Burundi, Democratic Republic of Congo, Rwanda, Tanzania and Uganda: Activities of Burundian militias in Rwanda, the Democratic Republic of Congo,Tanzania and Uganda, including relationship with Burundian refugees (2015-February 2017) [ZZZ105754.E]

Burundi, République démocratique du Congo, Rwanda, Tanzanie et Ouganda : information sur les activités des milices burundaises au Rwanda, en République démocratique du Congo, en Tanzanie et en Ouganda, y compris la relation avec les réfugiés burundais (2015-février 2017)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en date du 31 octobre 2016, il y avait 180 786 réfugiés burundais en Tanzanie, 29 975 en Ouganda, 30 205 en République démocratique du Congo et 81 307 au Rwanda (Nations Unies 2017). D’après un rapport sur la crise au Burundi rédigé par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) en collaboration avec la Ligue Iteka, une ONG de défense des droits de la personne établie au Burundi et fondée en 1991, qui se concentre sur la situation des réfugiés et des personnes déplacées dans leur propre pays (IRRI s.d.) [1], certains Burundais ont également trouvé refuge au Kenya, au Soudan du Sud et au Soudan (FIDH et Ligue Iteka nov. 2016, 31). Il ressort d’un article publié par le Guardian que des Burundais ont trouvé refuge au Rwanda, en Tanzanie, en Zambie, en République démocratique du Congo et en Ouganda (The Guardian 14 oct. 2015).

On peut lire dans le Guardian que de nombreux réfugiés burundais [traduction] « ont dit craindre les Imbonerakure » (14 oct. 2015). De même, des sources signalent que des réfugiés burundais au Rwanda ont fui les Imbonerakure, ce qui signifie [traduction] « les clairvoyants » en kiroundi (La Croix International 5 juin 2015; The New Times 4 juin 2015). Des sources décrivent les Imbonerakure comme étant une [traduction] « milice progouvernementale » (The New Times 4 juin 2015) ou [traduction] « un groupe de milices qui appuie la tentative du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat » (La Croix International 5 juin 2015). Cependant, le Guardian décrit les Imbonerakure comme [traduction] « l’aile jeunesse du parti au pouvoir, le CNDD-FDD [Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie] » (14 oct. 2015). La revue Foreign Policy (FP) les décrit comme étant la [traduction] « variante burundaise des milices de jeunes Hutu responsables du génocide au Rwanda » (FP 4 nov. 2016). Pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les Imbonerakure, veuillez consulter la réponse à la demande d’information BDI104343 publiée en mars 2013.

Le Daily Nation, un journal établi au Kenya, cite les propos de réfugiés burundais au Kenya selon lesquels le [traduction] « groupe de milices des Imbonerakure prend des exilés pour cibles » (Daily Nation 22 mai 2016). De même, cité dans le Guardian, un chercheur de Human Rights Watch a expliqué que la [traduction] « crainte répandue et bien documentée d’attaques menées en représailles chez les réfugiés burundais [en Tanzanie et dans d’autres pays où ils ont trouvé refuge] montre que la violence a atteint une ampleur terrifiante au [Burundi] » (15 avr. 2016). Le chercheur de Human Rights Watch a ajouté que les réfugiés dans ces pays sont [traduction] « "très inquiets pour leur sécurité, même à l’extérieur du Burundi" » (The Guardian 15 avr. 2016).

2. Activités des milices burundaises

La FIDH et la Ligue Iteka font observer ce qui suit :

Des Burundais en exil ont raconté à nos organisations comment ils ont été et continuent d’être traqués par des Imbonerakure et des agents du service de renseignement burundais dans les pays où ils sont allés chercher refuge, souvent avec la complicité d’hommes appartenant à des milices locales. De très nombreux interlocuteurs ont confirmé que des Imbonerakure opèrent de façon permanente dans les pays frontaliers du Burundi : le Rwanda, la Tanzanie et la République démocratique du Congo, mais aussi dans des pays plus éloignés tels que l’Ouganda ou le Kenya, voire le Soudan et le Soudan du Sud (nov. 2016, 58).

Selon le rapport :

[…] des Imbonerakure sont spécialement envoyés hors du Burundi, sur ordre des autorités burundaises, avec la mission d’abattre certains individus identifiés : opposants politiques, membres de la société civile burundaise, journalistes, manifestants, victimes qui pourraient livrer des informations sur les sévices qu’elles ont subis (FIDH et Ligue Iteka nov. 2016, 58).

Il ressort du même rapport que « [p]lusieurs attaques dans des camps de réfugiés, notamment en Tanzanie, ont été commises par des hommes que l’on suspecte d’être des Imbonerakure » (FIDH et Ligue Iteka nov. 2016, 31). De même, selon le Guardian, des réfugiés burundais se trouvant dans les pays voisins affirment que des [traduction] « équipes de fiers-à-bras [liés aux milices gouvernementales] sortent du Burundi et entrent dans des camps de réfugiés situés dans les pays voisins afin de mener des attaques meurtrières contre des exilés » (15 avr. 2016). La même source signale également que, selon [traduction] « certains » réfugiés burundais :

[traduction]

ils sont pris pour cibles afin qu’ils ne puissent pas faire le récit des mauvais traitements subis dans un pays qui glisse vers la guerre civile, et où des milliers d’entre eux ont été enlevés, torturés, violés et tués. D’autres estiment avoir été pris à partie par des personnes qui souhaitent punir des membres de leur famille qui militent pour l’opposition (The Guardian 15 avr. 2016).

Selon Radio publique africaine (RPA), une station de radio burundaise [2], « [u]ne chasse contre les burundais réfugiés dans la communauté Est Africaine semble engagée », et ceux qui se trouvent en Ouganda, en Tanzanie et au Kenya sont « [l]es plus visés » (RPA 20 janv. 2016). D’après la même source, en date de janvier 2016, dans les pays de la communauté de l’Afrique de l’Est [Tanzanie, Kenya, Ouganda, Rwanda et Burundi], « [c]inq [réfugiés burundais] ont déjà été assassinés et d’autres torturés » (RPA 20 janv. 2016). La même source ajoute que des « émissaires du pouvoir de Bujumbura » ont été envoyés dans ces pays pour identifier « d’éventuels opposants » (RPA 20 janv. 2016). De même, la FIDH et la Ligue Iteka ont fait observer que les Burundais en exil avec qui elles se sont entretenues disent avoir été victimes de tentatives d’assassinat par des hommes qu’ils soupçonnent être des Imbonerakure ou des agents du Service national de renseignement (SNR) et qui s’exprimaient en kiroundi, la langue officielle du Burundi, au moment de l’attaque (nov. 2016, 59).

Il ressort du rapport publié par la FIDH et la Ligue Iteka que Jean de Dieu Kabura, un membre exilé du MSD [Mouvement pour la Solidarité en Développement, un parti de l’opposition (Daily Nation 22 mai 2016)], a été assassiné à Nairobi, au Kenya, par un jeune homme soupçonné d’être un des dirigeants des Imbonerakure (FIDH et Ligue Iteka nov. 2016, 59). De même, on peut lire dans le Daily Nation que Jean de Dieu Kabura a été trouvé avec des blessures par arme blanche à Kawangware (22 mai 2016). RPA signale que, en décembre 2015, deux réfugiés burundais ont été tués, y compris Jean de Dieu, à Nairobi, et un autre homme dans le camp de réfugiés de Kakuma (RPA 20 janv. 2016). La même source a ajouté que les Imbonerakure sont accusés d’avoir tué des réfugiés burundais, et que le gouvernement du Burundi aurait envoyé des « émissaires […] pour identifier d’éventuels opposants » (RPA 20 janv. 2016). On peut lire dans le rapport publié par la FIDH et la Ligue Iteka que certains réfugiés burundais ont également été victimes de tentatives d’assassinat en Ouganda et au Soudan du Sud (nov. 2016, 31). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

Cité par FP, un porte-parole de Refugees International (RI), une ONG qui défend les droits des personnes déplacées (RI s.d.), a déclaré que des [traduction] « agents et des milices du Burundi ont empêché des réfugiés potentiels de fuir le pays et sont allés jusqu’à les arrêter, leur faire subir de mauvais traitements ou les agresser sexuellement à la frontière » (FP 4 nov. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

2.1 Situation en Tanzanie

Al Jazeera signale que des [traduction] « réfugiés du Burundi, qui ont fui la violence dans le pays en se rendant en Tanzanie, ont accusé le gouvernement de leur pays d’envoyer des hommes armés dans les camps de réfugiés pour pourchasser les partisans de l’opposition » (Al Jazeera 5 févr. 2016). Al Jazeera a aussi fait remarquer que [traduction] « plusieurs » réfugiés reçus en entrevue au camp de réfugiés de Nduta ont affirmé que des [traduction] « douzaines de Burundais avaient quitté le camp en novembre [2015] en croyant qu’ils se joindraient à un groupe rebelle armé une fois au Burundi[;] … [i]ls ont par la suite appris qu’il s’agissait [d’un] piège mis en place par des groupes armés appuyés par le gouvernement » et que des [traduction] « gens au Burundi leur avaient depuis dit que la plupart des membres du groupe avaient été tués » (5 févr. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

RPA signale que, également en novembre 2015, des réfugiés burundais ont été agressés près du camp de Nyarugusu par des assaillants qui, selon les réfugiés, venaient du Burundi, et qui visaient le camp (20 janv. 2016). Selon RPA, la police de la Tanzanie a arrêté six Burundais qui tentaient de retourner au Burundi après l’attaque, et elle a saisi une arme et des munitions (20 janv. 2016). La même source ajoute que, le 31 décembre 2015, un réfugié burundais se trouvant dans le camp de Nduta est mort après avoir été battu et poignardé et que, la semaine suivante, un autre réfugié burundais a également été poignardé (RPA 20 janv. 2016). La même source fait état du fait que des réfugiés burundais dans le camp de Nduta ont accusé les Imbonerakure de quitter le Burundi pour commettre des crimes contre des réfugiés (RPA 20 janv. 2016). RPA ajoute que plusieurs Imbonerakure ont été arrêtés et que des armes ont été saisies aux alentours du camp de réfugiés de Nduta (20 janv. 2016). De même, Al Jazeera fait observer que des réfugiés dans le camp de Nduta ont signalé que le [traduction] « Burundi avait envoyé des agents qui ont tenté de commettre des assassinats et des enlèvements » (5 févr. 2016).

Selon le Guardian, dans le camp de réfugiés de Nyarugusu, il y a une [traduction] « zone sécurisée surpeuplée » clôturée à laquelle seuls les [traduction] « résidents ayant fait l’objet d’une vérification » ont accès (15 avr. 2016). La même source ajoute que, même si les [traduction] « [t]ravailleurs humanitaires et les experts affirment ne disposer d’aucun élément de preuve selon lequel des milices du Burundi sont présentes dans le camp de Nyarugusu ou dans d’autres camps, [l’existence de cette zone sécurisée] montre que certains résidents vulnérables sont considérés comme étant exposés à un risque important provenant d’agresseurs à l’intérieur du camp » (The Guardian 15 avr. 2016). Il ressort de l’article publié par FP que les Imbonerakure [traduction] « traversent régulièrement la frontière dans l’Ouest de la Tanzanie afin de surveiller et d’intimider des réfugiés » et qu’un représentant de la Tanzanie qui surveille le camp de réfugiés de Nyarugusu [traduction] « admet que le groupe est présent » (FP 4 nov. 2016). Selon l’article publié par FP, [traduction] « [u]ne fois en Tanzanie, [les Imbonerakure] surveillent la population de réfugiés, formulent des menaces de mort, et battent et harcèlent les Burundais » (4 nov. 2016). D’après la même source, [traduction] « [l]es Imbonerakure ont également infiltré des organismes d’aide et des ONG dans les camps » (FP 4 nov. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

2.2 Situation en Ouganda

Selon RPA, la sécurité des réfugiés burundais est menacée en Ouganda (20 janv. 2016). Le même article fait état du cas d’une femme burundaise en Ouganda qui a affirmé qu’elle « a failli être enlevée pour la deuxième fois » en janvier 2016, à Kampala, après avoir été agressée en octobre 2015, dans la même ville et par les mêmes Imbonerakure qui l’avaient prise pour cible au Burundi avant qu’elle fuie le pays, et que la personne qui l’accompagnait lors de l’attaque ayant eu lieu en 2016 a été blessée au moyen d’un couteau (RPA 20 janv. 2016). La même source signale également les incidents suivants qui se sont produits dans le camp de réfugiés de Nakival :

  • un homme a été grièvement blessé par des agresseurs qui, selon des « sources dans ce camp, » entretiennent des liens avec les Imbonerakure, alors que l’ami qui était avec lui a pu leur échapper, mais a dû quitter le camp par la suite, et son épouse, qui était restée, a été malmenée et expulsée de la maison qu’elle occupait dans le camp par le chef du quartier où elle logeait;
  • une femme a dû fuir le camp craignant pour sa sécurité parce que deux de ses quatre enfants ont été enlevés; elle accuse les Imbonerakure d’en être responsables (RPA 20 janv. 2016).

RPA signale que, selon des Burundais qui ont dit avoir été agressés, « "la police Ougandaise ne fait absolument rien pour les protéger" » (20 janv. 2016). Un réfugié burundais en Ouganda, qui s’est entretenu avec l’International Crisis Group, a affirmé que 13 Imbonerakure ont été trouvés dans le camp de réfugiés de Nakivale, mais que les autorités du camp n’ont pris aucune mesure après avoir été informées de la situation (International Crisis Group 25 oct. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

Il ressort du rapport publié par la FIDH et la Ligue Iteka que de nombreux réfugiés burundais avec lesquels ils se sont entretenus en Ouganda ont affirmé qu’ils avaient reçu des appels téléphoniques de membres bien connus des Imbonerakure ainsi que des appels anonymes (nov. 2016, 59). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens.

2.3 Situation au Rwanda

Des sources signalent que le secrétaire permanent au ministère de la Gestion des catastrophes et des Affaires des réfugiés (Ministry of Disaster Management and Refugee Affairs) du Rwanda a assuré aux réfugiés burundais dans le camp de Mahama, au Rwanda, qu’ils étaient en sécurité (The New Times 4 juin 2015; La Croix international 5 juin 2015) en affirmant que [traduction] « le camp était sûr et [qu’il] ne serait pas infiltré par des groupes de milices » (La Croix international 5 juin 2015). Cités dans un article publié dans le journal rwandais The New Times, des réfugiés burundais dans le camp de Mahama soutiennent que [traduction] « certains membres [des] Imbonerakure et des agents de l’État [burundais] avaient traversé la frontière du Rwanda en se faisant passer pour des réfugiés » et disent les avoir vus dans le camp de réfugiés de Mahama (4 juin 2015). D’après RPA, des « émissaires » de Bujumbura se sont rendus au Rwanda afin de poursuivre les opposants au régime, mais, en date de janvier 2016, aucun cas de tentative d’assassinat ou de violation des droits de la personne contre des réfugiés burundais n’avait été signalé (20 janv. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens.

Selon certaines sources, le gouvernement du Burundi accuse le gouvernement du Rwanda de faire du recrutement pour les groupes rebelles dans les camps de réfugiés, y compris dans celui de Mahama (RFI 25 nov. 2015; France24 4 nov. 2015). On peut lire dans l’article publié par Al Jazeera que, selon un rapport des Nations Unies ayant fait l’objet d’une fuite, le Rwanda était accusé d’avoir [traduction] « recruté et formé des réfugiés burundais dans un camp au Rwanda afin de combattre le gouvernement du Burundi » (5 févr. 2016). Il ressort d’un article publié par Newsweek, une revue d’actualité et un site Internet établi aux États-Unis (Newsweek s.d.), que, selon un [traduction] « rapport d’expert » publié en février 2016 s’adressant au conseil de sécurité des Nations Unies, [traduction] « 18 combattants burundais ont affirmé avoir été recrutés dans le camp de réfugiés de Mahama, au Rwanda, et avoir reçu une formation de maniement d’armes » (Newsweek 2 déc. 2016). La même source signale que les combattants, qui se trouvaient dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont expliqué [traduction] « [qu’]une partie de la formation avait été donnée par des militaires du Rwanda » (Newsweek 2 déc. 2016). Dans un rapport publié en décembre 2015 sur le recrutement des réfugiés burundais, Refugees International fait observer que, lorsqu’ils ont mené des recherches sur le terrain au Rwanda, ils ont [traduction] « reçu de nombreuses allégations […] selon lesquelles des réfugiés étaient visés afin d’être recrutés dans des groupes armés non étatiques », y compris dans le camp de réfugiés de Mahama et dans les zones urbaines (RI 14 déc. 2015, 3). Des sources font remarquer que le gouvernement du Rwanda a nié sa participation (Newsweek 2 déc. 2016; Al Jazeera 5 févr. 2016; RFI 25 nov. 2015). D’après Radio France internationale (RFI), le HCR a affirmé « ne détenir aucune preuve que de tels recrutements existent » (RFI 25 nov. 2015). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

2.4 Situation en République démocratique du Congo

D’après l’Agence France-Presse (AFP), les réfugiés burundais du camp de Lusenda, en République démocratique du Congo, craignent que des Imbonerakure infiltrent le camp et les agressent, et craignent pour leur sécurité (AFP 23 janv. 2016). L’AFP signale que les réfugiés du camp de Lusenda sont inquiets, car ils sont trop proches des frontières du Burundi (23 janv. 2016). L’AFP fait remarquer que le camp est situé à 70 kilomètres du Burundi par la route, mais à seulement 35 kilomètres par le lac Tanganvika (23 janv. 2016). Il ressort d’un article publié par la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) que, malgré les « différentes ceintures de sécurité » établies dans le camp par les militaires congolais, la police et la MONUSCO, les réfugiés craignent « d’éventuelles attaques d’hommes venant du Burundi » (Nations Unies 29 déc. 2016). RFI souligne que la police nationale congolaise a installé un poste dans le camp établi en République démocratique du Congo, alors que la MONUSCO assure la sécurité autour du camp de réfugiés de Lusenda en raison des « rumeurs de présence de rebelles burundais » (10 janv. 2016). D’après RPA, des « émissaires » de Bujumbura se sont rendus dans « quelques localités » en République démocratique du Congo afin de poursuivre les opposants au régime, mais, en date de janvier 2016, aucun cas de tentative d’assassinat ou de violation des droits de la personne contre des réfugiés burundais n’avait été signalé (RPA 20 janv. 2016).

Selon RFI, les forces de sécurité congolaises ont dit avoir arrêté 36 membres des anciens et des nouveaux groupes rebelles burundais en République démocratique du Congo (5 janv. 2016). La même source précise qu’un ex-capitaine de l’armée du Burundi a été arrêté dans le camp de réfugiés de Lusenda où il tentait de faire du recrutement avec trois autres personnes (RFI 5 janv. 2016). D’après la même source, les forces de sécurité congolaises estiment que le Rwanda était impliqué dans la création de nouveaux groupes rebelles burundais (RFI 5 janv. 2016). Dans un rapport sur les réfugiés burundais en République démocratique du Congo, Refugees International soutient avoir [traduction] « entendu des allégations crédibles selon lesquelles des incidents isolés de recrutement [par les forces rebelles du Burundi] ont eu lieu auprès de réfugiés burundais en République démocratique du Congo » (26 mai 2016, 9).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes:

[1] La Ligue Iteka a été officiellement dissoute par un décret promulgué le 3 janvier 2017 par le ministère de l’Intérieur et du Développement patriotique (Minister of the Interior and of Patriotic Development), qui a accusé l’organisation d’être [traduction] « "un récidiviste pour ce qui est de ternir l’image de marque du pays et de semer la haine et la division au sein de la population du Burundi" » (Frontline Defenders 4 janv. 2017).

[2] En exploitation depuis 2001, Radio publique africaine (RPA) est une radio communautaire qui est diffusée presque partout au Burundi ainsi que dans certaines parties du Rwanda, de la République démocratique du Congo et de la Tanzanie (RPA s.d.). Elle se décrit comme étant la « voix des sans voix », et affirme accorder une importance particulière à « la défense des groupes vulnérables » (RPA s.d.).

Références

Agence France-Presse (AFP). 23 janvier 2016. « En RDC, les réfugiés burundais du camp de Lusenda craignent pour leur sécurité ». [Date de consultation : 16 févr. 2017]

Al Jazeera. 5 février 2016. « Burundi Accused of Hunting Refugees in Tanzania Camps ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

La Croix International. 5 juin 2015. « Burundian Refugees Assured of Their Safety ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Daily Nation. 22 mai 2016. Aggrey Mutambo. « Burundian Exiles Accuse State Operatives of Targeting Them ». [Date de consultation : 20 févr. 2017]

Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et Ligue Iteka. Novembre 2016. Burundi: Répression aux dynamiques génocidaires. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Foreign Policy (FP). 4 novembre 2016. Amanda Sperber. « Fleeing Burundi Won’t Protect You from Its Government ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

France24. 4 novembre 2015. « Vidéo: le camp de Mahama, centre de recrutement de rebelles selon le Burundi ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Frontline Defenders. 4 janvier 2017. « The Ligue Iteka Disbanded by the Government ». [Date de consultation : 1er mars 2017]

The Guardian. 15 avril 2016. Emma Graham-Harrison. « Nowhere to Run: Burundi Violence Follows Escapees Across Borders ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

The Guardian. 14 octobre 2015. Nicole Lee. « A Life of Escaping Conflict: ‘I Don’t feel Like a Burundian – I Am a Refugee’ ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

International Crisis Group. 25 octobre 2016. Mathilde Boddaert. « Réfugiés burundais: la vie en exil ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

International Refugee Rights Initiative (IRRI). « Ligue ITEKA ». [Date de consultation : 1er mars 2017]

Nations Unies. 2017. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Burundi Situation. 2017 Regional Refugee Response Plan: Overview. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Nations Unies. 29 décembre 2016. Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). « La directrice régionale du HCR a visité le camp des réfugiés burundais de Lusenda au Sud-Kivu ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Newsweek. 2 décembre 2016. Connor Gaffey. « Rwanda to Relocate Burundian Refugees after Accusations of Militia Recruitment ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Newsweek. S.d. « About Newsweek ». [Date de consultation : 7 mars 2017]

The New Times. 4 juin 2015. James Karuhanga. « Govt Reassures Burundian Refugees of Security ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Radio France internationale (RFI). 10 janvier 2016. « RDC: la tension monte au camp de réfugiés burundais de Lusenda ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Radio France internationale (RFI). 5 janvier 2016. « Infiltrations de rebelles burundais en RDC: ce que disent les services ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Radio France internationale (RFI). 25 novembre 2015. « Allégations de recrutement de rebelles burundais dans un camp rwandais ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Radio publique africaine (RPA). 20 janvier 2016. « Les Burundais réfugiés dans la sous-région n’échappent pas à la répression de Bujumbura ». [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Radio publique africaine (RPA). S.d. « Qui sommes-nous? ». [Date de consultation : 24 févr. 2017]

Refugees International (RI). 26 mai 2016. Michael Boyce et Mark Yarnell. No Respite: Burundian Refugees in the DR Congo. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Refugees International (RI). 14 décembre 2015. Michael Boyce et Francisca Vigaud-Walsh. Asylum Betrayed: Recruitment Of Burundian Refugees in Rwanda. [Date de consultation : 17 févr. 2017]

Refugees International (RI). S.d. « Our Mission Is to Be a Powerful Voice for Lifesaving Action ». [Date de consultation : 7 mars 2017]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : African Arguments; Africanews; Afrique Education; Agence d’information d’Afrique centrale; AllAfrica; Amnesty International; Burundi Africa Generation; Chicago Monitor; Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de l’État de droit; ecoi.net; Factiva; International Red Cross; ISSAT; Jane’s Intelligence Review; JusticeInfor.net; Mail & Guardian; Nations Unies – Organisation mondiale de la santé, Programme alimentaire mondial, Refworld, Reliefweb; News24; Oxfam International; Pambazuka News; Radio Okapi; Réseaux d'information régionaux intégrés; Slate Afrique; SOS-TORTURE / BURUNDI; Trócaire.

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