Egbesu "Boys" or "cult" including membership requirements; whether forced recruitment is practiced and, if so, whether a person can move within Nigeria to avoid this group [NGA34309.E]

Les termes [traduction] « garçons de l'Egbesu » (Egbesu Boys) et [traduction] « secte de l'Egbesu » désignent un groupe de la communauté ethnique ijaw (The Washington Post 11 nov. 1998; Post Express 6 janv. 1999; Xinhua 2 nov. 1999; HRW mai 1999). Deux sources d'information affirment que le mot Egbesu désigne [traduction] « le dieu de la guerre des Ijaws » (The Washington Post 20 janv. 1999; Tempo 10 nov. 1999). Pour sa part, HRW écrit que le mot Egbesu est employé pour désigner [traduction] « un dieu traditionnel ijaw » (mai 1999). Selon cette même source, [traduction] « bien des Ijaws - ainsi que de nombreux soldats chargés de réprimer leurs manifestations - croient que ce dieu les protège des balles lorsqu'ils observent un certain rituel ». D'autres sources signalent elles aussi l'existence de cette croyance et l'observation de rituels par les membres (The Washington Post 11 nov. 1998; The Independent 7 nov. 1998).

Selon The Independent, l'Egbesu est

[traduction]
une vieille secte locale [...] qui était moribonde depuis des générations. Habituellement, elle ne ressuscite que pendant les périodes de graves crises; et les jeunes Ijaws du delta s'en servent maintenant pour déclarer la guerre au gouvernement nigérian et aux compagnies pétrolières. On prétend que les membres de l'Egbesu sont des pacifistes qui détiennent des pouvoirs particuliers pouvant les protéger des attaques. Cependant, dans la guerre actuelle, ils sont les agresseurs.
« Les habitants du delta ne veulent pas de conflits, mais ils se défendent contre les entreprises pétrolières étrangères qui leur livrent une guerre environnementale de longue durée », a dit Oronto Douglas, militant pour les droits des minorités [...]
Enfants et adultes se sont enfuis, effrayés par le puissant mythe selon lequel toute personne qui rencontre un membre de l'Egbesu sera enterrée dans la boue jusqu'au cou pour ensuite y être abandonnée.
Parmi leurs nombreuses croyances, qui se fondent sur l'animisme et le christianisme, les hommes de l'Egbesu se croient des guerriers invincibles qui ne risquent pas d'être atteints par des balles. « Personne ne peut me nuire avec une arme à feu », a déclaré Joke Monday, un jeune de 17 ans qui s'est joint à l'Egbesu parce qu'il était sans emploi et qu'il s'ennuyait.
La toute nouvelle assurance qu'affichent les jeunes gens comme Joke Monday et la facilité avec laquelle les gens peuvent se procurer des armes automatiques dans la région ont eu pour effet d'ébranler sérieusement le pivot de l'économie du Nigeria.
Au cours des derniers mois, des milliers de jeunes de partout dans le delta ont adhéré au mouvement. Ils ont assiégé l'industrie pétrolière en s'emparant de plus de 15 stations de pompage de pétrole. Ils ont arrêté la production quotidienne de près de 250 000 barils de pétrole pendant presque tout le mois passé.
On a pris en otage et rançonné de nombreux travailleurs de l'industrie pétrolière. D'autres travailleurs ont été évacués par leurs employeurs et il est peu probable qu'ils puissent retourner au travail prochainement. Les compagnies qui ont été attaquées, dont Shell, qui est la plus importante compagnie pétrolière étrangère au Nigeria, sont en pourparlers avec les occupants locaux pour les convaincre de quitter les stations de pompage. Ces derniers refusent toutefois de lever le siège.
Le gouvernement militaire a déployé des soldats dans le delta pour endiguer les violences, mais certains soldats craignent les pouvoirs spirituels des hommes de l'Egbesu et ont du mal à repousser les attaques de guérilla des pêcheurs (ibid. voir aussi Tempo 10 nov. 1999).

On signale souvent que les membres de l'Egbesu sont des jeunes (Post Express 6 janv. 1999; ibid. 16 sept. 1999; Xinhua 13 sept. 1999; Manchester Guardian Weekly 22 sept. 1999). Selon les sources d'information, l'Egbesu est l'un des groupes ethniques [traduction] « activistes », au nombre desquels figurent également le congrès du peuple oodua (Oodua People's Congress - OPC), le congrès du peuple arewa (Arewa People's Congress - APC), le congrès du delta du Niger (Niger Delta Congress - NDC), le congrès du peuple ijaw (Ijaw People's Congress) et le mouvement pour la survie du peuple ogoni (Movement for the Survival of the Ogoni People - MOSOP) (Jane's Intelligence Review 1er mars 2000; Post Express 19 janv. 2000).

Toutefois, la secrétaire générale du conseil de la jeunesse ijaw (Ijaw Youth Council - IYC) a précisé que l'organisation Egbesu n'est pas une secte. Selon elle,

[traduction]
l'organisation se nomme l'Egbesu suprême, terme qui désigne une déité du peuple ijaw. C'est le dieu de la justice. Il est un des dieux les plus respectés des Ijaws [...].
L'assemblée de l'Egbesu suprême fait partie du conseil jeunesse ijaw. En tant qu'organe spirituel de l'IYC, elle est très respectée. Le président de l'IYC, Wenepere Digifa, est également le premier dirigeant de l'assemblée.
L'assemblée de l'Egbesu suprême est présente dans toutes les communautés ijaws du Nigeria. Les autorités du pays la redoutent, car les fidèles de l'Egbesu sont naturellement protégés contre les balles s'ils observent bien les pratiques de la secte. C'est l'arme du peuple ijaw.
Chaque Ijaw, homme ou femme, est membre [de l'Egbusu] dès sa naissance. Toutefois, l'intrusion des coutumes et de croyances coloniales attribuables à la « civilisation » a fait que la compréhension normale traditionnelle de la race noire s'est effritée. Les membres ne sont normalement recrutés que dans la communauté ijaw. Personne parmi les autres tribus n'est admis, et l'obobo découvrira les intrus. L'obobo est un morceau de métal carré, porté par quatre garçons vierges; il dirige les jeunes et leur fait faire des choses de nature spirituelle.
Il n'y a pas de restrictions; tous le monde, et en particulier les hommes, sont membres.
Les membres ne sont jamais expulsés. Chaque membre en vient à se rendre compte que les atrocités ne sont pas convenables et qu'il pourrait mourir s'il n'est pas droit, c'est-à-dire s'il a violé les commandements de l'Egbesu suprême, par exemple en ayant des relations sexuelles, en allant sur le champ de bataille quand son épouse est enceinte, en volant, en tuant, etc. L'Egbesu ne permet pas les activités négatives (13 mai 2000).

Cette information n'a toutefois pas été confirmée au cours de l'entretien téléphonique qui a eu lieu le 11 mai 2000 avec le directeur du Centre pour la démocratie et le développement (CDD) de Londres. (Le directeur est chercheur dans le domaine des relations entre le pouvoir militaire et le pouvoir civil et a fait ses études aux universités de Lagos, d"Ife et de Londres. C'est à l'University of London qu'il a obtenu son doctorat en études militaires. Il est conseiller en affaires africaines pour plusieurs organisations, dont le British Parliamentary Human Rights Group, l'International Crisis Group et le Norwegian Council for Africa. Il est également secrétaire du conseil d'administration internationale du CDD.) Le directeur a dit ignorer s'il y a un lien officiel entre l'Egbesu en général et l'IYC. Il ne savait pas non plus s'il y a un lien entre l'assemblée de l'Egbesu suprême en particulier et le IYC ou le Egbesu Boys. Il a cependant affirmé que la majorité des Ijaws ne sont pas membres de l'Egbesu et que les membres sont surtout des [traduction] « jeunes dissidents violents, fâchés et mécontents ». Il a aussi indiqué que beaucoup de jeunes Ijaws de la région du delta n'étaient pas membres et qu'il [traduction] « doutait fortement » que l'adhésion forcée soit une caractéristique du groupe.

Dans d'autres sources d'information sur Egbesu, il est question d'agents de police qui vérifient si des personnes soupçonnées d'êtres membres de l'Egbesu ont des marques corporelles indiquant l'affiliation au groupe (Post Express 2 janv. 1999; ibid. 9 janv. 1999; HRW mai 1999), et l'on fait aussi allusion à des membres de l'Egbesu qui portent un morceau de tissu noir ou rouge comme marque distinctive (P.M. News 12 mai 1999; ibid 11 nov. 1999; Tempo 30 nov. 1999).

La brève chronologie qui suit renseigne sur les activités de l'Egbesu et sur les réactions des autorités gouvernementales. Le 4 janvier 1999, P.M. News a signalé que la police aurait tiré sur un homme soupçonné d'appartenir à l'Egbesu après l'avoir sorti, le 2 janvier 1999, d'un hôpital où on l'avait admis pour soigner des blessures par balle le 30 décembre 1998.

Dans un article sur une trêve convenue en janvier 1999 entre le gouvernement de l'État de Bayelsa et les [traduction] « jeunes belligérants ijaws » après la déclaration de l'état d'urgence et l'instauration d'un couvre-feu entre le coucher et le lever du soleil, le Post Express a rapporté que, pendant la crise, des employés d'un hôpital [traduction] « ont abandonné leur poste pour se cacher à la suite de l'irruption dans l'hôpital d'agents de sécurité armés [...] à la recherche de jeunes Ijaws qui étaient soupçonnés d'être membres des Egbesu Boys tant redoutés et qui auraient pu s'échapper après avoir été blessés par des balles » (6 janv. 1999).

[Traduction] « Environ 2 000 soldats armés de l'État de Delta ont pris d'assaut la ville [Kolokuma Opokuma, dans l'État de Bayelsa] [...] ils auraient tué 20 indigènes dans les combats qui ont suivi, et arrêté 50 autres personnes, dont des enfants et leurs mères » (Post Express 9 janv. 1999). Les soldats auraient découvert que cette ville était le foyer de la [traduction] « secte Egbesu » (ibid.). Des jeunes auraient tué huit soldats (ibid.).

L'IYC a écrit à l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter pour protester contre les opérations militaires projetées dans le territoire ijaw (Post Express 8 mars 1999). Selon l'IYC, ces interventions seraient désignées par le de [traduction] « Opération Renard » (Operation Fox) et, avec la participation de plus de 5 000 soldats, [traduction] « avaient pour but de dépister les "Egbesu Boys" qui auraient participé à des enlèvements, à des actes de piraterie et à des détournements » (ibid.).

[Traduction] « Une guerre s'appuyant sur la libre utilisation d'éléments de matériel militaire sophistiqués comme la dynamite, les fusils d'assaut et les grenades a repris le jeudi 6 mai entre les voisins ennemis itsekiris et ijaws dans la région côtière de Warri (État de Delta), riche en pétrole et plus explosive que jamais » (P.M. News 12 mai 1999). En décrivant le conflit, le journal a fourni les renseignements suivants :

[traduction]
les Ijaws, qui ne sont pas connus pour avoir assimilé la prescription biblique selon laquelle on doit tendre l'autre joue, ont mobilisé leurs militants pour former des commandos appartenant à la secte Egbesu et exercer leur vengeance [...] Des sources ont indiqué à P.M. News, à Warri, que Madanbo, qui avait un camp d'environ 25 soldats, n'a opposé qu'une faible résistance devant le nombre écrasant et à la puissance de feu des jeunes activistes ijaws (ibid.).

En septembre 1999, une cinquantaine de personnes soupçonnées d'être membres de l'Egbesu auraient été [traduction] « exécutées » - au moment où on les amenait à la prison de l'État de Bayelsa - par des soldats rendus furieux par la mort de quatre autres soldats qui étaient tombés dans une embuscade (Xinhua 13 sept. 1999; Post Express, 17 sept. 1999; Manchester Guardian Weekly 22 sept. 1999). Le Post Express a rapporté que le gouverneur de l'État de Bayelsa a déclaré que les personnes tuées étaient des [traduction] « gens soupçonnés d'être des criminels », et non des membres de l'Egbesu; en outre, selon cette source d'information, le gouverneur a ajouté qu'en ce qui concerne le nombre de personnes tuées, le chiffre avancé par les médias était inexact (20 sept. 1999).

En novembre 1999, après deux jours de combats entre les membres de l'Egbesu et les membres du congrès du peuple oodoua (Oodua People's Congress - OPC) et la fuite de [traduction] « centaines » d'habitants d'un bidonville de Lagos, l'administration locale a décrété un couvre-feu (Xinhua 2 nov. 1999). Les combats auraient fait quinze morts (ibid.). À la suite de cet incident survenu à Lagos, un autre affrontement s'est produit entre les membres des deux groupes à Port Harcourt, en novembre (P.M. News 11 nov. 1999). L'Egbesu aurait lancé une attaque pour se venger de la mort de plusieurs de ses membres à Lagos (ibid.). Le journal a rapporté des propos selon lesquels des membres de l'Egbesu [traduction] « ont saccagé tous les postes de contrôle de la police, d'Odi Junction jusqu'à Patani, le long de la route entre Port Harcourt et Warri, et ont fouillé tous les véhicules pour trouver des membres du groupe ethnique yorouba » (ibid.). L'assemblée législative de l'État a condamné ces actes de violence et exhorté [traduction] « le commandement de police de l'État à invoquer toutes les mesures législatives nécessaires pour endiguer les excès des jeunes » (ibid.). Le journal a aussi signalé que les soldats et les policiers avaient peur de se faire reconnaître et, par conséquent, se camouflaient (ibid.).

Le 14 novembre 1999, le Post Express a rapporté que dix soldats postés à différentes installations pétrolières avaient été tués par de [traduction] « jeunes saccageurs » et que quatre d'entre eux avaient été décapités par des jeunes Egbesu dans l'État de Bayelsa.

Au début de novembre 1999, des soldats ont été accusés d'avoir violé des femmes à Choba, dans l'État de Rivers; des photos des viols présumés ont paru dans des jounaux nigérians (Post Express 14 nov. 1999; Tempo 30 nov. 1999; P.M. News 18 nov. 1999). Des porte-parole de l'armée se sont inscrits en faux contre les accusations et ont lancé que les coupables étaient peut-être des membres de l'Egbesu (ibid.; Post Express 20 nov. 1999). Le directeur des relations publiques de l'armée a déclaré que la photo montrait un soldat en uniforme portant un morceau de tissu rouge, [traduction] « insigne bien connu de l'Egbesu » (ibid.; Tempo 30 nov. 1999; P.M. News, 18 nov. 1999). Un porte-parole de l'assemblée de l'Egbesu suprême a nié les accusations de l'armée et

[traduction]
soutenu que le morceau de tissu rouge que porte le soldat en uniforme dans la photo publiée par certains quotidiens nationaux (et montrant le soldat en train de violer une femme) ne ressemble pas à « l'alor » que portent parfois les membres de l'Egbesu.
Le porte-parole a affirmé que les membres de l'Egbesu s'abstiennent de relations sexuelles s'ils portent des insignes du groupe et que la secte leur interdit de violer des femmes; il a ajouté que l'Egbesu est une pratique religieuse des Ijaws, que Choba n'est pas une localité ijaw et qu'aucun indigène de Choba ne fait partie de l'Egbesu.
Il a invité les forces de sécurité et certains éléments des médias à s'abstenir d'étiqueter toutes sortes de criminels comme des membres de l'Egbesu. « Ce n'est pas tout le monde qui est membre de l'Egbesu dans le delta du Niger ou même dans le territoire ijaw. Il y a des déviants dans le delta du Niger, tout comme il existe des criminels dans toutes les parties du Nigeria et du monde », a fait valoir le porte-parole, et il a exhorté les autorités à soutenir l'application de la Déclaration de Kaiama, « qui présente la position du peuple ijaw et constitue la solution à la crise dans la région » (ibid.).

L'IYC s'est déclaré indigné par les propos de l'armée et a affirmé que Choba est une localité non pas ijaw, mais plutôt ikwerre (Post Express 20 nov. 1999). Des représentants des Ikwerres ont corroboré cette affirmation :

[traduction]
le viol présumé n'aurait pu être commis par Egbesu. La raison en est que Choba se trouve sur le territoire ikwerre et non ijaw et que, par conséquent, le groupe Egbesu n'a rien à faire dans la région. « Personne n'a jamais vu de membres de l'Egbesu dans la ville. Nous en entendons parler, mais nous n'en avons jamais vu. Les seules personnes que nous voyons dans des camions sont des soldats qui gardent l'entrée de Willbros », a déclaré Agbaraosimini (Tempo 30 nov. 1999).

Le 24 novembre 1999, le Post Express a signalé des affrontements à Odi, dans l'État de Bayelsa, entre des soldats et de jeunes de l'Egbesu, au cours desquels les militaires ont tiré des obus sur la ville [traduction] « en vue de rétablir l'ordre dans cette région agitée ». Newswatch a indiqué que 12 policiers avaient perdu la vie dans une embuscade à Odi, le 21 novembre 1999, [traduction] « en essayant de démanteler les emblèmes de l'Egbesu à un des postes de contrôle [...;] le directeur du conseil ijaw des droits de la personne de Port Harcourt a dit à Newswatch qu'environ 86 jeunes avaient été tués » (8 déc. 1999).

Parmi les six jeunes qui auraient été arrêtés pendant que les troupes armées se retiraient d'Odi se trouvait [traduction] « un dénommé Derioteido Aganaba, qui serait le prêtre en chef de la redoutée secte "Egbesu" » (P.M. News 9 déc. 1999). Au dire d'un agent des relations publiques de l'armée, Aganaba est un ancien soldat qui a [traduction] « décroché » en 1996 (ibid.). Il a ajouté

[traduction]
qu'à Odi les soldats se sont trouvés en présence d'une force jamais vue dans l'histoire de la sécurité interne du Nigeria; il a précisé que trois soldats ont été tués à Odi Junction où les jeunes ont lancé leur première attaque contre les forces de sécurité et livré un combat acharné qui a duré trois heures.
S'adressant aux journalistes, M. Ananaba [sic], le prêtre en chef, a dit qu'il avait été arrêté dans la brousse, où il s'adonnait à la pêche et à l'agriculture, et qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de se rendre à l'armée.
Il a dit que c'est lorsqu'il a été amené à l'endroit où étaient gardés d'autres garçons [boys] arrêtés que ceux-ci l'ont identifié comme leur prêtre en chef. Il a ajouté qu'il avait perçu 20 naïras pour initier certains d'entre eux à la secte Egbesu (ibid.).

Le 29 mars 2000, le Post Express a signalé que des groupes de défense des droits de la personne déploraient le fait que les personnes arrêtées pour avoir tué des agents de police n'avaient pas été [traduction] « amenées devant le tribunal » par les procureurs de la police à deux différentes occasions lors de la tenue des audiences en mars.

Dans un article paru dans P.M. News du 17 avril 2000 et intitulé « Egbesu Renders Bini Village Desolate », on signalait que

[traduction]
de jeunes Ijaws, venus par milliers d'Ayaleoromo, de la région administrative locale d'Ovia Sud-Ouest, dans l'État d'Edo, ont tué trois personnes et blessé plus d'une centaine au village d'Aigbobasimihun-Ofar, localité binie de la même région [...]
On se souviendra que le roi [oba] de la ville de Benin a, l'année dernière, condamné publiquement les activités des Ijaws qu'il a qualifiés de locataires en territoire bini. Il a fait cette déclaration à la suite d'une attaque lancée par des Egbesu Boys contre leurs voisins itsekiris, dont certains s'étaient réfugiés chez des Binis.

Les sources consultées par la Direction des recherches n'indiquent pas si l'Egbesu est actif en dehors du delta du Niger. Cependant, en ce qui concerne la possibilité de se réinstaller ailleurs au Nigeria pour éviter ce groupe, la Direction de l'immigration et de la nationalité du ministère de l'Intérieur du Royaume-Uni donne l'information suivante dans une section intitulée « Internal Flight » (refuge intérieur) de son édition de septembre 1999 du Nigeria Country Assessment :

[traduction]
Pour les personnes qui craignent d'être persécutées par des groupes non gouvernementaux, par exemple celles qui sont mêlées à des conflits tribaux, qui ont des démêlés avec des sectes, des difficultés de nature religieuse, etc., la possibilité de refuge intérieur est bien réelle au Nigeria, compte tenu de la taille du pays et de sa population.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais prescrits. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile ou de statut de réfugié.

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