Gambia: People's Progressive Party (PPP), including structure and leadership; treatment of members and supporters of the party by authorities (January 2015-September 2015) [GMB105330.E]

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Dans le Political Handbook of the World 2015 (PHW), le PPP est décrit comme étant un parti [traduction] « socialiste modéré » (PHW 2015, 520). Des sources affirment que le PPP a occupé le pouvoir en Gambie pendant près de trois décennies, sous la présidence de Dawda Jawara (ibid., 517; UA s.d., 2). Selon des sources, le gouvernement de M. Jawara a été renversé en 1994 lors d’un coup d’État dirigé par le Conseil de direction provisoire des forces armées (Armed Forces Provisional Ruling Council - AFPRC) et le lieutenant Yahya Jammeh (ibid., 3; Diasporium 12 sept. 2015; PHW 2015, 517). D’après le PHW, l’élection présidentielle a été tenue deux ans plus tard, en septembre 1996, et M. Jammeh, chef de l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (Alliance for Patriotic Reorientation and Construction - APRC), nouvellement constituée, a été élu pour un mandat de cinq ans (ibid., 507).

Des sources signalent que le président Jammeh a remporté un quatrième mandat, en 2011, malgré des allégations d’irrégularités électorales (Freedom House 28 janv. 2015; É.-U. 25 juin 2015, 1). D’après un rapport sur l’élection présidentielle de 2011 en Gambie préparé par l’équipe d’experts du Commonwealth, une association volontaire de 53 pays, y compris ceux qui formaient le Commonwealth britannique des nations par le passé (The Commonwealth s.d.), les partis politiques en Gambie sont les suivants :

  • l'Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (Alliance for Patriotic Reorientation and Construction - APRC);
  • le Congrès moral gambien (Gambia Moral Congress - GMC);
  • le Parti gambien pour la démocratie et le progrès (Gambia Party for Democracy and Progress - GPDP);
  • l'Alliance nationale pour la démocratie et le développement (National Alliance for Democracy and Development - NADD;
  • le Parti de la convention nationale (National Convention Party - NCP);
  • le Mouvement national d’action démocratique (National Democratic Action Movement - NDAM);
  • le Parti pour la réconciliation nationale (National Reconciliation Party - NRP);
  • l'Organisation démocratique du peuple pour l’indépendance et le socialisme (People's Democratic Organisation for Independence and Socialism - PDOIS);
  • le Parti progressiste du peuple (People's Progressive Party - PPP);
  • le Parti démocratique unifié (United Democratic Party - UDP) (The Commonwealth 24 nov. 2011, 7).

Toujours selon cette source, pour l’élection de 2011, la Commission électorale indépendante (Independent Electoral Commission - IEC) de la Gambie [traduction] « a reçu et accepté, le 10 novembre 2011, trois dossiers de candidature à la présidence » :

[traduction]

  • Yahya Jammeh, chef de l’APRC;
  • Ousainou Darboe, chef de l’UDP;
  • Hamat Bah (ancien chef du NRP), dirigeant le Front uni [United Front] (une coalition de quatre partis, soit le NRP, le GPDP, la NADD et la PDOIS) (ibid., 7-8).

Des sources signalent que la majorité des partis de l’opposition ont boycotté les élections législatives de 2012 (AFP 29 mars 2012; Africa Review 9 mars 2012; UA 30 mars 2012, 3) et que seul le NRP y a pris part, remportant un siège (ibid.). Selon des sources, l’UDP, le GMC et le PPP ont formé une coalition, appelée Gambie unie pour le changement (Gambia United for Change - GUC), afin de défier le président Jammeh lors de l’élection présidentielle de 2016 (PHW 2015, 520; Panapress 16 déc. 2013).

1.1 Dirigeants et structure

Des sources précisent qu’Omar Jallow est le chef du PPP (The Point 12 janv. 2015; Diasporium 12 sept. 2015; PHW 2015, 520). Des sources décrivent également Bakary B. Darboe comme un [traduction] « chef » du PPP (ibid.; Kairo News 28 mars 2014). Dans le PHW, Omar Jallow est également décrit comme le secrétaire général du PPP, depuis 2002, année où il a remplacé Dawda Jawara à ce poste (PHW 2015, 520). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement sur le nombre de membres et la structure du PPP.

2. Traitement que les autorités réservent aux membres et aux partisans du PPP

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur le traitement réservé aux membres et aux partisans du PPP, y compris sur les cas de violence qui se seraient produits. Cependant, l’information qui suit peut s’avérer utile.

Des sources affirment que le gouvernement s’en prend aux opposants politiques, aux journalistes et aux militants en Gambie (Diasporium 12 sept. 2015; Human Rights Watch 16 sept. 2015). Human Rights Watch signale en outre que

[traduction]

[l]es personnes détenues pour des motifs politiques, y compris celles qui sont perçues comme appuyant l’opposition, critiquant le président ou soulignant les insuccès politiques de l’administration actuelle, […] sont souvent victimes d’actes de torture ou d’autres mauvais traitements (ibid.).

D’après un communiqué de presse des Nations Unies sur une mission d’enquête effectuée par les rapporteurs spéciaux sur la torture, Christof Heyns et Juan Mendez, en novembre 2014, des [traduction] « "cas d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées visant des personnes réputées s’opposer au régime ont été signalés" » (Nations Unies 7 nov. 2014). On peut lire dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2014, publiés par le Département d’État des États-Unis, qu’il y a eu [traduction] « de nombreux cas signalés de disparitions à caractère politique au cours de l’année » (É.-U. 26 juin 2015, 2). Freedom House explique que [traduction] « [l]a répression qu’exerce le gouvernement à l’égard des chefs de l’opposition et des journalistes s’est poursuivie en 2014, puis [qu'elle] s’intensifie à l’approche de l’élection présidentielle de 2016 » (Freedom House 28 janv. 2015). Human Rights Watch a signalé en 2015 [traduction] « [qu’]il y a plusieurs partis d’opposition en Gambie, mais que les chefs et les membres des partis de l’opposition sont souvent arrêtés et emprisonnés arbitrairement » (16 sept. 2015).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Africa Review. 9 mars 2012. Baboucarr Ceesay. « Gambia Opposition to Boycott Assembly Elections ». [Date de consultation : 1er oct. 2015]

Agence France-Presse (AFP). 29 mars 2012. « Opposition Boycotts Gambia Parliamentary Poll ». [Date de consultation : 1er oct. 2015]

The Commonwealth. 24 novembre 2011. The Commonwealth Secretariat. The Gambia Presidental Election. [Date de consultation : 1er oct. 2015]

_____. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 1er oct. 2015]

Diasporium. 12 septembre 2015. Sam Phatey. « OJ Jallow: Gambia's Singapore Dream Would've Been Fulfilled if Not for '94 Coup ». [Date de consultation : 30 sept. 2015]

États-Unis (É.-U.). 25 juin 2015. Department of State. « The Gambia ». Country Reports on Human Rights Practices for 2014. [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Freedom House. 28 janvier 2015. « The Gambia ». Freedom in the World 2015. [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Human Rights Watch. 16 septembre 2015. State of Fear: Arbitrary Arrests, Torture, and Killings. [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Kario News. 28 mars 2014. Musa Saidykhan. « PPP Ready for New York Meeting ». [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Nations Unies. 7 novembre 2014. Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH). « The Gambia: UN Human Rights Team Prevented from Completing Torture and Killing Investigations ». [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Pan African News Agency (Panapress). 16 décembre 2013. « Gambia Opposition Group Launches New Campaign to Unseat President Jammeh ». [Date de consultation : 1er oct. 2015]

The Point. 12 janvier 2015. Abdoulie Nyockeh. « OJ Calls on Opposition to Put Aside Differences Ahead of 2016 Elections ». [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Political Handbook of the World (PHW). 2015. « Gambia ». Sous la direction de Tom Lansford. Washington, DC : CQ Press.

_____. 2014. « Gambia ». Sous la direction de Tom Lansford. Washington, DC : CQ Press.

Union africaine (UA). 30 mars 2012. Direction de l’information et de la communication. « The Gambia Parliamentary Election ». [Date de consultation : 1er oct. 2015]

_____. S.d. Country Profile: The Gambia. [Date de consultation : 30 sept. 2015]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : African Research Bulletin: Political, Social and Cultural Series; Amnesty International; BBC; Campaign for Democratic Change — Gambia; Campaign for Human Rights in the Gambia; Commission africaine des droits de l’homme et des peuples; ecoi.net; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l’homme; Foroyaa Newspaper; The Gambia Echo; International Crisis Group; IRIN; Jane's Intelligence Review; Nations Unies – Refworld; People's Progressive Party; Radio Free Europe/Radio Liberty; The Standard.

Associated documents