Follow-up to NGA34530.E of 12 June 2000 on the succession practices for the "eze" (king) [NGA35586.E]

Les renseignements suivants ont été fournis par un professeur adjoint en anthropologie de l'Université du sud de l'Illinois (Southern Illinois University), à Carbondale, qui effectue depuis 1989 des recherches sur la région de langue igbo du Nigéria et dont le [traduction] « champs d'études » touche des domaines comme [traduction] « l'anthropologie socioculturelle, l'ethnographie heuristique, la théorie critique, l'épistémologie sociale, l'anthropologie historique, l'anthropologie médicale, les rituels et la culture ». Au cours de l'été 2000, les recherches qu'il a effectuées dans la région de langue igbo du Nigéria portaient sur [traduction] « le rôle du guérisseur [traditionnel] en tant que médiateur professionnel dans la vie des gens qui s'efforcent de surmonter les difficultés inhérentes à un Nigéria industriel ». Son dernier livre, intitulé Dancing Histories: Heuristic Ethnography with the Ohafia Igbo, [traduction] « présente une méthode visant à intégrer les connaissances indigènes aux recherches anthropologiques comme une source de solutions théoriques de remplacement ».

Dans une communication écrite du 1er septembre 2000, le professeur adjoint a écrit ce qui suit :

[traduction]
Il y a plus de dix millions de personnes qui parlent l'igbo au Nigéria et, en fait, partout dans le monde. Certaines sont très instruites, d'autres, illettrées. La région culturelle du Nigéria traditionnellement appelée territoire des Igbos présente toute une gamme de variantes culturelles. La signification du titre « eze » et les rites qui y sont associés varient grandement d'une région à l'autre. [...]
Le terme eze est parfois traduit par « roi », mais généralement par « chef ». Dans de nombreuses régions où vivent les Igbos, on peut soit acquérir le titre d'eze, soit en hériter. Récemment, des « communautés autonomes » ont également élu un eze pour qu'il les représente auprès du gouvernement local. Cela n'a toutefois pas remplacé les autres types d'eze. Il peut s'agir du chef d'une ville, d'une région, d'un village ou d'une famille, ou simplement d'un homme important qui a beaucoup contribué au bien-être de la communauté et qui a présenté une demande pour obtenir ce titre.

En réponse à une question sur les rituels associés à l'obtention du titre d'eze et sur les conflits que peuvent connaître les chrétiens, le professeur adjoint a écrit ce qui suit :

[traduction]
Bien que je ne sois pas un expert en ce qui concerne les coutumes et les rites associés au titre d'eze, je peux dire qu'ils varient selon la région et le type d'eze. On estime que 90 p. 100 des Igbos sont chrétiens. Toutefois, ces derniers vont de l'évangélique « nouvellement converti » au Igbo chrétien « moyen » qui fréquente rarement l'église. Presque toutes les confessions chrétiennes existent dans le territoire des Igbos, dont de nombreuses confessions ouest-africaines qui intègrent des pratiques indigènes. Bon nombre d'Igbos chrétiens voient peu de contradictions entre le christianisme et les rituels, en grande partie profanes, qui sont associés au titre d'eze. Toutefois, bon nombre de confessions fondamentalistes considèrent presque tous les éléments de la culture indigène igbo comme démoniaques et interdisent à leurs membres de s'y intéresser.

Lorsqu'on lui a demandé si les gens qui ne veulent pas devenir eze disposent de recours, il a écrit ce qui suit :

[traduction]
Bien que les traditionalistes rejettent le point de vue fondamentaliste que certains ont sur la culture igbo, leur attitude est de vivre et de laisser vivre. Je ne peux concevoir qu'on ait déjà « forcé » une personne à accepter le titre d'eze parce qu'il s'agit d'un honneur et non d'une obligation. Un eze est un chef, et si un successeur ne se montre pas à la hauteur, on choisit un remplaçant. Un père peut inciter son fils à assumer ce rôle, mais les autres membres de la famille seront disposés à appuyer la demande de renonciation de ce dernier.

Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

Référence


Professeur adjoint en anthropologie, Université du sud de l'Illinois, Carbondale. 1er septembre 2000. Communication écrite.

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