The General Union of Tunisian Students (l'Union générale des étudiants Tunisiens, UGET) (2003 - 2005) [TUN100672.E]

Structure, dirigeants et membres

Fondée en 1952 (Marzouk janv. 2003), l'Union générale des étudiants tunisiens (UGET) s'est effondrée en 1971 sous le poids des querelles internes (IPS 29 avr. 1988). L'Union, également parti politique, renaîtra de ses cendres en 1988, à la suite d'un congrès des étudiants tenu à l'Université de Tunis (ibid.).

L'UGET, dont le conseil de direction est composé de 13 membres, est présente dans toutes les universités et instituts d'enseignement supérieur en Tunisie; elle possède également une division en France appelée UGET-France (UGET 15 mars 2004).

Mohsen Marzouk, directeur de projet à Freedom House au bureau de la Tunisie en Algérie, a indiqué dans un rapport sur les mouvements sociaux en Tunisie paru en janvier 2003 que [traduction] « [m]ême si [en 2003] l'UGET exist[ait] encore, elle était épuisée en raison des querelles internes, au point que même ses dirigeants [ont] admis qu'elle était extrêmement faible et que son influence sur les étudiants avait diminué ».

L'information sur les dirigeants de l'UGET, obtenue parmi les sources consultées par la Direction des recherches, est contradictoire. Tant Ezzedine Zâatour (AFP 11 mars 2005; Réveil tunisien 13 juill. 2005) que Jamel Tlili (UGET 15 mars 2004; Tunisnews 19 oct. 2004; TUNeZINE 18 oct. 2004) sont désignés comme secrétaire général ou dirigeant de l'UGET.

En mars 2004, Jamel Tlili affirmait que l'Union comportait deux factions : l'une, dirigée par lui-même et le trésorier Hamdi Ramzi, qualifiée [traduction] « [d']indépendante » (UGET 15 mars 2004) et aussi connue sous le nom d'UGET-légitime (Tunisnews 19 oct. 2004; TUNeZINE 18 oct. 2004), et l'autre, dirigée par Ezzedine Zâatour, qualifiée par Tlili de [traduction] « progouvernementale » (UGET 15 mars 2004).

Selon Tunisnews, UGET-légitime [traduction] « possède une bonne assise militante [et] est présente dans presque tous les campus » (19 oct. 2004).

Dans un communiqué de presse du 15 juillet 2004, Ayoub Ghdamsi (désigné comme vice-secrétaire général) et Ghassen Amami (désigné comme secrétaire de la culture) ont souligné les divergences d'opinions au sein de l'UGET concernant le traitement de la réaction des étudiants au report des examens à la faculté de droit à Tunis (TUNeZINE 15 juill. 2004). Dans le communiqué, Aymen Rouak est désigné comme membre du bureau fédéral de l'UGET à la faculté de droit de Tunis et Zouhair Dhif comme membre de la fédération de l'UGET à la faculté de droit de Tunis (ibid.).

Les membres du bureau exécutif ainsi que leurs rôles respectifs au sein de l'UGET ont également été mentionnés parmi les sources consultées : Ghassen Amami, Salem Moumni (TUNeZINE 15 juill. 2004), Tarek Saidi et Néjib Dziri (Tunisnews 19 oct. 2004), Taha Sassi et Ali Fellah (TUNeZINE 27 mars 2005), et les membres de la commission administrative : Belgacem ben Abdallah, Slah Khemissi, Sabri Zghidi et Mohamed Mzem (ibid.).

Anouar Kanzar, membre de l'UGET de 1997 à 2003 et membre fondateur de l'UGET-France, a indiqué qu'il avait participé à la résistance contre la faction d'Ezzedine Zâatour et avait appuyé la fusion du groupe de Jamel Tlili avec les militants de la base de l'UGET (Tunisnews 28 mars 2005).

Traitement réservé aux membres

En octobre 2004, Tarek Saïdi et Néjib Dziri, (membres du bureau exécutif de l'UGET), ont été arrêtés à la suite de déclarations prononcées par les dirigeants de l'UGET contre un quatrième mandat brigué par le président tunisien Ben Ali, et parce qu'ils étaient en faveur de l'amnistie générale pour les prisonniers politiques et le retour des exilés tunisiens (Tunisnews 19 oct. 2004). L'UGET a aussi dénoncé [traduction] « le harcèlement » envers ses membres et le fait que leur droit à l'éducation était entravé par la décision des autorités d'empêcher un certain nombre d'entre eux de s'inscrire dansdes universités tunisiennes (ibid.; LDH 5 avr. 2004).

L'Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT) dénonce les arrestations, les 26 et 27 mars 2005, de Taha Sassi et d'Ali Fellah (membres du bureau exécutif) et de Belgacem ben Abdallah, de Slah Khemissi Sabri Zghidi et de Mohamed Mzem (membres de la commission administrative de l'UGET), et la tentative de la part des autorités de les forcer à signer un document dans lequel ils auraient renoncé à leur droit de prendre part à des manifestations (TUNeZINE 27 mars 2005).

Manifestations contre la visite d'Ariel Sharon

Amnesty International et l'Agence France-Presse ont indiqué que plusieurs arrestations ont été effectuées à la suite des manifestations du 28 février 2005 à Sfax (dans le Sud de la Tunisie), à Gafsa et à Bizerte contre la visite projetée d'Ariel Sharon en novembre 2005, à l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information à Tunis (AFP 11 mars 2005; AI 8 mars 2005); certains étudiants ont été libérés par la suite, tandis que cinq autres (y compris deux femmes) ont été [traduction] « détenus et auraient été torturés pendant qu'ils se trouvaient au poste de police à Sfax » (ibid.). Selon TUNeZINE, il s'agissait de Thouraya Hidouri, Najia Trabelsi, Khaled Ben Salem, Chaouki Fourat et de Khaled Hidouni (3 mars 2005). Sans préciser leurs noms, l'article explique qu'en mars 2005, deux de ces étudiants étaient des membres influents de l'UGET (TUNeZINE 3 mars 2005). De même, TUNeZINE a signalé l'arrestation et la disparition de Hassan Ben Selem et de Khaled El Hidour, membres de l'UGET à Sfax, à la suite d'une manifestation en mars 2005 (2 mars 2005). Une autre manifestante, Ines Harrath, a passé une nuit au ministère de l'Intérieur où elle aurait été torturée (TUNeZINE 2 mars 2005).

Dans un article paru le 10 mars 2005, TUNeZINE a fourni une chronologie des événements concernant les manifestations contre la visite d'Ariel Sharon, du 28 février au 4 mars 2005. Les manifestations, occupations de locaux et assemblées générales qui ont eu lieu dans différentes universités [traduction] « ont été rigoureusement réprimées » (TUNeZINE 10 mars 2005). Selon cette liste d'événements, environ 60 étudiants ont été arrêtés au cours de la semaine pendant différentes manifestations (ibid.).

Sami Ben Abdallah de PDPinfo.org (site Web du Parti démocrate progressiste) a signalé qu'on a procédé à des [traduction] « dizaines » d'arrestations le 4 mars 2005, à la suite des manifestations à Tunis organisées par [traduction] « l'UGET-légitime (Jemel Tlili) » et deux autres groupes (Tunisnews 4 mars 2005).

En outre, une grève nationale des étudiants a été organisée le 10 mars 2005 afin de protester contre la visite d'Ariel Sharon et de demander la libération des étudiants détenus (AFP 11 mars 2005).

Autre information concernant le traitement réservé aux étudiants

Le 23 avril 2004, à Bizerte, les étudiants qui manifestaient ont été [traduction] « violemment dispersés » par la police; [traduction] « aucun blessé ou mort n'a été signalé » (Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 2b).

Freedom House a indiqué que le gouvernement tunisien [traduction] « surveillait étroitement les employés et les étudiants de l'université relativement aux activités islamistes, et a envoyé des policiers en uniforme dans les campus afin de décourager les étudiants d'exprimer leur désaccord » (11 août 2005, 645; Country Reports 2004 28 févr. 2005, sect. 2a).

En juin 2004, 13 étudiants arrêtés en février 2003 ont été condamnés à des peines d'emprisonnement de quatre à seize ans pour [traduction] « des accusations liées au terrorisme » (AI 25 mai 2005). Ils ont tous déclaré devant le tribunal que leurs aveux leur avaient été soutirés par la torture pendant qu'ils étaient en détention au ministère de l'Intérieur (ibid.).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous la liste des autres sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références


Agence France-Presse (AFP). 11 mars 2005. « L'agitation se poursuit en Tunisie après l'annonce de la venue de Sharon en novembre : les étudiants ont observé jeudi une grève et certains ont été traduits en justice ». (TUNeZINE). http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=2144 [Date de consultation : 24 oct. 2005]

Amnesty International (AI). 25 mai 2005. « Tunisia ». Amnesty International Report 2005. http://web.amnesty.org/report2005/tun-summary-eng> [Date de consultation : 19 oct. 2005]

_____ . 8 mars 2005. « Tunisia: Preparing for the World Summit on Information Society Starts with Violence and Arrests of Human Rights Defenders and Peaceful Demonstrators ». (MDE 30/002/2005 [Public]) http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE300022005 [Date de consultation : 19 oct. 2005]

Country Reports on Human Rights Practices for 2004. 28 février 2005. « Tunisia ». États-Unis - Department of State. Washington. http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2004/41733.htm> [Date de consultation : 19 oct. 2005]

Freedom House. 26 octobre 2005. « FH Offices and Staff ». http://www.freedomhouse.org/contact/ [Date de consultation : 26 oct. 2005]

_____ . 11 août 2005. « Tunisia ». Freedom in the World 2005. http://www.freedomhouse.org/research/freeworld/2005/Spain-Zimbabwe.pdf [Date de consultation : 24 oct. 2005]

Inter Press Service (IPS). 29 avril 1988. Mahfoudh Dhaoui. « Tunisia: Students on Verge of Reviving Union ». (NEXIS)

Ligue des droits de l'homme (LDH) [Paris]. 5 avril 2004. « La LDH soutient l'appel lancé par la FTCR pour un rassemblement en solidarité avec les étudiants en grève de la faim en Tunisie pour le droit aux études. Rassemblement le 7 avril ». http://www.ldh-france.org/actu_internationale.cfm?idactu=809 [Date de consultation : 19 oct. 2005]

Marzouk, Mohsen. Janvier 2003. « Social Movements in Tunisia and the Democratization Process ». (Communauté des démocraties Santiago 2005 : site Internet non gouvernemental du forum) http://www.santiago2005.org/archivos/Social%20movements%20in%20Tunisia-%20Mohsen%20Marzouk.doc [Date de consultation : 25 oct. 2005]

PDPinfo.org. 4 mars 2005. « Tunisie : après les manifestations d'aujourd'hui, des dizaines d'étudiants arrêtés ». (Site Internet de Tunisnews) http://www.tunisnews.net/4mars05.htm [Date de consultation : 24 oct. 2005]

Réveil tunisien. 13 juillet 2005. « Appel pour sauver l'Institut arabe des droits de l'homme ». http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=1867 [Date de consultation : 25 oct. 2005]

TUNeZINE. 27 mars 2005. « Interpellation de responsables syndicaux étudiants (liste maghreb-ddh) ». http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=2188 [Date de consultation : 24 oct. 2005]

_____ . 10 mars 2005. Sofiene Chourabi. « Manifs en Tunisie - Quand les étudiants deviennent des pigeons! » http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=2143 [Date de consultation : 24 oct. 2005]

_____ . 3 mars 2005. Chokri Hamnouri. « Tortures, procès politiques... Le régime tunisien s'affole ». (Tuninews) http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=2089 [Date de consultation : 24 oct. 2005]

_____ . 2 mars 2005. Sofiene Chourabi. « Des militants de l'UGET pourchassés ». http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=2081 [Date de consultation : 24 oct. 2005]

_____ . 15 juillet 2004. « Extraits d'un communiqué de l'UGET en arabe ». http://www.tunezine.com/breve.php3?id_breve=252 [Date de consultation : 24 oct. 2005]

Tunisnews. 28 mars 2005. « Entretien avec Anouar Kanzari, président de l'UGET France ». http://www.tunisnews.net/28mars05.htm [Date de consultation : 24 oct. 2005]

_____ . 19 octobre 2004. Abdel Wahab Hani. « Arrestations de deux dirigeants de l'UGET-légitime ». http://www.tunisnews.net/19octobre04.htm [Date de consultation : 19 oct. 2005]

Union générale des étudiants tunisiens (UGET) [Tunis]. 15 mars 2004. Entretien téléphonique avec le secrétaire général.

Autres sources consultées


Sources orales, y compris : Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT), le groupe Maghreb des droits de l'homme et le Conseil national pour les libertés en Tunisie n'ont pas fourni d'information dans les délais prescrits pour la réponse à cette demande d'information. Les tentatives pour communiquer avec l'Association pour la défense des droits de la personne au Maghreb n'ont pas été fructueuses.

Sites Internet, y compris : AfrolNews, Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie (CRLDHT), Conseil national pour les libertés en Tunisie, ECOI.net, Human Rights Watch, International Federation for Human Rights, Jeune Afrique/L'Intelligent, Maghreb des droits de l'homme La Presse [Tunisie].

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