Burundi: UN expert calls for protection of all human rights defenders following the attempted assassination of a leading activist (in French)

7 August 2015
 
GENÈVE (Publié tel que reçu) - Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Michel Forst, a exhorté aujourd’hui le Gouvernement du Burundi à protéger tous les militants des droits de l’homme après l’attaque brutale et la tentative d’assassinat contre Pierre Claver Mbonimpa, l’un des défenseurs les plus connus du pays, survenues cette semaine.

« La tentative d’assassinat d'un activiste aussi respecté que M. Mbonimpa envoie un message très effrayant à tous les membres de la société civile, ainsi qu’à l’ensemble de la population », a averti M. Forst. « Pendant cette période de troubles et d’insécurité dans le pays, je suis profondément préoccupé pour la sécurité de toutes les autres personnes militant pour les droits de l'homme au Burundi et demande la fin immédiate des violences. »

« Les autorités burundaises devraient clairement indiquer que ces actes odieux ne seront pas tolérés et faire tout leur possible pour protéger les défenseurs des droits de l'homme contre des attaques futures », a-t-il souligné. « Je réclame une protection immédiate pour M. Mbonimpa pendant sa convalescence à l'hôpital et demande instamment que cette attaque fasse l'objet d'une enquête indépendante et impartiale afin que ses auteurs soient traduits en justice dans le respect des normes relatives à un procès équitable. »

En tant que Président de l’Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues (APRODH), M. Mbonimpa dispose d’une longue expérience dans la défense des droits des prisonniers et dans la lutte contre la torture au Burundi. Son travail a été reconnu internationalement par des prix des droits de l’homme, y compris le Prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l'homme en 2007 et le Prix Henry Dunant en 2011.

M. Mbonimpa s’est exprimé publiquement sur des questions controversées, y compris sur les récentes élections présidentielles dans le pays, ce qui a conduit à son arrestation et à sa détention prolongée en 2014 et de nouveau en avril 2015.

« J’ai rencontré M. Mbonimpa à plusieurs reprises au cours de ma visite au Burundi en novembre 2014, et il m’est apparu comme l'un des défenseurs des droits humains les plus courageux et les plus respectés du pays. Les autres défenseurs que j’ai rencontrés l’appelaient respectueusement  « le doyen », a ajouté le Rapporteur spécial.

« En collaboration avec d'autres experts du système des droits de l'homme des Nations Unies, nous avons à plusieurs reprises fait part au gouvernement de nos graves préoccupations sur la situation de M. Mbonimpa et avons réclamé l'arrêt immédiat de ces actes d’intimidation et de harcèlement. »

Cette déclaration a été endossée par les rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la liberté d'opinion et d'expression, M. David Kaye ; sur la liberté de réunion pacifique et d'association, M. Maina Kiai ; sur la promotion de la vérité, la justice, la réparation et des garanties de non-répétition, M. Pablo de Greiff et M. Seong-Phil Hong, du groupe de travail sur la détention arbitraire.

                                                                                      
En juin 2014, le Président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a nommé M. Michel Forst (France) Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. M. Forst a une vaste expérience en matière de droits de l'homme, et plus particulièrement en ce qui concerne les défenseurs des droits de l'homme, les droits des enfants handicapés, l'extrême pauvreté, et les personnes âgées. Il a occupé un certain nombre de positions de premier plan dans le domaine des droits de l'homme, notamment auprès de la Commission nationale consultative française des droits de l'homme, l'UNESCO, le premier Sommet mondial sur les défenseurs des droits de l'homme (Paris), et Amnesty International France. Pour plus d’informations consulter : http://www.ohchr.org/FR/Issues/SRHRDefenders/Pages/SRHRDefendersIndex.aspx

Les rapporteurs spéciaux et Groupes de travail font partie de ce qui est désigné sous le nom des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.

Page du HCDH sur le pays – Burundi : http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/BIIndex.aspx   

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HR15/228F