President Biya's Youth (PRESBY), including its objectives and activities; whether its members participated in a youth congress allegedly held in November 2003 (1996-May 2004) [CMR42651.FE]

Des sources d'information font mention de la « Jeunesse du président Biya » (Le Messager janv. 2004; ibid. 24 janv. 2003) ou de la « Jeunesse du président Paul Biya » (PRESBY) (Cameroon Tribune 29 mars 2004; Socpa 2001) qui a été fondée en 1996 (ibid.; Le Messager avr. 2003; ibid. 24 janv. 2003).

Décrivant les circonstances dans lesquelles la PRESBY a vu le jour, Antoine Socpa, secrétaire exécutif de l'Association panafricaine de l'anthropologie (APA) (Ethno-Net Africa s.d.), écrivait dans un document intitulé Clientélisme et ethnicité dans le jeu politique : réflexions sur quelques mouvements thuriféraires au Cameroun, que « la nouvelle association [...] venait d'inscrire son nom dans le registre des mouvements individuels et collectifs de culte de personnalité » du président Biya (Socpa 2001). L'auteur expliquait que les membres de la PRESBY appartenaient en majorité au groupe ethnique des Bétis et que 75 p. 100 de ses dirigeants (membres du bureau) étaient non seulement Bétis mais appartenaient également au « sous-groupe tribal boulu dont est originaire le chef de l'État » (ibid.). En outre, Antoine Socpa expliquait que sur le plan socio-éducatif, la PRESBY était, dans l'ensemble, composée de trois sous-groupes, à savoir « les étudiants régulièrement inscrits dans une faculté ou dans une école professionnelle, les sans emplois dans le secteur moderne [...] [et] les anciens étudiants diplômés ou non qui [...] errent dans et autour du campus [et que] ce dernier sous-groupe est un réservoir des "milices" ethnico-politiques qui font régner la peur sur les campus universitaires camerounais » (ibid.).

Dans sa livraison du 24 janvier 2003, Le Messager, hebdomadaire camerounais, faisait état d'une lutte de pouvoir au sein de la PRESBY, notamment entre Philémon Ntyam Ntyam, président national sortant, et Alexis Nkomoya désigné pour le remplacer au cours d'une réunion tenue à Yaoundé le 17 janvier 2003.

En outre, Le Messager écrivait, dans son édition d'avril 2003, qu'une partie des membres des groupes organisés qui s'étaient formés depuis 1990 et qualifiés « [d']infrastructures de la violence [...] se retrouvent aujourd'hui dans la President Biya Youth (PRESBY) ». Par ailleurs, dans une revue de presse publiée dans le site Internet de l'ambassade de France au Cameroun, on apprend que « les associations PRESBY (Presidential Biya Youth) et JACHABY (Jeunesse Chantal Biya [épouse du président camerounais]) » étaient désignées par les observateurs comme étant parmi les auteurs des fraudes constatées lors des élections législatives et municipales qui ont eu lieu en juin 2002 (12-18 mai 2003). En outre, dans un mémorandum signé par cinq partis politiques d'opposition qui est publié dans le site Internet du Front social démocrate (SDF) [un des partis d'opposition] et adressé à Jacques Chirac, président français, à l'occasion du sommet Afrique-France tenu à Yaoundé du 17 au 19 janvier 2001, les auteurs écrivaient, entre autres, que « les milices du PRESBY, organisation fascisante rattachée au RDPC [Rassemblement démocratique du peuple camerounais] » ont participé à la répression d'opposants politiques lors d'une manifestation organisée le 13 janvier 2001 pour protester contre l'ONEL [Observatoire national des élections] et pour revendiquer la création de la CENI [Commission électorale nationale indépendante] (SDF 17 janv. 2001).

Aucune information sur la participation des membres de la PRESBY à un congrès des jeunes qui aurait eu lieu en novembre 2003 n'a pu être trouvée parmi les sources consultées par la Direction des recherches.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Ambassade de France au Cameroun. 12-18 mai 2003. « Revue de la presse de la semaine du 12 au 18 mai 2003 : Vers les présidentielles de 2004 ». http://www.ambafrance-cm.org/html/camero/medias/presse/12051805.htm [Date de consultation : 12 mai 2004]

Cameroon Tribune [Yaoundé]. 29 mars 2004. David Ndachi Tagne. « En toute sobriété : l'accueil réservé par les populations au président équato-guinéen aura été des plus sobres ». http://fr.allafrica.com/stories/200403290993.html [Date de consultation : 5 mai 2004]

Ethno-Net Africa. S.d. « Quinzième conférence annuelle de l'Association panafricaine de l'anthropologie (APA). Yaoundé, Cameroun, 8-12 août 2005 (1ere annonce) ». http://www.ethnonet-africa.org/p95bull.htm [Date de consultation : 13 mai 2004]

Front social démocratique (SDF) [Yaoundé]. 17 janvier 2001. « Mémorandum présenté par les partis politiques d'opposition représentés à l'Assemblée nationale au président français Jacques Chirac à l'occasion du sommet Afrique-France tenu du 17 au 19 janvier 2001 à Yaoundé ». http://www.sdfparty.org/french/communiques/235.php [Date de consultation : 13 mai 2004]

Le Messager [Douala]. Janvier 2004. No 1611. Roland Tsapi. « Les commissions Ndongo Ndongo ». http://www.wagne.net/messager/messager/2004/01/1611/douala.html [Date de consultation : 12 mai 2004]

_____. Avril 2003. X.L. Deutchoua . « Rompre avec la fatalité de la violence : Des milices existent qui menacent la paix en cas de crise politique ». http://www.wagne.net/messager/messager/2003/04/1499/extremisme.htm [Date de consultation : 10 mai 2004]

_____. 24 janvier 2003. No 1466. Jacques Doo Bell. « La Presby en lambeaux. Comme des porcs autour de la mangeoire ». http://www.wagne.net/messager/messager/1466/presby.htm [Date de consultation : 10 mai 2004]

Socpa, Antoine. 2001. Clientélisme et éthnicité dans le jeu politique : réflexions sur quelques mouvements thuriféraires au Cameroun. http://www.ethnonet-africa.org/pubs/crossroadssocpa.htm [Date de consultation : 10 mai 2004]

Autres sources consultées


Publications : Africa Confidential, Dossier de pays du Centre des ressources, Jeune Afrique/L'Intelligent, West Africa.

Sites Internet, y compris : Africatime, Allafrica, Amnesty International, Cameroun-info.net, Dialog, FIDH, HRW, MISNA, ReliefWeb.

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