Le HCR inquiet pour la protection de milliers de civils et réfugiés forcés de fuir les dernières violences au Niger

Le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les refugies, et ses partenaires unissent leurs efforts pour accéder à plusieurs milliers de Nigériens et Maliens forcés de fuir, après l'attaque contre la ville de Chinagodar, la dernière d'une inquiétante série dans la région de Tillaberi.

20 janvier 2020 | English

Près de 7000 personnes, dont un millier de réfugiés, ont fui l’insécurité et la violence, après la récente attaque contre la ville de Chinagodar, située au Niger, à une vingtaine de kilomètre de la frontière avec le Mali.

Les témoignages recueillis mentionnent des populations civiles craignant pour leur vie, après un ultimatum de la part des groupes armés. Elles sont cibles d’attaques, d’enlèvements ou d’assassinats, tandis que leurs biens sont appropriés par ces groupes.

Dans leur fuite, réfugiés et déplacés n’ont pu prendre que ce qu’ils portaient sur eux, laissant derrière eux leurs maisons et leurs biens. Ces personnes vulnérables ont désespérément besoin d’eau, de nourriture, d’abris et de sanitaires. Elles ont également besoin de protection et de sécurité.

Au Niger, environ 5000 personnes ont fui vers les villes de Banibangou et Oualam, où 7326 Maliens sont déjà réfugiés.

Au Mali, près d’un millier de réfugies nigériens, y compris des enfants non accompagnés, ont traversé la frontière et se trouvent désormais dans la ville d’Andéraboukane. Les communautés locales ont fait preuve de grande générosité, apportant la première réponse et leur offrant de la nourriture, dans une région de Ménaka qui accueille déjà 1024 réfugiés nigériens depuis 2018. De plus, plusieurs centaines de Maliens, qui étaient au Niger pour leur commerce, ont également fui la zone frontalière, craignant les affrontements entre groupes armés et forces de sécurité.

L’insécurité dans ces zones du Niger et du Mali restreint considérablement notre capacité à atteindre les populations affectées et les communautés qui les accueillent. Sans cet accès humanitaire, nous ne pouvons leur apporter l’assistance dont elles ont désespérément besoin ainsi que des solutions durables.

La protection des populations affectées au Sahel doit être au cœur de toute réponse à cette crise de déplacements forcés.

Les gouvernements de la région ont justement réaffirmé, fin 2019, leur engagement à protéger les populations déplacées dans un contexte d’opérations antiterroristes. La Déclaration de Bamako, qu’ils ont adoptée, recommande une meilleure coordination civilo-militaire afin d’assurer l’accès humanitaire pour apporter une assistance immédiate. Il s’agit également de créer les conditions pour que les acteurs humanitaires et de développement puissent apporter des solutions durables aux populations affectées, tout en garantissant l’espace d’asile pour celles et ceux forcés de fuir.