Document #1094892
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Dans son rapport d'août 2003 sur la Côte d'Ivoire, Human Rights Watch (HRW) a signalé que le terme « djoula » ou « dioula » signifie, en langue sénoufo, « commerçant », mais qu'il « désigne également un petit groupe ethnique du Nord-Est » (HRW août 2003; voir aussi AllAfrica 22 oct. 2002; PANA 30 mars 2001; Nations Unies 2 mai 2005). « Majoritairement musulmans » (ibid.; Encyclopedia of the Third World 1992, 917-918) et « traditionnellement commerçants » (Le Quotidien du Peuple 19 avr. 2002), les Dioulas de la Côte d'Ivoire, au même titre que les Bambaras, les Mahous, les Mandingues (Encyclopedia of the Third World 1992, 917) et les Malinkés (HRW août 2003; Le Quotidien du Peuple 19 avr. 2002), appartiennent au groupe des Mandés (ibid.; Encyclopedia of the Third World. 1992, 917; HRW août 2003).
Toutefois, dans son rapport sur la Côte d'Ivoire, Human Rights Watch explique que le terme « dioula » est « le plus fréquemment utilisé pour designer des gens de plusieurs groupes ethniques du Nord de la Côte d'Ivoire, dont les Malinké et les Sénoufo, qui n'appartiennent pas à l'ethnie dioula mais parlent parfois une forme familière de la langue » (août 2003). En outre, le même rapport explique que la « forme simplifiée de la langue dioula est largement utilisée par de nombreux Ivoiriens - quelle que soit leur origine » (HRW août 2003, voir aussi Le Quotidien du Peuple 19 avr. 2002) - comme le « langage des affaires et du commerce [et que ], [c]ertains habitants du Nord perçoivent cette utilisation globalisante du terme comme péjorative » (HRW août 2003).
Selon un bulletin d'information publié par la Direction de l'immigration et de la nationalité du Royaume Uni, les Dioulas sont souvent associés à la fois au Mouvement patriotique de Côte-d'Ivoire (MPCI) (Royaume Uni févr. 2004, par. 6.90) et au Rassemblement des républicains (RDR) (ibid.; voir aussi PANA 30 mars 2001).
Joint par téléphone à Ouagadougou au Burkina Faso le 17 mai 2005, le président du Mouvement burkinabé des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), affilié à la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), a fourni les renseignements suivants.
Les Dioulas habitent plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest (voir aussi Nations Unies 2 mai 2005), et notamment le Nord de la Côte d'Ivoire, l'Ouest du Burkina Faso, le Mali, la Gambie, la Guinée (Conakry), le Sénégal et la Sierra Léone. Majoritairement musulmans, les Dioulas pratiquent généralement le commerce. Ils parlent une même langue, le dioula, sorte de langua franca qui, malgré de petites variations, est comprise dans tous ces pays. Sur le plan physique, les Dioulas n'ont pas de caractéristiques physiques particulières qui les distinguent des autres Africains de type sahélien. Par contre, certains patronymes, tels que Touré, Koné, Konété, Ouattara, Koulibaly et Jawara, sont propres aux Dioulas.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
AllAfrica. 22 octobre 2002. «
Ivory Coast: Arbitrary Killing of Daloa's Dioula Muslims in Cocoa
Capital ». (Dialog)
Encyclopedia of the Third
World. 1992. 4th ed. Vol. 1. Sous la direction de George
Thomas Kurian. New York : Facts on File.
Human Rights Watch (HRW). Août
2003. Vol. 15, no 14(A). Côte d'Ivoire. Prise entre deux
guerres : Violence contre les civils dans l'Ouest de la
Côte d'Ivoire. http://www.hrw.org/french/reports/2003/cotedivoire0803/index.htm
[Date de consultation : 18 mai 2004]
Mouvement burkinabé des droits de
l'homme et des peuples (MBDHP), Ouagadougou. 17 mai 2005. Entretien
téléphonique avec le président.
Nations Unies. 2 mai 2005.
Réseaux d'information régionaux
intégrés (IRIN). « Un conflit inter-ethnique
fait plus de 15 morts et 4 000 déplacés dans l'ouest
». (Dialog)
Le Quotidien du Peuple
[Pékin]. 19 avril 2002. « DUCO : La
Côte-d'Ivoire, pays dynamique en Afrique ». http://french.people.com.cn/french/200204/19/fra20020419_53905.html
[Date de consultation : 18 mai 2005]
Panafrican News Agency (PANA) [Dakar].
30 mars 2001. « Abidja's Indigenous Ebris Oppose Dioula RDR
Mayors ». (Dialog)
Royaume-Uni. Février 2004.
Direction de l'immigration et de la nationalité,
ministère de l'Intérieur. « Cote d'Ivoire
Bulletin ». http://www.ind.homeoffice.gov.uk/ind/en/home/0/country_information/bulletins/test_-_cote_d_ivoire.html
[Date de consultation : 18 mai 2005]
Autres sources consultées
Publications : Africa
Confidential, Africa Research Bulletin, dossier de
pays du Centre des ressources, Jeune
Afrique/L'Intelligent, Lettre hebdomadaire de la
FIDH.
Sites Internet, y compris :
AllAfrica, Amnesty International, BBC Africa, Département
d'État des États-Unis, European Country of Origin
Information Network (Ecoi), Fédération internationale
des ligues des droits de l'homme (FIDH), Human Rights Watch (HRW),
International Crisis Group (ICG), MISNA, ReliefWeb.
The Dioula people, particularly their physical traits, cultural beliefs, socio-economic situation and language (May 2005) [CIV100038.FE] (Response, English)