The practice of Islam among the Yorubas, including the powers of the marabout and the treatment of Muslim Yorubas who have sexual relations or children outside of marriage; whether any state protection is available to Muslim Yorubas who have been sentenced to death by the marabout for having broken Sharia law (March 2004) [BEN42348.FE]

Vivant dans le sud-est et le centre du pays (Université Laval 2003), les Yoroubas du Bénin forment environ 8 à 9 p. 100 de la population (ibid.; OIF 2003; La Maison de l'Afrique 15 janv. 2004). Sans fournir de détails, un article paru le 10 janvier 2004 dans le journal sénégalais Wal Fadjri, mentionne les « Yorubas musulmans » du Bénin. Par ailleurs, un document de travail publié par le Département d'anthropologie et d'études africaines de l'université Johannes Gutenberg explique que les musulmans du Bénin sont les descendants d'« anciens marabouts » issus des groupes socioculturels Dendi, Haoussa et Yoroubas (Abdoulaye 2003, 3).

Présentant l'exercice des « pouvoirs politico-religieux » au sein de la communauté musulmane, le même document indique que l'imam, que l'on décrit comme étant le guide spirituel de la communauté (umma), est la première autorité religieuse; ses responsabilités comprennent, entre autres, d'officier à la mosquée et de célébrer des mariages (ibid., 4). Si l'imam est absent, c'est le naimi, qui le remplace; celui-ci est son « vicaire », son « conseiller » et son « bras droit » (ibid., 5). Hormis ses fonctions officielles, l'imam s'occupe, entre autres, de régler des conflits au sein de la communauté et fait partie du conseil électoral du chef coutumier dont il devient, quelquefois, le marabout (ibid., 4).

Dans deux communications écrites envoyées à la Direction des recherches, le chef du bureau francophone d'Inter Press Service (IPS - Afrique) et la présidente du Réseau pour l'intégration des femmes des organisations non gouvernementales et des associations africaines - RIFONGA, ont signalé que l'islam est répandu chez les Yorubas mais que la charia n'est pas en vigueur au Bénin (IPS 17 janv. 2004; RIFONGA 19 févr. 2004).

Concernant le marabout, les deux sources ont signalé que ce dernier est un connaisseur du Coran (livre saint de l'islam), mais qu'il ne détient aucune fonction officielle au sein de la communauté musulmane (ibid.; IPS 17 janv. 2004).

Le 22 février 2004, au cours d'un entretien téléphonique, le chef du bureau francophone de l'IPS - Afrique a fourni l'information suivante. Il a expliqué que, au Bénin, plusieurs personnes (musulmanes ou non) croient qu'un marabout détient un pouvoir de divination et qu'il est capable de jouer le rôle d'intercesseur entre Dieu et les humains. Dans la société béninoise, il est courant pour certaines personnes de consulter le marabout (contre paiement), dans l'espoir de voir leurs désirs se concrétiser ou leurs problèmes se régler. Cependant, le marabout peut utiliser ses connaissances du Coran en « mal .» À titre d'exemple, il peut, entre autres, menacer certains de ses clients de malédictions (mort, pauvreté, accident etc.) si ces derniers ne se conforment pas à ses instructions. Par contre, le marabout n'exécute pas lui-même les menaces qu'il profère, mais prie Allah (Dieu) pour que ces menaces deviennent réalité. Il s'agit en fait du domaine des croyances.

Quant aux femmes Yoroubas de confession musulmane qui ont des relations sexuelles et conçoivent des enfants hors mariages, elles s'exposent à un divorce si elles sont déjà mariées (RIFONGA 19 févr. 2004) ou à une expulsion temporaire de la maison familiale si elles ne sont pas encore mariées (IPS 17 janv. 2004). Dans ce dernier cas, la femme fautive est hébergée par les proches parents, notamment par les tantes, le temps que la colère de ses parents, qui considèrent cet acte comme un déshonneur, retombe (ibid.).

Pour plus d'information sur le rôle du marabout dans les communautés musulmanes, veuillez consulter GAB41327.F du 13 mars 2003.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Abdoulaye, Galilou. 2003. Les diplômés béninois des universités arabo-islamiques : une élite moderne «

déclassée » en quête de légitimité socio-religieuse et politique. Publié par le Département d'anthropologie et des études africaines, université Johannes Gutenberg. http://www.uni-mainz.de/~ifeas/workingpapers/abdoulaye.pdf [Date de consultation : 16 Jan. 2004]

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