Document #1049829
IRB – Immigration and Refugee Board of Canada (Author)
Contexte
Le Front populaire de libération de
l'Érythrée (FPLE), également confondu dans les
médias avec le Front populaire de libération de
l'Éthiopie (Ethiopian People's Liberation Front - EPLF)
(MIPT 26 juill. 2006a; The Times 30 avr. 1991; The
Washington Post 27 oct. 1987), était un mouvement de
libération national qui a lutté pour
l'indépendance de l'Érythrée par rapport
à l'Éthiopie (Political Parties of the World
24 janv. 2005, 200; voir aussi The Europa World Year Book
2006 2006, 1632). Le FPLE a été
créé en 1970 à la suite d'une scission du
Front de libération de l'Érythrée (FLE), autre
organisation qui lutte pour l'indépendance de
l'Érythrée (MIPT 26 juill. 2006b; Political
Parties of the World 24 janv. 2005, 200; Political
Handbook of the World: 2005-2006 déc. 2005, 366). En
1991, le FPLE a pris le contrôle de l'Érythrée
et formé un gouvernement provisoire (ibid.; The
Europa World Year Book 2006 2006, 1632).
L'Érythrée a obtenu son indépendance à la suite d'un référendum supervisé par les Nations Unies en 1993 (Nations Unies janv. 2005, 3; Political Handbook of the World: 2005-2006 déc. 2005, 366). Le FPLE était le parti au pouvoir en Érythrée, et son chef, Isaias Afewerki, est devenu le président du pays (MIPT 26 juill. 2006a; voir aussi Nations Unies janv. 2005). En 1994, le FPLE est devenu le Front populaire pour la démocratie et la justice (FPDJ) (The Europa World Year Book 2006 2006, 1632; Political Handbook of the World: 2005-2006 déc. 2005, 366; Political Parties of the World 24 janv. 2005, 200). En 2006, le FPDJ et Isaias Afewerki étaient encore au pouvoir (Factiva 23 mai 2006; voir aussi BBC 20 juill. 2006).
Violations des droits de la personne
Les sources consultées par la
Direction des recherches font mention de violations des droits de
la personne commises par le FPLE, surtout entre 1987 et 1992.
En 1987, le FPLE a attaqué un convoi alimentaire composé de seize camions des Nations Unies et de sept camions des Services de secours catholiques (Catholic Relief Services) dans le Nord de l'Éthiopie (MIPT 26 juill. 2006a; The Washington Post 27 oct. 1987). Les camions et plus de 400 tonnes de nourriture auraient été brûlés au cours de l'attaque (ibid.; voir aussi MIPT 26 juill. 2006a). Le FPLE a déclaré avoir mis le feu aux camions après avoir trouvé des munitions et des bombes qui, aux dires de ses membres, étaient destinées à l'armée éthiopienne (The Washington Post 27 oct. 1987; voir aussi MIPT 26 juill. 2006a). Selon la Terrorism Knowledge Base (TKB), base de données en ligne des organisations terroristes et des actes de terrorisme à l'échelle de la planète de l'Institut Mémorial national de prévention du terrorisme (National Memorial Institute for the Prevention of Terrorism's - MIPT) (MIPT 14 août 2006), [traduction] « [l]es É.-U. et d'autres sources internationales ont condamné l'attaque en insistant sur le fait que le convoi ne transportait aucune arme et en accusant le FPLE d'utiliser la faim comme arme dans sa guerre contre le gouvernement éthiopien » (26 juill. 2006a). Dans un article du 30 avril 1991 dans le Times, Africa Watch, organisation de défense des droits de la personne dont le siège est à Londres, a également accusé le FPLE [traduction] « [d']avoir utilisé la faim comme arme » quand ce dernier a refusé de permettre le passage sécuritaire des services de secours venus de la ville d'Assab.
Un profil du FPLE produit par la TKB affirme que les groupes internationaux de défense des droits de la personne ont accusé le FPLE de recruter de force des Érythréens dans son armée (MIPT 26 juill. 2006a). Cependant, le FPLE [traduction] « a énergiquement nié ces allégations » (ibid.). La source ne définit pas la période au cours de laquelle ce recrutement forcé aurait été effectué. Cependant, selon Amnesty International (AI), en mai 1989, un groupe du FPLE aurait tué au moins 200 personnes d'origine afar qui refuseraient de rejoindre les rangs du FPLE (1990, 92). Les Country Reports on Human Rights Practices for 1991 ont signalé que des groupes armés, dont le FPLE, ont également recruté des enfants, dont certains n'avaient que 14 ans (É.-U. févr. 1992, sect. 1.g).
Quand le FPLE a pris le contrôle de l'Érythrée en 1991, le groupe aurait arrêté des centaines d'anciens fonctionnaires, de soldats et de dirigeants du parti au pouvoir (AI 1992, 115; voir aussi É.-U. févr. 1992, sect. 1.d), dont bon nombre auraient été détenus sans accusation (AI 1992, 115.). Les Country Reports on Human Rights Practices for 1991 déclarent que des organisations de défense des droits de la personne ont été mises au courant de cas de disparition de plusieurs personnes arrêtées pendant qu'elles étaient sous la garde du FPLE (É.-U. févr. 1992, sect. 1.b).
De 1990 à 1992, plusieurs sources ont indiqué que le FPLE avait assassiné des opposants politiques (AI 1990, 91) et des Érythréens qui auraient appuyé le gouvernement éthiopien ou collaboré avec celui-ci (HRW 1992; The Times 30 avr. 1991; AI 1992, 115; voir aussi MIPT 26 juill. 2006a). En 1992, AI a signalé que le FPLE aurait exécuté sans procès des dizaines de criminels présumés (1992, 116).
En 1991 et en 1992, le gouvernement du FPLE a expulsé de force plus de 100 000 personnes de l'Érythrée (Reuters 2 août 1991; É.-U. févr. 1992, sect. 2.d; HRW 1992; AI 1992). La plupart des personnes rapatriées étaient des soldats du gouvernement éthiopien et les personnes à leur charge, ainsi que des résidants d'origine non érythréenne (ibid.; É.-U. févr. 1992, sect. 2.d; HRW 1992). Le FPLE aurait également expulsé plus de 400 orphelins non érythréens des orphelinats gérés par l'État et les églises dans la ville d'Asmara (ibid.; voir aussi É.-U. févr. 1992, sect. 2.d).
AI a indiqué dans un rapport en 1992 que les personnes expulsées par le FPLE ont été renvoyées de l'autre côté de la frontière à pied et, que, par conséquent, [traduction] « [d]es centaines d'entre elles sont mortes de faim ou à la suite de maladie dans des camps de transit ou en chemin vers le Sud » (1992, 114). Selon un article de Reuters du 2 août 1991, des soldats éthiopiens ont accusé le FPLE d'avoir tué par balles des milliers de soldats non armés, alors qu'ils fuyaient vers la frontière soudanaise. Les soldats éthiopiens ont également accusé le FPLE de s'être emparé d'objets personnels, dont des vestes et des bottes, et ont signalé que des [traduction] « survivants [de l'armée éthiopienne] se sont rendus pieds nus au Soudan » (Reuters 2 août 1991).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.
Références
Amnesty International (AI). 1992.
« Ethiopia and Eritrea ». Amnesty International
Report 1992. New York: Amnesty International Publications.
_____. 1990. « Ethiopia ».
Amnesty International Report 1990. New York: Amnesty
International Publications.
British Broadcasting Corporation (BBC).
20 juillet 2006. « Country Profile: Eritrea ». http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/country_profiles/1070813.stm
[Date de consultation : 16 août 2006]
États-Unis (É.-U.).
Février 1992. Department of State. « Ethiopia ».
Country Reports on Human Rights Practices for 1991.
The Europa World Year Book
2006. 2006. Vol. 1. « Eritrea ». Londres :
Routledge, Taylor and Francis Group.
Factiva. 23 mai 2006. « Country
Profile: Eritrea ». (Factiva)
Human Rights Watch (HRW). 1992. «
Ethiopia: Human Rights Developments ». http://www.hrw.org/reports/1992/WR92/AFW-02.htm
[Date de consultation : 17 août 2006]
National Memorial Institute for the
Prevention of Terrorism (MIPT). 14 août 2006. Terrorism
Knowledge Base (TKB). « About TKB ». http://www.tkb.org/AboutTKB.jsp
[Date de consultation : 23 août 2006]
_____. 26 juillet 2006a. « Group
Profile: Eritrean People's Liberation Front ». http://www.tkb.org/Group.jsp?groupID=4013
[Date de consultation : 16 août 2006]
_____. 26 juillet 2006b. « Group
Profile: Eritrean Liberation Front (ELF) ». http://www.tkb.org/Group.jsp?groupID=310
[Date de consultation : 16 août 2006]
Nations Unies. Janvier 2005. Haut
Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(HCR). Eritrea: Risk Groups and Protection-Related Issues.
http://www.unhcr.org/cgi-bin/texis/vtx/home/opendoc.pdf?tbl=RSDCOI&id=4236f8ef4#search=%22eritrea%20risk%20groups%20and%20protection-related%20issues%22
[Date de consultation : 16 août 2006]
Political Handbook of the World:
2005-2006. Décembre 2005. « Eritrea ». Sous
la direction d'Arthur Banks, de Thomas Muller et de William
Overstreet. Washington, DC : CQ Press.
Political Parties of the World.
24 janvier 2005. 6e éd. « Eritrea ». Sous la
direction de Bogdan Szajkowski. Londres, R.-U. : John Harper
Publishing.
Reuters. 2 août 1991. «
Eritrean Separatists Deny Reprisals Against Ethiopians ».
(Factiva)
The Times [Londres]. 30 avril
1991. Andrew Lycett. « Government and Rebels Accused of
Abuses in Civil War ». (Factiva)
The Washington Post. 27 octobre
1987. « U.S. Condemns Rebel Attack in Ethiopia ».
(Factiva)
Autres sources consultées
Sites Internet, y compris : AllAfrica, États-Unis - Department of State, European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Réseaux d'information régionaux intégrés (IRIN), Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC), International Crisis Group (ICG), Royaume-Uni - Home Office.