Colombia: Situation and treatment of Afro-Colombians in Medellín, Bogotá, and Cali; legal recourse and support services (2012-March 2015) [COL105117.E]

Colombie : information sur la situation des Afro-Colombiens à Medellín, à Bogotá et à Cali et sur le traitement qui leur est réservé; information sur les recours judiciaires et les services de soutien (2012-mars 2015)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu

Les estimations concernant le pourcentage d'Afro-Colombiens au sein de la population colombienne varient de 10 p. 100 (É.-U. 27 févr. 2014, 43; Colombia Reports 21 mai 2014; MRG s.d.) à 25 p. 100 (ibid.; É.-U. 27 févr. 2014, 43; Freedom House 20 mars 2015). Selon des sources, les Afro-Colombiens se trouvent principalement sur les côtes pacifique et atlantique de la Colombie (NOREF juin 2012; MRG s.d.; Colombia Reports 21 mai 2014). D'après Minority Rights Group International (MRG), les Afro-Colombiens constituent 90 p. 100 de la population de la côte pacifique et 60 p. 100 du littoral atlantique de la Colombie (MRG s.d.).

Des sources signalent que les Afro-Colombiens sont présents dans toutes les grandes zones urbaines de la Colombie (MRG s.d.; NOREF juin 2012, 4). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une professeure agrégée en développement international et en changement social à l'Université Clark qui a mené des recherches sur des enjeux afro-colombiens a affirmé que les villes de Medellín, de Bogotá et de Cali comptaient les pourcentages les plus élevés d'Afro-Colombiens à l'extérieur de la région côtière (professeure agrégée 24 mars 2015). Selon MRG, il y a un million d'Afro-Colombiens à Bogotá (s.d.).

La professeure agrégée a signalé que, depuis le milieu des années 1990, en raison de [traduction] « la hausse du nombre de morts violentes et de déplacements forcés », les Afro-Colombiens déménageaient en périphérie des villes métropolitaines, y compris dans « les grands bidonvilles tels que le district d'Agua Blanca, à Cali, ou Soacha, à Bogotá » (professeure agrégée 24 mars 2015). Selon l'Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Centre - IDMC), une ONG de Genève qui fournit des renseignements et des analyses sur les déplacements internes à l'échelle mondiale et qui est rattachée au Conseil norvégien pour les réfugiés (Norwegian Refugee Council) (s.d.), les Afro-Colombiens sont [traduction] « touchés de manière disproportionnée par le phénomène des déplacements internes »; de plus, les villes de Medellín, de Bogotá et de Cali figuraient parmi les villes ayant accueilli le plus grand nombre de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays en 2012 (IDMC 16 janv. 2014, 4).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur adjoint de géographie à l'Université internationale de la Floride qui a mené des recherches dans les domaines de la géographie politique, de l'Amérique afro-latine et des déplacements forcés a signalé que les Afro-Colombiens étaient [traduction] « les plus durement touchés » au chapitre de l'alphabétisme, de la disparité des revenus, du taux de chômage et de la pauvreté, « particulièrement dans le département de Chocó, sur la côte pacifique », où ils sont les plus nombreux au pays, et aussi dans « les zones côtières des départements de Nariño, de Valle et de Cauca » (professeur adjoint 11 avr. 2015). Dans ses Country Reports on Human Rights Practices for 2013, le Département d'État des États-Unis, citant des chiffres des Nations Unies, signale qu'à Chocó, le département qui compte le pourcentage le plus élevé de résidants afro-colombiens, 71 p. 100 des résidants vivent sous le seuil de la pauvreté et 41 p. 100 dans une pauvreté extrême; à titre comparatif, 46 p. 100 de la population nationale vit sous le seuil de la pauvreté (É.-U. 27 févr. 2014, 43). Le Réseau interinstitutionnel pour l'éducation en situation d'urgence (Inter-Agency Network for Education in Emergencies - INEE), une organisation qui défend le droit à l'éducation et qui assure un soutien grâce au développement de réseaux et à la mobilisation de ressources (INEE s.d.), signale que, d'après le ministère colombien de l'Éducation (Ministerio de Educación), en comparaison avec un taux national d'analphabétisme de 8,4 p. 100, le taux d'analphabétisme est de 11,89 p. 100 dans la région du Pacifique et, plus particulièrement, de 20,89 p. 100 dans le département de Chocó (INEE s.d.). De plus, l'INEE cite la Commission interaméricaine des droits de l'homme, qui affirme que [traduction] « 10 p. 100 des enfants d'ascendance africaine âgés de 6 à 10 ans n'ont pas accès à l'éducation » et que « 27 p. 100 des enfants afro-colombiens de 15 et 16 ans ne fréquentent pas l'école secondaire » (ibid.).

Selon une étude sur l'emploi et la qualité de vie à Cali menée de novembre 2012 à janvier 2013 et produite par le ministère du Travail (Ministerio del Trabajo) et la mairie de Cali, le taux de chômage à Cali était plus prononcé chez les personnes d'ascendance africaine et les femmes (Colombie 8 avr. 2013). D'après l'étude, le taux de chômage pour cette ville était de 15,7 p. 100, mais de 19,9 p. 100 pour les personnes d'ascendance africaine; de plus, la proportion d'emplois dans le secteur informel était de 69,7 p. 100 (Colombie 8 avr. 2013).

Selon le professeur adjoint, les taux de chômage élevés chez les Afro-Colombiens dans les régions urbaines découlent en partie du [traduction] « déplacement forcé » : les agriculteurs (campesinos) déplacés qui migrent des régions rurales vers les villes « se heurtent à la discrimination raciale » et ont plus de difficulté à trouver du travail que « les autres personnes déplacées au teint plus pâle » (professeur adjoint 11 avr. 2015). En ce qui a trait au traitement réservé aux Afro-Colombiens dans les villes de Medellín, de Cali et de Bogotá, précisément, le professeur adjoint a affirmé ceci :

[traduction]

[i]l y a de nombreux signes de discrimination raciale à Medellín, à Cali et à Bogotá, ainsi que dans l'ensemble du pays. Cette discrimination varie d'une ville à l'autre et est probablement la plus manifeste à Cali, où la population noire est nombreuse et où une certaine ségrégation raciale est pratiquée. Bien que la discrimination raciale soit exprimée le plus ouvertement dans les quartiers (barrios) ouvriers, ses effets les plus importants pourraient être sur les Afro-Colombiens qui tentent d'atteindre la classe moyenne (ibid.).

De même, dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un adjoint de programme du Bureau de Washington pour l'Amérique latine (Washington Office on Latin America - WOLA), une ONG qui mène des recherches sur les droits de la personne dans les Amériques et qui milite pour la promotion de ces droits, a affirmé que les actes de discrimination à l'encontre des Afro-Colombiens étaient [traduction] « courants » dans les grandes villes de la Colombie, où ce groupe se heurte à « des difficultés pour ce qui est d'accéder à des emplois viables, à des logements et aux services publics » (WOLA 13 avr. 2015). Selon Colombia Reports, un site Internet d'informations en anglais qui se penche sur des enjeux propres à la Colombie, [traduction] « le racisme continue de défavoriser la population afro-colombienne » en raison des disparités économiques et d'un écart important sur le plan du rendement scolaire (21 mai 2014). D'après les Country Reports 2013, les Afro-Colombiens font face à [traduction] « une importante discrimination économique et sociale » (É.-U. 27 févr. 2014, 43).

2. Traitement réservé aux Afro-Colombiens
2.1 Déplacements internes

Des sources signalent que le déplacement des Afro-Colombiens à l'intérieur du pays est attribuable au conflit armé (WOLA 13 juin 2013; NOREF juin 2012, 4) et à la violence associée à des projets de développement de grande envergure (ibid., 7; É.-U. 27 févr. 2014, 28; INEE s.d.) tels que [traduction] « l'ensemencement intensif de palmiers à huile, la récolte de bois et la construction de centrales électriques » (ibid.). Selon l'IDMC, [traduction] « des intervenants armés continuent d'ostraciser et de cibler les dirigeants communautaires » après leur déplacement, et les Afro-Colombiens font partie d'un groupe de minorités qui comptent un nombre disproportionné de personnes déplacées (IDMC 16 janv. 2014, 1). L'IDMC cite une donnée du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations Unies selon laquelle la population autochtone et afro-colombienne représentait 73 p. 100 des victimes de déplacements de masse en 2013 (ibid.). Freedom House signale que les Afro-Colombiens constituent le groupe le plus important de personnes déplacées en Colombie et que les régions qui comptent un plus grand nombre d'Afro-Colombiens [traduction] « continuent de subir de mauvais traitements aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et des forces de sécurité » (2015). D'après le Bureau du protecteur du citoyen (Defensoría del Pueblo), 47 p. 100 des déplacements de masse touchent les Afro-Colombiens (Colombie 4 oct. 2014).

2.2 Violence et menaces de mort

Le WOLA affirme que son bureau s'est fait [traduction] « signaler des menaces de mort, des incidents liés à la sécurité ainsi que des tentatives d'assassinat contre des dirigeants afro-colombiens et des militants des droits de la personne qui se vouent aux questions d'importance pour les Afro-Colombiens » (WOLA 13 juin 2013). Selon l'adjoint de programme du WOLA, plus de 140 dirigeants afro-colombiens et membres de l'Association nationale des Afro-Colombiens déplacés (Asociación de Afrocolombianos Desplazados - AFRODES) [traduction] « ont reçu des menaces de mort et sont constamment exposés à des actes d'intimidation ou d'agression de la part de groupes armés illégaux à Bogotá, à Medellín, à Cali, ainsi que dans d'autres grandes villes » (ibid. 13 avr. 2015). Cette source ajoute que, malgré les efforts de collaboration avec l'Unité nationale de protection (UNP), ces dirigeants demeurent sans protection collective, et bon nombre des démarches visant des mesures de protection individuelle pour ces dirigeants ont été [traduction] « retardées, laissées en plan ou restreintes » (ibid.).

Le Centre norvégien pour la consolidation de la paix (Norwegian Peacebuilding Resource Centre - NOREF) signale que, même s'il n'y a pas de statistiques officielles sur le nombre d'Afro-Colombiens tués, d'après le groupe de travail national des organisations afro-colombiennes (National Working Group of the Afro-Colombian Organisations), au moins 40 Afro-Colombiens, y compris des dirigeants, ont été tués entre janvier 2009 et janvier 2012 (NOREF juin 2012, 7).

Selon le professeur adjoint, les Afro-Colombiens des régions urbaines de la Colombie sont frappés par un taux d'homicides plus élevé (professeur adjoint 3 avr. 2015). La professeure agrégée a noté que les communautés des bidonvilles dans les grandes régions urbaines abritaient [traduction] « des forces paramilitaires et de guérilla démobilisées « et qu'elles étaient » inondées de fusils et d'armes ", si bien que les Afro-Colombiens contraints de déménager dans ces régions « continu[ai]ent de subir des menaces de violence » (24 mars 2015).

Des sources signalent des incidents précis de violence et de menaces à l'endroit des dirigeants afro-colombiens, notamment les suivants (mais pas uniquement) :

  • Le WOLA, dans une déclaration rédigée avec l'appui de douze ONG et de nombreux professeurs et militants, affirme que Carlos Arturo Ospina Córdoba, le fils d'Ana Fabricia Córdoba, une militante afro-colombienne pour les droits des personnes déplacées, a été tué à Medellín le 1er février 2014 (WOLA et al. 18 févr. 2014). La même source affirme qu'au moins quatre membres de la famille ont été tués par [traduction] « des groupes armés illégaux », dont Ana Fabricia Córdoba, qui a été assassinée en 2011 (ibid.). Des sources notent qu'Ana Fabricia Córdoba était engagée dans les processus de restitution des terres (El País 3 févr. 2014; El Espectador 4 févr. 2014a); de plus, d'après Carmen Palencia, une candidate du Parti libéral (Partido Liberal) à la Chambre des représentants du département d'Antioquia, le meurtre de Carlos Arturo Ospina Córdoba s'inscrit dans un processus [traduction] « "[d]'extermination et [de] persécution de la famille Ospina Córdoba, parce qu'elle persiste à revendiquer ses terres" » (ibid.). Par contre, selon des sources, la Police nationale (Policía Nacional) a déclaré que le meurtre de Carlos Arturo Ospina Córdoba n'était aucunement lié aux processus de restitution des terres, car il n'était pas engagé dans ce programme (ibid. 4 févr. 2014b; El País 3 févr. 2014);
  • Selon une déclaration du WOLA et al., des hommes armés sont entrés dans le bureau de l'AFRODES à Bogotá les 11 et 13 février 2014 pour menacer un de ses membres à cause de ses efforts en vue de récupérer des terres ancestrales saisies par des groupes armés illégaux (WOLA et al. 18 févr. 2014). Dans un rapport subséquent, le WOLA affirme que les hommes armés étaient à la recherche de Tutelar Beytar, [traduction] « un dirigeant du mouvement pour la restitution des droits de propriété qui avait été déplacé de la région d'Uraba et qui avait survécu à des actes de torture et à diverses tentatives d'assassinat » (WOLA 20 mai 2014);
  • Des sources signalent que Francia Márquez, une dirigeante afro-colombienne qui s'est rendue à Bogotá en novembre 2014 pour contester l'exploitation minière illégale dans le département de Cauca, a reçu des menaces de mort de la part d'un groupe armé (professeure agrégée 24 mars 2015; Agencia EFE 6 janv. 2015). D'après l'agence de presse Agencia EFE, elle [traduction] « reçoit des menaces de mort depuis 2009 à cause de son rôle à titre de dirigeante communautaire » (ibid.). Le WOLA note que Francia Márquez et Lisifrey Ararat, un autre militant qui s'est opposé à l'exploitation minière illégale d'or dans les régions afro-colombiennes du nord de Cauca, [traduction] « ont été contraints de fuir leurs maisons après avoir été intimidés par des groupes armés illégaux » (WOLA 13 avr. 2015). En janvier 2015, l'Agencia EFE a cité les propos de Francia Márquez selon lesquels elle recevait des messages et des appels téléphoniques l'avisant qu'elle avait été déclarée [traduction] « "objectif militaire" », mais que rien n'indiquait qui était à l'origine de ces menaces (Agencia EFE 6 janv. 2015). Le WOLA signale qu'en février 2015, Francia Márquez et deux autres dirigeants afro-colombiens ont reçu de nouvelles menaces de mort de la part du groupe paramilitaire appelé les Aigles noirs (Águilas Negras) (13 avr. 2015).

3. Recours judiciaires

Des sources signalent que la Colombie a une loi qui criminalise la discrimination raciale (professeur adjoint 3 avr. 2015; É.-U. 27 févr. 2014, 44). Selon les Country Reports 2013, la loi de 2011 interdisant la discrimination prévoit des peines d'un an à trois ans de prison ou une amende maximale de 4 100 $US (ibid.).

Selon des sources, le Procureur général (Fiscalía General de la Nación) a signalé en juillet 2014 que, depuis 2012, 74 plaintes de racisme avaient été déposées devant la Cour constitutionnelle (Corte Constitucional) et que Bogotá était la ville qui comptait le plus grand nombre de plaintes, soit 54, suivie de Medellín, avec 15 plaintes (El Tiempo 31 juill. 2014; RCN 31 juill. 2014).

Des sources affirment que Fernando Antonio Delgado, un membre du conseil de la municipalité de Marsella, dans le département de Risaralda, a été la première personne reconnue coupable de racisme, pour avoir déclaré, durant une séance du conseil municipal tenue le 14 août 2012 : [traduction] « "Pour être franc, les groupes difficiles à gérer tels que les Noirs, les personnes déplacées et les autochtones sont un cancer pour le gouvernement national et les gouvernements de partout dans le monde" » (El País 28 nov. 2014; El Tiempo 27 févr. 2015). D'après El Tiempo, quotidien national colombien, Fernando Antonio Delgado a été condamné à 16 mois de prison et à une amende de près de six millions de pesos (environ 2 937,38 $CAN) (ibid.).

Le professeur adjoint a noté qu'il y avait eu de nombreux cas où, à la suite d'incidents de discrimination raciale, des Afro-Colombiens avaient déposé des plaintes officielles (aussi désignées sous le nom de tutelas) contre des particuliers ou contre l'État (professeur adjoint 3 avr. 2015). Toutefois, il a déclaré qu'il était [traduction] « difficile et souvent laborieux de déposer de telles plaintes officielles », soulignant que la plupart des Afro-Colombiens « n'ont pas accès à ces mécanismes judiciaires » (ibid.).

Des sources affirment que Claudia Mosquera, professeure à l'Université nationale (Universidad Nacional), a fait l'objet de remarques racistes à Cartagena le 19 janvier 2013 à cause de la couleur de sa peau (Colombie 29 janv. 2013; El Heraldo 3 févr. 2013). D'après El Heraldo, journal de Barranquilla, l'incident s'est produit à la caisse enregistreuse d'un magasin : une femme qui faisait la file a agressé verbalement la professeure (ibid.). On ajoute dans l'article qu'après l'arrivée des policiers, un des agents, qui était lui aussi un Afro-Colombien, a dit à Claudia Mosquera qu'elle ne devrait pas éprouver de [traduction] « ressentiment » à cause de ces remarques (ibid.). Selon l'article, la professeure Mosquera a intenté une poursuite contre son assaillante auprès du Procureur général (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune autre information sur la poursuite. Cité dans El Heraldo, le président du Mouvement national Cimarrón (Movimiento Nacional Cimarrón), une ONG qui milite pour les droits des communautés afro-colombiennes, a affirmé que son organisation recevait une dizaine de plaintes de discrimination raciale par semaine des villes de Bogotá, de Cartagena, de Barranquilla, de Cali et de Medellín, où il y a une concentration d'Afro-Colombiens (ibid.).

Selon la professeure agrégée, le gouvernement de la Colombie [traduction] « dispose d'importantes mesures pour protéger les droits civils, territoriaux et ethniques des Afro-Colombiens », mais « peu de ces lois sont appliquées ou applicables », si bien que l'État assure « peu de protection véritable, voire aucune » (24 mars 2015).

4. Services à la disposition des Afro-Colombiens

Le professeur adjoint a noté que les services gouvernementaux à la disposition des Afro-Colombiens incluaient la Direction des affaires des communautés noire, afro-colombienne, insulaire et palenque, du ministère de l'Intérieur (Ministerio del Interior - Dirección de Asuntos para Comunidades Negras, Afrocolombianas, Raizales y Palenqueras), qui comprend l'Observatoire contre le racisme et la discrimination (Observatorio contra la Discriminación y el Racismo) (3 avr. 2015). D'après l'adjoint de programme du WOLA, l'Observatoire [traduction] « est une voie de recours pour le dépôt de plaintes contre les actes discriminatoires ou racistes » (WOLA 13 avr. 2015). On note dans les Country Reports 2013 que la Direction des affaires des communautés noire, afro-colombienne, insulaire et palenque [traduction] « a formé 520 fonctionnaires à l'échelle du pays relativement aux enjeux afro-colombiens, notamment en matière de prévention et d'éradication du racisme et de la discrimination raciale » (É.-U. 27 févr. 2014, 44). La professeure agrégée en développement international et en changement social à l'Université Clark a signalé que la Direction des affaires des communautés noire, afro-colombienne, insulaire et palenque [traduction] « a un bilan mitigé en ce qui a trait aux périodes où elle a effectivement exercé ses fonctions et à la manière dont elle les a exercées » (24 mars 2015).

Le professeur adjoint a affirmé qu'il y avait également des organismes publics locaux, tel le Conseil des affaires des communautés ethniques et d'ascendance africaine (Asesoría de Asuntos Étnicos y Afrodescendientes), un organisme public local de Cali qui intervient auprès des minorités ethniques (professeur adjoint 3 avr. 2015).

Selon l'adjoint de programme du WOLA, le gouvernement colombien s'est associé à l'Agence américaine pour le développement international (United States Agency for International Development - USAID) pour créer le Programme des Afro-Colombiens et des autochtones (Afro-Colombian and Indigenous Program - ACIP), qui [traduction] « vise à améliorer l'inclusion socioéconomique et politique des Afro-Colombiens et des peuples autochtones » (WOLA 13 avr. 2015).

En ce qui a trait aux services qui sont à la disposition des Afro-Colombiens par le truchement d'ONG, l'adjoint de programme du WOLA a affirmé que l'ONG AFRODES offrait des services d'orientation, de soutien, de suivi et de consultation; de plus, AFRODES mène des activités de sensibilisation et défend les droits des Afro-Colombiens et leur identité culturelle (ibid.). Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies note que le Processus des communautés noires (El Proceso de Comunidades Negras - PCN) est constitué de 120 organisations ethniques, y compris des conseils communautaires et des organisations populaires, établies dans les régions de la côte caraïbe, de Magdalena Medio, de Pacífico, de Buenaventura, de Tumaco, de la côte de Caucana, de Villavicencio et de Bogotá (Nations Unies s.d.). La tâche principale du PCN est de défendre les droits de la personne des Afro-Colombiens dans le cadre du conflit armé, de défendre leur territoire, leurs ressources naturelles et leur identité culturelle, ainsi que de veiller à la reconnaissance de leurs droits ethniques, territoriaux, sociaux, économiques et politiques (ibid.). D'après le professeur adjoint, il y a [traduction] « des centaines d'ONG, de grande et de petite taille », qui offrent des services et des programmes aux Afro-Colombiens, y compris l'organisation nationale de défense des droits de la personne Cimarrón, le PCN, « un réseau influent d'ONG afro-colombiennes », et AFRODES (3 avr. 2015). La professeure agrégée a noté que le gouvernement et des ONG proposaient une variété de services aux Afro-Colombiens, mais que ces services [traduction] « ne suffis[ai]ent pas et [que] leur disponibilité [était] inégale » (professeure agrégée 24 mars 2015).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

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Colombia Reports. 21 mai 2014. Oliver Sheldon. « Afro-Colombian Day: An Opportunity to Celebrate Culture and Reflect on Inequality ». (Factiva)

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Professeur adjoint de géographie, Florida International University. 11 avril 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

_____. 3 avril 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Professeure agrégée en développement international et en changement social, Clark University. 24 mars 2015. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

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_____. 20 mai 2014. Gimena Sanchez. « May Afro-Colombian Update ». [Date de consultation : 14 avr. 2015]

_____. 13 juin 2013. « U.S. Moving in Right Direction on Afro-Colombians ». [Date de consultation : 10 avr. 2015]

Washington Office on Latin America (WOLA) et al. 18 février 2014. « Colombia and the U.S. Must Prioritize Protection of Afro-Colombians ». [Date de consultation : 10 mars 2015]

Autres sources consultées

Sources orales : La personne suivante n'a pas pu fournir de renseignements : professeur d'histoire et coordonnateur des études latino-américaines, Salem State University.

Les tentatives faites pour joindre dans les délais voulus les personnes suivantes ont été infructueuses : collaborateur principal pour les Andes, Washington Office on Latin America; coordonnateur national de la défense des droits et de l'intervention sur le terrain, Proceso de Comunidades Negras; professeur invité de droit international, Fordham Law School.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Asociación Nacional de Afro-Colombianos Desplazados; British Broadcasting Corporation; Cable Noticias; Cimarrón; Colombie – Dirección de Asuntos para Comunidades Negras, Afrocolombianas, Raizales y Palenqueras, Observatorio contra la Discriminación y el Racismo, Procuraduría General de la Nación; ecoi.net; The Economist; El Universal; Europa Press; Fundación Ideas Para la Paz; Global Voices; Human Rights Watch; InSight Crime; Instituto Popular de Capacitación; International Crisis Group; IRIN; Jane's Intelligence Review; Latin News; Movimiento Nacional de Víctimas de Crímenes de Estado; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Refworld, ReliefWeb; Reporters sans frontières.

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