies en Côté d'Ivoire en général, explique que le pouvoir traditionnel était structuré en trois niveaux hiérarchiques : la chefferie royale, à la tête de laquelle se trouvait un roi, la chefferie de canton (dont le pouvoir s'étend sur plusieurs villages), coiffée par un chef de canton, et la chefferie de village, dirigée par un chef de village (N'dri Kouadio 2001, 4). Selon le même rapport, les trois chefs étaient, pour exercer leur pouvoir, entourés de notables qui leur servaient de conseillers (ibid.).

De même, le rapport explique que, de nos jours, les chefs traditionnels sont moins puissants : ils sont nommés par les autorités administratives et l'État « a fixé pour eux un régime très disciplinaire allant jusqu'à la révocation » (ibid., 7). Par ailleurs, le rapport ajoute que « les attributions de ces chefs traditionnels consistent essentiellement à servir de relais entre l'administration moderne et la population rurale » (ibid., 9).

Quant aux Agnis de Côte d'Ivoire qui constituent 4,5 % de la population du pays (Ethno-Net Africa (s.d.)), des sources d'information signalent qu'ils se subdivisent en plusieurs groupes selon qu'ils parlent le dialecte Sanwi (Sanvi), Indénié, Bini, Bona, Moronou (Morofoué), Djuablin, Ano, Abe, Barabo, Asrin ou une autre variété de leur langue (ibid.; Adouakou 8 juin 2001; voir aussi Mamadou s.d.). Les locuteurs de chaque variété ont leur chef lieu et leur roi, le chef lieu étant « le plus grand village du périmètre dans lequel est parlée la variété » et où habite le roi (Mamadou s.d.).

Ainsi, dans un article publié dans le journal ivoirien Fraternité Matin, on apprend qu'Amon N'douffou V est récemment devenu le nouveau roi du royaume Sanwi à la suite d'une cérémonie d'intronisation qui s'est déroulée dans le village de Krindjabo appartenant au peuple Agni du Sanwi (16 août 2005; voir aussi Les Échos du Matin 9 août 2005). D'autres sources d'information signalent que Boa Kouassi III est roi de l'Indénié (L'Intelligent d'Abidjan 8 sept. 2004; L'Inter 17 sept. 2002; Abidjan.net 23 févr. 2005) et « sa majesté Nanan Agni Bile II », roi de Djuablin (ibid.).

Aucune mention de la chefferie des N'gouafoués de Kinimokro ni aucune information sur le processus de choix du premier notable chez les Agni et les conséquences pour une personne qui refuse de se plier à une décision du roi et des anciens n'ont pu être relevées parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Pour plus d'information sur la chefferie en Côte d'Ivoire, voir le document Recherche sur l'exercice du pouvoir local en Côte d'Ivoire, dont une copie est annexée à la présente réponse.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Abidjan.net. 23 février 2005. « Nécrologie : Zeré Gougossi Ano ». http://necrologie.abidjan.net/communique.asp?id=89> [Date de consultation : 14 sept. 2005]

Adouakou, Sandrine, ancienne doctorante en linguistique à l'Université de Bielefeld (Allemagne). 8 juin 2001. « Les Agnis de Côte d'Ivoire ». http://coral.lili.uni-bielefeld.de/~adouakou/variete.html [Date de consultation : 14 sept. 2005]

Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD) [Tanger]. 2001. N'dri Kouadio. Recherche sur l'exercice du pouvoir local en Côte d'Ivoire. http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/CAFRAD/UNPAN005141.pdf [Date de consultation : 13 sept. 2005]

Les Échos du Matin [Abidjan]. 9 août 2005. « Amon Adouffou V, nouveau Roi ». http://news.abidjan.net/article/?n=141983 [Date de consultation : 14 sept. 2005]

Ethno-Net Africa. S.d. « Ivory Coast/Côte d'Ivoire. Ethnic Diversity-General Population /Diversité éthnique-Population totale ». http://www.ethnonet-africa.org/data/ivoir/genpop.htm [Date de consultation : 14 sept. 2005]

Fraternité Matin [Abidjan]. 15 août 2005. « Le royaume Sanwi s'offre un nouveau roi : Énan Éboua Koutoua Francis 9e successeur d'Amalaman Amon ». (AllAfrica/Factiva)

L'Intelligent d'Abidjan. 8 septembre 2004. « Henri Amouzou pose des conditions : "Je renoncerai à ma démission si..." ». http://www.mpci.info/default.asp?menu=&id=2203 [Date de consultation : 14 sept. 2005]

L'Inter [Abidjan]. 17 septembre 2002. JMK Ajoussou. « Côte d'Ivoire - Après avoir été installée Reine Mère du Moronou : Mme Amah Tehoua investie par le Roi de l'Indénié ». http://www.presseci.com/linter/articles/6538-1309.html [Date de consultation : 14 sept. 2005]

Mamadou, Keita, doctorant au Laboratoire de linguistique formelle de l'Université Paris 7. S.d. « Complexité tonale, complexité vocalique et récupération du gabarit en agni ». http://www.linguist.jussieu.fr/~kmamadou/agni.htm [Date de consultation : 14 sept. 2005]

Document annexé

Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (C.A.F.R.A.D) [Tanger]. 2001. N'dri Kouadio. Recherche sur l'xercice du pouvoir local en Côte d'Ivoire. http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/CAFRAD/UNPAN005141.pdf [Date de consultation : 13 sept. 2005], p. 12.

Autres sources consultées

Sources orales: Les tentatives faites pour joindre l'auteur de « Les Agnis de Côte d'Ivoire » ont été infructeuses.

Sites Internet, y compris : Afrik, Afrol, AllAfrica, Amnesty International (AI), ECOI.net, Centre d'études d'Afrique noire (CEAN),Centre de recherches pour le développement international (CRDI), Freedom House, Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), International Crisis Group (ICG), Human Rights Watch (HRW), FIDH, IRIN, ReliefWeb.