Mexico: the situation faced by Evangelicals, particularly in Yucatán, including their treatment by authorities, freedom of religion, opportunities to proselytize, and the regions in which it is more difficult to practice; whether there have been complaints regarding constraints on religious activities (2002-2011) [MEX103873.FE]

Mexique : information sur la situation des évangélistes, principalement au Yucatán, y compris sur le traitement qui leur est réservé par les autorités, la liberté de culte, la possibilité de faire du prosélytisme et les régions dans lesquelles il serait plus difficile de pratiquer; information indiquant s'il y a eu des plaintes liées à l'empêchement des activités religieuses (2002-2011)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

Selon les données du recensement effectué en 2010 par l'Institut national de la statistique et de la géographie du Mexique (Instituto Nacional de Estadística y Geografía - INEGI), 83,9 p. 100 de la population de cinq ans et plus est catholique, 7,6 p. 100 est protestante et évangéliste et 4,6 p. 100 n'appartient à aucune religion (Mexique 2010a, 68). Bien que la religion catholique demeure celle qui compte le plus de fidèles, leur nombre serait en diminution constante depuis les 20 dernières années (ibidibid.). Toujours selon les données de l'INEGI, elle comptait 89,7 p. 100 de la population en 1990 et 88 p. 100 en 2000 (ibid.). En ce qui a trait aux protestants et aux évangélistes, la situation inverse se serait produite; ils représentaient 4,9 p. 100 de la population en 1990 et 5,2 p. 100 en 2000 (ibid.). Toujours selon les données de 2010 de l'INEGI, les protestants ou évangélistes se situaient principalement dans les États du Chiapas, de México, de Veracruz, dans le District fédéral et dans l'État du Tabasco (ibid. 2010b). De plus, les États du Chiapas, d'Oaxaca, de Veracruz, de Puebla et du Yucatán regrouperaient une plus forte concentration de population qui parle une langue indigène (ibidi 2010c).

D'après des données de la Direction générale des associations religieuses du ministère de l'Intérieur (Dirección General de Asociaciones Religiosas de la Secretaría de Gobernación) reprises dans un article publié par El Universal, il y avait au Mexique, en février 2011, un total de 21 000 prêtres catholiques, comparativement à 40 000 pasteurs provenant des différentes organisations chrétiennes évangéliques (El Universal 6 mars 2011). Selon le site Internet du ministère de l'Intérieur, deux des objectifs de la Direction générale des associations religieuses sont de [traduction] « garantir la libre pratique des religions » et de « résoudre les conflits d'intolérance religieuses au pays » (Mexique 5 août 2011).

Situation des évangélistes au Mexique

Selon le rapport international sur la liberté religieuse (International Religious Freedom Report July-December 2010) publié par le Département d'État des États-Unis, les lois et les politiques mexicaines protègent la liberté religieuse et [traduction] « le gouvernement met généralement ces mesures de protection en application » (É.-U. 13 sept. 2011, intro.). Parmi les sources qu'elle a consultées, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information allant en ce sens.

Toutefois, le rapport signale qu'il y a eu [traduction] « quelques cas de mauvais traitements au sein de la société ou de discrimination basée sur l'affiliation, la croyance ou la pratique religieuse, et ce, surtout dans les petites communautés rurales du sud », principalement dans l'État du Chiapas (ibid.). Selon des représentants du Conseil étatique des églises évangéliques, [traduction] « les cas d'intolérance sont devenus plus fréquents, car les gouvernements des États n'interviennent pas suffisamment » (ibid., sect. III). Le rapport signale aussi que [traduction] « [l]a pauvreté endémique, les conflits fonciers et le manque de possibilités de s'instruire contribuent également à attiser des tensions qui mènent parfois à des actes de violence » (ibid.). Selon ce rapport, dans les régions du centre et du sud du pays, [traduction] « les groupes évangélistes seraient considérés par certaines communautés locales comme une influence extérieure néfaste et une menace économique et politique » (ibid.). On peut y lire que des évangélistes se seraient plaints notamment du fait qu'ils auraient été privés d'eau potable, expulsés de leur village et menacés de mort (ibid.). Certaines personnes auraient aussi été battues et des maisons et des églises auraient été incendiées (ibid.).

État du Chiapas

Entre 2002 et 2011, plusieurs médias ont signalé des cas où des évangélistes ont été victimes de mauvais traitements de la part de la société ou des autorités (É.-U. 13 sept. 2011, sect. III; CNDH 12 déc. 2010; CNDH 20 avr. 2010; CNDH 23 févr. 2010; El Universal 15 mars 2002).

D'après un article publié en 2009 par El Informador, un quotidien de Guadalajara, 74 familles toztziles, de la grande famille des mayas (L'Aménagement linguistique dans le monde s.d.), et évangélistes des communautés de Chiquinibalbó, Pasthé, Shulbó, Bonché, Nachij, Teshtó et Chequentic, ont été privés des services publics d'électricité et d'eau potable (El Informador 31 janv. 2009).

Un article paru dans El Universal en 2008 souligne qu'un homme de la communauté de Jomalhó, de la municipalité de San Juan Chamula, [traduction] « aurait été torturé, pendu et enterré en 2007 par un groupe de 30 personnes qui l'accusait de prêcher la foi évangélique » (10 mars 2008).

Un article publié en 2006 par Notimex, l'agence de presse mexicaine, signale qu'un indigène catholique de la municipalité de San Juan Chamula se serait marié à une indigène évangélique (NOTIMEX 13 janv. 2006). Des catholiques traditionnels, choqués de cette union, auraient enlevé l'homme et demanderait une rançon conditionnelle à sa libération (ibid.). Selon l'article, le secrétaire adjoint des Affaires religieuses de l'État du Chiapas, les autorités locales et le bureau du procureur des affaires indigènes (Fiscalía Indígena) auraient travaillé de concert pour tenter d'obtenir la libération de cet homme (ibid.). La Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information au sujet du meurtre ou de la libération de cet homme.

État d'Hidalgo

Un article publié en 2010 par La Jornada, un quotidien de la ville de Mexico, souligne que six familles évangélistes de la communauté de Cuatecomaco ont été chassées pour avoir refusé de contribuer financièrement aux fêtes religieuses catholiques (La Jornada 14 avr. 2010). Les représentants municipaux leur auraient laissé deux jours pour quitter la municipalité ou, dans le cas contraire, ils devaient payer une amende de 10 000 pesos [771,55 dollars canadiens (CAD) (XE 7 oct. 2011)] (La Jornada 14 avr. 2010). Selon l'article, un seul homme aurait accepté de payer cette amende (ibid.).

Deux articles publiés en 2009 signalent que six familles indigènes évangélistes auraient été chassées par les catholiques de la communauté de Los Parajes de la municipalité de Huejutla pour avoir refusé de signer un document qui énonçait leur renonciation à la foi évangélique et leur conversion au catholicisme (El Universal 14 juill. 2009; Milenio 31déc. 2009). D'après l'article publié par El Universal, ce refus aurait entraîné des insultes et des agressions physiques contre leur personne (14 juill. 2009). De plus, un groupe de personnes, encouragées par les autorités locales, auraient fait [traduction] « une intrusion violente » au domicile de ces familles (El Universal 14 juill. 2009). On peut y lire que selon un agent du Ministère public, quatre enquêtes préliminaires étaient en cours pour cause de violation de domicile, dommages et lésions (ibid.). Selon un article publié par Milenio, un quotidien de Mexico, les évangélistes ont dû laisser leurs terres et leurs animaux et trouver un refuge improvisé dans une école primaire d'où ils ont été chassés 20 jours plus tard (Milenio 31 déc. 2009). La trentaine de personnes a ensuite vécu dans un autre refuge pendant plus de cinq mois (ibid.). On peut lire dans cet article que lorsque l'avocat de l'Église missionnaire évangélique du Mexique (Iglesia Evangélica Nacional Misionera) s'est présenté au maire de la communauté, ce dernier a signalé qu'il [traduction] « ne pouvait rien faire » (ibid.). De son côté, un prêtre de l'Église catholique aurait nié l'existence d'un conflit religieux, affirmant qu'il s'agissait [traduction] « de questions concernant les us et coutumes de la communauté » (ibid.). La Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information au sujet de ces conflits.

État d'Oaxaca

Selon un article publié en 2008 par El Universal, [traduction] « l'augmentation des cas d'intolérance religieuse » aurait mené de nombreux nouveaux croyants protestants ou évangélistes à quitter leurs maisons et leur communauté pour « trouver refuge dans un autre pays » (10 mars 2008). D'après l'article, un couple évangéliste provenant de l'état d'Oaxaca, ainsi que des membres de leur famille et amis, [traduction] « auraient été frappés, insultés, menacés et privés des services publics d'eau potable par les représentants municipaux » avant de se résigner à déménager aux États-Unis en 1997 (El Universal 10 mars 2008). Citée dans cet article, la femme a mentionné qu'ils ne pouvaient pas obtenir de l'aide de la part de la police car cette dernière [traduction] « n'aime pas aider les évangélistes » (ibid.). Selon le porte-parole du Regroupement national des avocats chrétiens, il y aurait [traduction] « de nombreux cas comme celui-là » et la plupart proviendraient des États « du Chiapas, d'Oaxaca, du Guerrero, du Michoacán, de México et de Veracruz » (ibid.). L'article signale qu'en 2007, un homme aurait été emprisonné par les autorités locales deux jours après s'être converti à l'évangélisme (ibid.). Il aurait été menacé d'être dénudé puis battu et aurait été libéré le lendemain sans aucune accusation (ibid.). La Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information au sujet de ces cas d'intolérance religieuse.

État de Puebla

En 2011, plusieurs sources ont signalé des cas de conflits entre catholiques et évangélistes (Agencia ALC 17 sept. 2011; Proceso 12 sept. 2011; Puebla Online 8 sept. 2011).

D'après un article publié en 2011 par La Jornada, des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur de Puebla [traduction] « auraient cédé aux pressions des catholiques » et « auraient demandé aux familles chrétiennes [évangélistes] d'abandonner ce village de la municipalité de San Martín Texemlucan » afin de protéger ces familles contre les partisans d'un prêtre catholique qui menaçaient de chasser et de crucifier les 50 familles (La Jornada 12 sept. 2011). On peut y lire qu'un fonctionnaire a signalé que la sécurité de ces familles ne pouvait pas être assurée et qu'il craignait que l'histoire ne se répète; il y a 18 ans, les membres d'une famille auraient été expulsés par des catholiques à coups de poings et de pieds et leur demeure aurait été brûlée parce qu'ils pratiquaient [traduction] « une autre religion » (ibid.). Ce groupe de catholiques auraient été encouragés par le même prêtre (ibid.). L'article signale que le prêtre aurait nié avoir encouragé l'expulsion des évangélistes (ibid.). On peut y lire que lors d'une réunion entre le pasteur évangéliste, le prêtre catholique et des représentants du ministère de l'Intérieur, le pasteur aurait présenté une vidéo qui montre [traduction] « les attaques menées par un groupe de catholiques et par le prêtre » contre des évangélistes (ibid.). Malgré cette preuve, le prêtre aurait continué de nier sa participation (ibid.). Le pasteur aurait donc déposé une plainte pour délit d'agression (ibid.). La Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information au sujet des familles chassées de la communauté ni de la plainte qui a été déposée.

État du Yucatán

Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur la situation des évangélistes dans l'État du Yucatán ni sur la possibilité de faire du prosélytisme au Mexique.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Agencia Latinoamericana y Caribeña de Comunicación (Agencia ALC). 17 septembre 2011. Carlos Mondragón. « Resurge la violencia contra los evangélicos ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

L'Aménagement linguistique dans le monde. S.d. Jacques Leclerc, membre associé au Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), Université Laval. « Les langues amérindiennes au Mexique ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

Comisión Nacional de los Derechos Humanos (CNDH). 12 décembre 2010. « Desplazados por intolerancia religiosa ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

_____. 20 avril 2010. « Llama CNDH a frenar intolerancia religiosa ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

_____. 23 février 2010. « Pide CNDH proteger a víctimas de intolerancia religiosa ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

États-Unis (É.-U.). 13 septembre 2011. Department of State. « Mexico ». International Religious Freedom Report July-December 2010. [Date de consultation : 6 oct. 2011]

El Informador [Guadalajara]. 31 janvier 2009. « Evangélicos en Chiapas demandan garantías ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

La Jornada [Mexico]. 12 septembre 2011. Yadira Llavén. « Autoridades poblanas ordenan a familias evangélicas dejar poblado ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

_____. 14 avril 2010. Carlos Camacho. « Extorsionan católicos a familias evangélicas ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

Mexique. 2010a. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). Principales resultados del Censo de Población y Vivienda 2010. [Date de consultation : 6 oct. 2011]

_____. 2010b. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Censo de Población y Vivienda 2010. Conjunto de datos: Población en hogares y sus viviendas ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

_____. 2010c. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « Censo de Población y Vivienda 2010. Conjunto de datos: Población en hogares y sus viviendas ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

_____. 5 août 2011. Dirección General de Asociaciones Religiosas de la Secretaría de Gobernación. « Objetivos ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

Milenio [Mexico]. 3 décembre 2009. Jorge González. « Seis familias evangélicas, cinco meses refugiadas ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

NOTIMEX, Agencia de Noticias del Estado Mexicano. 13 janvier 2006. « Retienen católicos a indígena que se casó con evangélica ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

Proceso [Mexico]. 12 septembre 2011. « Denuncian conflicto entre católicos y evangélicos de Puebla ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

Puebla Online. 8 septembre 2011. « Pelean católicos contra evangélicos en Texmelucan ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

El Universal [Mexico]. 6 mars 2011. Natalia Gómez Quintero. « Cristianismo gana terreno en el país ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

_____. 14 juillet 2009. Dinorath Mota López. « Católicos destierran a indígenas evangélicos en Hidalgo ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

_____. 10 mars 2008. María de la Luz González. « ‘Hermanos’ huyen de intolerancia religiosa ». [Date de consultation : 4 oct. 2011]

_____. 15 mars 2002. Fredy Martín Pérez. « Hostigan a grupos evangélicos en Chiapas ». [Date de consultation : 14 oct. 2011]

XE. 7 octobre 2011. « Currency Converter Widget ». [Date de consultation : 7 oct. 2011]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Amnesty International, Christian Solidarity Worldwide, Comisión de los Derechos Humanos del Estado de Chiapas, Comisión de los Derechos Humanos del Estado de Yucatán, La Crónica de Hoy, Diario de Yucatán, États-Unis — Overseas Security Advisory Council, Excelsior, Factiva, Forum18, Freedom House, Human Rights Watch, International Christian Concern, Mexico — Secretaría de Gobernación, Minority Rights Groups International, Nations Unies — Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Punto Medio, La Verdad.

Associated documents